Le président de la République, Mohamed Bazoum participe du 22 au 23 à Paris, au sommet pour un pacte financier mondial. Dans le discours qu’il a prononcé pour la circonstance, le Chef de l’État a exposé le tableau peu reluisant de la situation d’un Sahel marqué par les effets néfastes du changement climatique, la violence et la pauvreté, avant d’appeler à l’amélioration des instruments financiers existants.
L’enjeu de cet sommet, a dit le président de la République, c’est d’exprimer une vision stratégique conciliant les agendas précédents et les objectifs de développement.
En peignant le tableau de la situation lié au changement climatique dans le Sahel, le président Bazoum a déclaré que ‹‹ j’ai vu la terre rougie, des cheptels décimés, des régions livrées à la famine et des cohortes d’exodants grossir les bidonvilles. J’ai observé la paupérisation de régions entières défigurées par la désertification ››.
Cette situation de crise climatique a engendré d’autres crises telles que la violence et l’insécurité, l’exode forcé des populations et la pauvreté, faisant ainsi de la région du Sahel, une des zones les plus perturbées par les effets du changement climatique.
Le Chef de l’État a aussi évoqué un autre défi auquel est confronté le Niger, notamment celui de ‹‹ la démographie non maîtrisée ››, facteur prépondérant alimentant la pauvreté. Aussi, a-t-il mis l’accent sur l’éducation, notamment des filles, comme le véritable levier pour le développement et lutter contre la pauvreté dans le pays.
Le Niger, à l’instar des autres pays africains, subit de plein fouet les effets de dérèglement climatique provoqués par les pays industrialisés qui sont d’ailleurs les plus gros pollueurs dans le monde.
C’est pourquoi, conscient du besoin de développement des pays pauvres, le président Bazoum a martelé que ‹‹ nous serons opposés à toute politique visant à nous priver du recours aux énergies fossiles contenues dans notre sous-sol ››.
L’unique solution acceptable, a-t-il souligné, est celle qui permet d’atteindre les objectifs des différents agendas à la fois, se fondant par conséquent sur la solidarité et la complémentarité bien comprises, rendues effectives par une politique de péréquation généralisée.
Pour la mise en œuvre du nouveau pacte financier mondial, le président de la République prône ‹‹ la construction d’une boîte à outils audacieuse et innovante en termes de réglementaires, juridiques et en ingénierie financière.
Celle-ci tiendra compte de l’amélioration des instruments financiers existants, la création d’autres pour mieux partager les risques et les résultats, la monétisation des quotas carbone et des DTS.
Autre préoccupation soulevée par le président de la République est celle de rendre concrète et opérationnelle l’aide prévue par les accords de Paris et de Glasgow, en faveur des pays pauvres qui attendent d’être mis en application.
Cette rencontre internationale pour le nouveau pacte financier mondial s’est terminée par un consensus sur une réforme en profondeur du système financier international. Dans la foulée, des aides financières ont été annoncées à l’endroit des pays pauvres, notamment des pays africains.
Koami Agbetiafa