Entre Tamou et Say, un véhicule de la société Nigérienne de l’Electricité (NIGELEC) et ses occupants ont été enlevés par des individus armés non identifiés, le vendredi 10 novembre 2023 au soir. L’information a été rapportée par plusieurs sources proches des victimes. Les mêmes sources indiquent qu’aux dernières nouvelles, le véhicule et les personnes enlevées ont été aperçus au nord-ouest de Tamou sur l’axe Bantalaré-Kardjabou, non loin de la frontière du Niger avec le Burkina Faso.
Les 5 occupants du véhicule se composent de trois agents de la NIGELEC, un Garde National et un enseignant. Les 3 agents de la société d’électricité revenaient d’une mission de recouvrement à Tamou et rentraient à Say, chef-lieu du département de même nom, situé à plus d’une cinquantaine de km au Sud-Ouest de Niamey.
Quant à l’enseignant, il aurait été pris en auto-stop et avait, probablement, comme intention, de rentrer passer le week-end à Say ou à Niamey.
Des témoins ont rapporté avoir identifié le véhicule de la NIGELEC en train de s’éloigner de Bantalaré et prendre la direction de Kardjabou avec à son bord, les 5 hommes ligotés.
Selon des sources dignes de foi, une importante somme d’argent issue du recouvrement effectué à Tamou pendant la journée se trouvait aussi dans le véhicule.
Le village de Tamou, chef-lieu de commune rurale du même nom, point de départ des 5 compagnons d’infortune, est situé à 85 km de Niamey, la capitale du Niger.
Situé à la rive droite du Diamangou, un affluent temporaire du fleuve Niger, et à la lisière du Parc du W, la commune rurale de Tamou est frontalière du Burkina Faso au sud et du Bénin au sud-est.
Elle est souvent visée par des attaques terroristes tout comme plusieurs villes et villages de la Région de Tillabéri où sévissent plusieurs groupes armés djihadistes.
En rappel, le 24 octobre 2023, deux (2) policiers nigériens sont tombés suite à une attaque contre le poste de contrôle mixte situé à la sortie du chef-lieu de la commune rurale.
Les individus armés qui s’en sont pris au poste, ont, non seulement, tué les deux policiers trouvés sur place, mais aussi commis des dégâts matériels importants.
Après l’attaque, ils ont pris la fuite, emportant avec eux plusieurs armes et munitions.
Des opérations de ratissage organisées par les FAN (Forces Armées Nigériennes) à la suite de cet événement, ont permis de neutraliser sept (7) assaillants et blesser 24 autres, d’après le communiqué rendu public par le Ministère nigérien de la Défense Nationale, le lendemain de l’attaque.
A l’époque des faits, le Mouvement M62 avait évoqué un « massacre des dizaines d’orpailleurs ».
En effet, lors de l’opération de ratissage, les FAN ont fait recours aux hélicoptères de combat pour anéantir les assaillants ayant tué les deux policiers et fui avec des armes.
Lors de leur fuite, ces derniers se sont réfugiés sous les hangars du site d’orpaillage clandestin situé à proximité du village. Pour les neutraliser, les FAN n’ont pas hésité de bombarder les lieux avec des moyens aériens.
Une enquête menée plus tard par la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) a confirmé le bilan annoncé par le Gouvernement.
Bassirou Baki