Lutte contre la corruption : Le Président Bazoum et le SAMAN, tous engagés à combattre le mal

Le Syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN) rendait public, le 18 janvier dernier, une déclaration de presse, dans laquelle les magistrats du Niger marquaient leur totale adhésion à la « lutte contre la corruption dans le milieu judiciaire » ainsi que « tous les maux qui minent la justice nigérienne ». Pour le SAMAN, ce combat figure parmi ses priorités, car « convaincu que la justice reste et demeure le pilier central de la construction nationale et de tout développement ».

Pour preuve, devait rappeler le Syndicat autonome des magistrats du Niger, « c’est en toute indépendance et d’action que le BEN/SAMAN a fait le choix central de ses assises du 10ème congrès statutaire du 28 au 29 août 2021 sur la ‘’corruption judiciaire’’ », affirmant qu’il s’agit-là, d’une « preuve suffisante de son engagement à lutter contre la corruption, y compris dans son rang ».

Cette volonté affichée du SAMAN à combattre la corruption partout où elle sévit rejoint inéluctablement celle du Président de la République, Mohamed Bazoum qui en a d’abord fait un axe prioritaire de son Programme de renaissance Acte III, avant de le réaffirmer dans  son discours d’investiture.

« (…) je voudrais dire clairement ici que quiconque a une responsabilité dans l’administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa « base », sa famille, sa communauté ne lui seront d’aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre », a prévenu le Président de la République, Mohamed Bazoum.

Pour ce faire, le Chef de l’Etat ne s’est pas contenté d’observer les différentes institutions en charge de lutter contre la corruption et les mauvaises pratiques qui compromettent le développement du Niger à agir avec moins d’autorité. Le Chef de l’Etat a tenu plutôt à les redynamiser en renforçant leurs capacités d’actions.

De la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia), en passant par l’Inspection générale d’Etat, les Inspections générales de service, la Ligne verte et la justice elle-même qui jouit d’une totale indépendance dans son fonctionnement et dont ses principaux animateurs que sont les magistrats jouissent d’un traitement salarial à la hauteur de leur mission, tout le dispositif est mis en place et renforcé pour une lutte âpre contre la  corruption, le détournement des deniers publics, la concussion, les passe-droits et autres mauvaises pratiques dans la gestion des biens publics.

Aujourd’hui, le résultat escompté est bien là, palpable et mesurable, comme en attestent toutes les affaires rocambolesques, décelées par les différentes institutions citées plus haut et qui sont en traitement devant les tribunaux.

« (…) jamais les prisons du Niger, sous aucun régime depuis notre indépendance en 1960, n’ont compté autant de cadres de l’Etat privés de leur liberté pour fait de corruption ou de détournement de deniers publics » a fait savoir le président de la République, dans son discours devant les représentants des Institutions de la République, à l’occasion de la cérémonie des vœux du nouvel an 2023.

A titre illustratif, le Chef de l’Etat a cité un certain nombre de dossiers emblématiques de corruption, de concussion et de détournement des deniers publics, tels que « l’affaire dite Ibou Karadjé impliquant des cadres du ministère des finances, l’affaire de la Sopamin pour laquelle un ministre en fonction a été mis arrêts et gardé en prison, l’affaire Taanadi, tout comme celle de la CNTPS où plusieurs cadres de l’administration gardent prison et le tout récent scandale financier mis à nu par une enquête de la CENTIF où les différents mis en cause croupissent en prison en attendant leur jugement ».

Cette convergence de vision et d’engagement entre le Président de la République et les magistrats à combattre la corruption et toutes les infractions y relatives promet un combat sans merci contre ces fléaux qui annihilent tous les efforts de l’Etat à promouvoir la bonne gouvernance et à donner un coup d’accélération à l’essor du développement socioéconomique du pays.

Et pour davantage renforcer l’appareil judiciaire dans l’exécution de sa mission, car convaincu du rôle éminemment important que joue la justice dans le combat contre la corruption, y compris dans son propre rang, le Président de la République, en plus des moyens adéquats de travail mis à sa disposition ainsi que la revalorisation des conditions de vie et de travail des magistrats, multiplie les efforts en faveur d’une justice indépendante et crédible. Au même moment, le Chef de l’Etat exhorte les magistrats à faire preuve d’impartialité dans le traitement de tous les dossiers pour lesquels la justice a été saisie. « Ils (Ndlr : (magistrats) doivent surtout se garder de protéger ceux des leurs lorsque le comportement de ceux-ci n’honore pas leur noble fonction de juge », a souhaité le Chef de l’Etat.

Oumar Issoufa

  Niger Inter Hebdo N°98 du mardi 17 Janvier 2023