Le 23 novembre 2023, cela fait déjà 3 ans que le président Tandja n’est plus. Sa famille a commémoré ce souvenir douloureux par une séance de prières pour le repos de son âme. Les héritiers politiques de Tandja Mamadou n’ont pas manqué l’occasion de lui rendre un hommage, mais surtout tenter d’afficher une sorte d’unité politique qui cache mal une guerre de positionnement et la poursuite du rêve de se positionner en « Unique héritier » du défunt.
Jeudi dernier, au domicile du défunt, à la périphérie de Niamey, Seini Oumarou, Hama Amadou, Albadé Abouba et Ali Mahamane Lamine Zeine ont tous rivalisé d’astuces pour paraître le plus attristé par la mort de son leader. Ils y étaient tous pour prier et implorer Dieu pour le repos éternel de feu Tandja Mamadou : leur mentor. Ce qui a été fort apprécié par l’opinion, particulièrement les nostalgiques de l’ancien MNSD-Nassara. Ces derniers y ont vu le signe d’une réunification.
Une idée qui n’a sans doute rien de fortuite. Elle semble même avoir été distillée par des milieux proches de ces acteurs politiques d’expériences et de fortunes diverses. Certains sont allés plus loin en proclamant la résurrection du chantre du tazartché. Tout ceci au mépris total de l’histoire commune qui a été celle des rapports entre ces hommes et le défunt.
Tout semble ramener au domicile de Tandja Mamadou, ces acteurs politiques qui n’ont jamais réussi à se faire une image en dehors de celle tutélaire de Tandja. Ils y étaient tous allés à la quête de sa bénédiction ou du moins de celle de l’opinion qui a voulu garder de lui que des points positifs.
Une unité de façade qui ne saurait cacher des conflits ouverts ou latents entre les « fils » du défunt patriarche. De sa tombe, il aurait aimé les voir de nouveau sous le parapluie du MNSD, clame-t-on. Toutefois, la question du leadership ne manquera pas de se poser si une telle discussion venait à être enclenchée. Derrière lequel des « fils » se rangeront les autres ? On s’aperçoit aisément que cette unité relève plus du fantasme que d’une alternative sérieuse. Ce ne sont pas les concernés qui diront le contraire.
Ils seront sans doute à l’étroit au sein du MNSD-Nassara, tellement qu’ils ont pris goût chacun de son côté à la liberté de conduire son clan politique. L’autre question qui demeure sans réponse est celle de la forme que prendra cette nouvelle union. En effet, les partis politiques actuels de ces « héritiers illégitimes » fusionneront-ils pour un MNSD nouveau ou pour donner une autre formation politique à l’image de la tentative en Côte d’ivoire des « héritiers » de Félix Houphouët-Boigny ? Un échec qui présage un autre, même si comparaison n’est pas raison, dit-on.
Oumou Gado