Flambée des prix des denrées : Les consommateurs rouspètent déjà

Depuis l’évènement du coup d’Etat survenu le 26 juillet dernier, le pays fait face à des nombreuses sanctions telles que la fermeture des frontières.   Cette situation a occasionné une hausse exceptionnelle des prix des produits de premières nécessités, notamment les céréales et les condiments qui connaissent une hausse généralisée des prix. Une situation pénible qui impacte sérieusement le pouvoir d’achat du consommateur qui attendent impatiemment que la tendance soit inversée.

 «Maintenant, nous mangeons ce qu’on peut se permettre vu que manger bien est devenu un luxe hors de notre porter et que nous espérons que cette situation soit réglée très rapidement », lance Aichatou Alassane en se faufilant entre deux étalages au marché Dar Es Salam. En l’espace d’un mois, les prix de certains produits de grande consommation ont connu une hausse sur les marchés de Niamey. Une hausse dont les causes sont recherchées par tous.

Les commerçants dont la responsabilité est indexée semblent avoir leur idée. « Les gens pensent que, nous les commerçants, on n’a pas pitié d’eux, que tout est de notre faute. En réalité, nous sommes innocents. C’est plutôt la fermeture  des frontières qui nous cause ces problèmes. En effet, beaucoup de nos marchandises sont bloquées au port et le stock qui nous reste s’épuise très rapidement. C’est toute cette situation qui a engendré cette flambée de prix et nous souhaitons que le gouvernement trouve une solution à cette situation », a expliqué Elh Ali Mamane, un grossiste au marché Dar Es Salam. Pour sa part, Mai Jama’a, un commerçant du même marché estime que « le prix de l’huile n’a pas tellement varié » en comparaison au mois dernier. « L’huile est vendue au prix variant entre 1300 F et 1400 F le litre et 31000F le bidon de 25 litres », nous a-t-il confié.

S’agissant des céréales, « le haricot se négocie à 1250 f, la tasse, le mil est passé de 750 f à 900 f voir 1000 fcfa et au même moment, la tasse du maïs est passée de 700 f à 1000 fcfa la mesure. Quant au riz, le sac de 25kg est passé de 12500f à 17500f », renseigne la même source. Cette hausse n’est pas sans conséquence sur l’organisation de la vie des populations.

Noura Ali, un acheteur rencontré sur place déclare : « je suis obligé d’acheter le riz par mesure, ce que je ne connaissais pas avant et j’espère de tout cœur que cette situation pénible va changer, car on souffre vraiment ». Même les condiments ne sont pas épargnés. La grande boite de tomate concentrée est passée de 3000f à 3500f, le prix de la tasse de sel est passé de 800f à 1000f.

Et les travailleurs rouspètent déjà. « Imaginez un agent de la fonction publique comme moi qui n’arrive pas à boucler le mois sans prendre du crédit » et « quel que soit le calcul qu’on fait, ça ne suffit pas car la hausse des prix nous surprend à chaque fois qu’on se rend au marché », s’inquiète Daouda Abdou, agent de santé, rencontré dans le marché.

Ibrahima Oumarou Galadima

Niger Inter Hebdo numéro 120 du Mardi 03 octobre 2023