Le riz constitue l’aliment de base pour de nombreuses populations du monde. Pour elles, la sécurité alimentaire et nutritionnelle passe par la disponibilité et l’accessibilité de cette céréale qu’est le riz. Sauf que ces dernières semaines, le marché du riz est confronté à de nombreuses secousses qui se traduisent par la rareté et la cherté du riz. Les populations du Niger ne sont pas épargnées du renchérissement du prix du riz qui reste inaccessible à plusieurs bourses.
Un communiqué du Ministère du commerce et de l’industrie fixe le prix du sac de riz de 25 kg cédé au consommateur final à 13500 FCFA. Le même est cédé aux revendeurs (grossistes) à 13 100 FCFA, d’après le même communiqué publié dans le Sahel Quotidien. Seulement, chez certains revendeurs, le même sac est vendu à 15 000 FCFA. « J’ai payé les sacs à 14 500 FCFA et je suis obligé de le vendre à 15 000 FCFA », nous répond un boutiquier à la question de savoir pourquoi le non-respect du prix fixé par le Ministère du commerce.
Pour le président de l’Association de défense des droits des consommateurs (ADDC-Wadata), Maman Nouri, en plus des facteurs exogènes, la situation découlerait également du comportement des consommateurs. « Ce comportement est un élément incitatif au maintien du prix ou par rapport à la hausse », a-t-il expliqué. Autrement dit, la cherté du riz fait face à l’impérieuse demande de cette céréale, notamment chez les consommateurs. Pour autant, certains trouvent le prix abordable, d’autres le trouve cher. En fait, chacun accède à la quantité de la céréale, qu’il souhaite, selon sa bourse.
Notons que la cherté de cette céréale très prisée par les populations intervient dans un contexte particulier, notamment au Niger. Outre les sanctions infligées par la CEDEAO contre notre pays, la cherté du riz et des autres produits de première nécessité intervient en période de soudure, période durant laquelle les produits sont traditionnellement rares et inaccessibles. Les réserves de la récolte précédente sont en effet épuisées et les produits de la nouvelle récolte ne sont pas encore disponibles.
A côté du contexte national s’ajoute un contexte international particulièrement difficile. En effet, en fin juillet 2023, l’Inde, le plus grand exportateur mondial du riz, qui représente à lui seul, 40% de l’exportation mondiale, a interdit l’exportation de riz blanc « non basmati, notamment les brisures du riz afin de limiter l’inflation sur le marché intérieur », apprend-on. La raison principale évoquée pour expliquer cette interdiction est essentiellement climatique. « En 2023, la mousson qui apporte jusqu’à 80% des précipitations a été bien inférieure à la normale en Inde. Le phénomène d’El Nino a aggravé la situation », explique-t-on. Le site ‘’Inter-réseaux’’ ajoute que cette interdiction a de fortes répercutions au niveau mondial où le prix du riz est à son plus haut niveau depuis 15 ans. L’espoir est toutefois permis en ce sens que, selon la FAO, une hausse de 1,4% est attendue à la clôture des campagnes de commercialisation du riz contrairement à l’année dernière.
La situation de la rareté et de la cherté du riz doit interpeller l’ensemble des acteurs de la filière riz au Niger à développer la filière locale dont la production est très prisée par les consommateurs.
Almoustapha Aboubacar