Evènements de Tamou : « Nous n’avons absolument rien à cacher », dixit Hamadou Adamou Souley

 

L’attaque de Tamou, le 24 octobre 2022, a suscité un tôlé tel qu’elle ne cessera pas de faire couler beaucoup d’encre et de salive de sitôt. 7 morts et 25 blessés ont été annoncés par le Ministère de la Défense Nationale dans un communiqué. Un bilan qui a fait suite à des opérations de ratissage, conduites par l’armée sur un site d’orpaillage clandestin où des terroristes se sont cachés avec plusieurs armes qu’ils ont emportées lors de l’attaque menée contre le poste de contrôle mixte de cette localité, située à l’entrée du Parc national du W et pas très loin de la frontière du Niger avec le Burkina Faso. En mission à Tamou avec une équipe de journalistes, le ministre de l’intérieur Hamadou Adamou Souley, apportant un cinglant démenti à certaines allégations à l’emporte-pièce, a déclaré que « le gouvernement n’a rien à cacher aux Nigériens » comme l’a si bien instruit le président Bazoum.

Deux policiers sont morts lors de l’attaque sans que personne ne les plaigne autant que sont plaints les assaillants morts sur le site de l’orpaillage clandestin. Aucune enquête n’est réclamée en leurs noms et, pourtant, certaines organisations de la société civile se sont mobilisées pour qu’une enquête internationale soit diligentée pour faire la lumière sur la riposte de l’armée contre les terroristes.

Elles exagèrent le nombre de victimes morts sur le site d’orpaillage. Tournons La Page Niger (TLP-Niger), par exemple, fait monter les enchères et prétend avoir « appris avec stupéfaction et désolation l’inexplicable massacre des dizaines d’orpailleurs lors d’une opération de ratissage de l’armée suite à une attaque terroriste ayant occasionné la mort de deux policiers le lundi 24 octobre 2022 ».

Des réactions tirer par les cheveux

Le M62, pour sa part, sans donner de preuves ou de chiffres exacts après qu’il ait mené sa « propre enquête », parle d’orpailleurs qui seraient morts dans leurs trous d’orpaillage, des morts qui auraient été enterrés dans les concessions du village de Tamou, dans les champs, etc. De telles allégations ont, évidemment, suscité la réaction de plusieurs autres organisations. Exemple des Jeunes Engagés pour le Niger (JEN) qui, en ce qui les concernent, rétorquent que les évènements de Tamou ont tout simplement « servi de prétexte à des apatrides, bien connus », certains « tapis dans les réseaux sociaux, pour saper le moral de nos Forces de Défense et de Sécurité à travers de fausses informations, des exagérations du nombre des victimes, des médisances et même des insultes adressées directement à nos soldats et leur hiérarchie ».

Sur les pas des OSC qui leur sont proches, les parlementaires de l’opposition politique, unis dans le groupe Zam Zam-Lumana, réclament aussi des enquêtes.

Cela n’a, bien sûr, pas laissé les partis politiques membres de la Mouvance présidentielle indifférents. Ces derniers, réunis au siège du PNDS Tarayya, ont rendu publique une déclaration dans laquelle ils ont réaffirmé « leurs soutiens indéfectibles d’une part, au Gouvernement pour les efforts inlassables qu’il mène pour un retour rapide de la paix et de la sérénité au Niger et d’autre part, aux Forces de Défense et de Sécurité pour leur professionnalisme dans cette guerre asymétrique contre le terrorisme et le banditisme transnational ».

Et comme il fallait s’y attendre, ils ont, dans leur déclaration, mis « en garde l’opposition politique et ses pantins d’une certaine organisation de la société civile contre toute tendance au mimétisme sans aucune conviction de bâtir leur dessein funeste de trouble à l’ordre public dans leur valse-retour sur des questions réglées par l’Assemblée Nationale depuis quelques mois ».

Ne rien cacher aux nigériens

Face aux préoccupations du groupe parlementaire Zam Zam-Lumana quant à savoir où se trouve la vraie version des faits qui se sont produits à Tamou, le Ministre de l’Intérieur, M. Hamadou Adamou Souley, de retour des lieux de l’attaque, a indiqué que « le Président de la République l’a dit, les nigériens sauront ce qui s’est exactement passé. Je crains fort que ces gens-là soient déçus, en tout cas pour certains. Nous n’avons rien à cacher… ».

Selon le Ministre Hamadou Adamou Souley, la situation sur le terrain « reste encore difficile, surtout qu’il faut le reconnaître, il y a trop de complicités aujourd’hui. Vous avez vu quand vous prenez une zone comme Tillabéri, ceux du département de Tillabéri savent de quoi je parle, nous avons compris que, pendant longtemps, pendant qu’on combattait les terroristes aux frontières et à l’intérieur de notre territoire, quand ils faisaient des excursions, c’était les populations civiles dans les villages qui étaient, certains en tout cas, leurs complices ».

Le Ministre de l’Intérieur a également déclaré, pour ceux qui chantent sur tous les toits que le Gouvernement a échoué sur le front de la lutte contre le terrorisme, que « ce n’est pas l’avis des populations, ce n’est pas l’avis de l’opinion internationale ». Il a, enfin, laissé entendre aux parlementaires qui véhiculent de telles idées que « vous savez là où les gens ont échoué, vous le savez, ce n’est pas au Niger. Je suis au regret de vous le dire, ce n’est pas au Niger qu’on a échoué. On a échoué ailleurs mais pas ici au Niger. Et on n’échouera pas au Niger ».

A l’épreuve des faits, les pourfendeurs n’ont pas pu démentir le communiqué du ministère de la Défense nationale faisant le bilan de l’attaque terroriste. Mieux, le ministre de l’intérieur, a apporté un démenti sans appel à ceux qui voudraient instrumentaliser la situation sécuritaire. On se demande décidément à quoi rime le procès d’intention intenté contre nos Forces de défense et de sécurité ?

Bassirou Baki

Niger Inter Hebdo N°86 du mardi 1er Novembre 2022