Le ministre de l’Hydraulique et de l’Environnement, Maizama Abdoulaye, a procédé, le 25 septembre 2023 à Babul, dans la commune rurale de Takiéta, région de Zinder, au lancement officiel de la campagne d’empoissonnement des marres 2023-2024. Une activité qui vise à booster la production des produits halieutiques afin de lutter contre l’insécurité alimentaire et d’accroitre les revenus des producteurs.
Au total, 100 marres sont concernées sur l’ensemble du territoire national au titre de la campagne 2023-2024. A l’occasion, 20 000 alevins dont 9000 de Clarias, communément appelé silure et 11 000 d’Oreochromis, communément appelé tilapia, ont été introduits dans la mare de Babul d’une superficie de 80 ha. Il s’agira, à travers le lancement de cette campagne d’empoissonnement des marres, de susciter un plus grand engouement chez tous les acteurs en faveur de ce secteur « où le retour à l’investissement est généralement rapide et sûr », a dit le ministre de l’Hydraulique.
En effet, l’importation des produits halieutiques au Niger est estimée à « 11 000 tonnes pour une facture d’environ 16 milliards de FCFA », a dit le ministre de l’Hydraulique et de l’Environnement. Pourtant, le Niger dispose « des potentialités énormes en marres et autres plans d’eau », mais « le niveau de production nationale en poisson demeure nettement en deçà de nos besoins », a-t-il déploré.
L’empoissonnement est défini comme une technique consistant à introduire des poissons dans des plans d’eau vierges ou non (mare) en vue d’accroître la production piscicole. Technique applicable en zones sahélienne et sahélo soudanienne où il existe des plans d’eau permanents et semi permanents et intervenant quelques mois après la saison des pluies, l’empoissonnement des marres a pour objectifs de valoriser les plans d’eau, d’enrichir le stock halieutique avec des espèces préférées par les populations locales ; d’augmenter les revenus des communautés de pêcheurs ; et d’améliorer la qualité nutritionnelle des populations en protéine animale.
L’empoissonnement regorge des avantages énormes, dont l’augmentation de la biodiversité des milieux empoissonnés, l’augmentation du stock de poisson disponible et l’amélioration des revenus. Technique très résiliente, l’empoissonnement permet l’amélioration de la qualité nutritionnelle de la population. L’empoissonnement reste cependant confronté à un certain nombre de contraintes, notamment la mauvaise qualité d’eau du milieu d’accueil ; la mauvaise qualité des alevins ; la faible appropriation de la technique par les populations locales et l’insuffisance de suivi de la pêcherie après l’opération.
A noter que le Niger dispose depuis 2006, d’un document de stratégie national de développement du secteur halieutique. Le pays dispose également d’un vaste réseau hydrique composé principalement du fleuve Niger, du Lac Tchad, la Komadougou Yobé et d’innombrables marres permanentes et semi-permanentes. Seulement, malgré ce potentiel, les Nigériens consomment des poissons importés d’ailleurs du fait que les prises des pêcheurs n’arrivent pas à couvrir les besoins en poisson de la population. Toutefois, on constate, de plus en plus, dans certaines localités du Niger, le développement de la pisciculture « domestique », toute chose qui prouve l’importance de la consommation des poissons chez la population nigérienne.
Almoustapha Aboubacar
Niger inter hebdo – N° 121 du 10 octobre 2023