Les travaux de l’atelier de validation de l’ébauche des textes régissant le statut de blogueur au Niger ont pris fin le mercredi 26 octobre 2022 au siège de l’Association des Blogueurs pour une Citoyenneté Active (ABCA), à Niamey. Pendant deux jours d’affilés, l’atelier a été présidée par la présidente de l’Association, Mme Samira Sabou et a vu la participation des représentants de certaines Institutions de la République, des organisations socioprofessionnelles des Médias, des Organisations de la Société Civile et des organes de presse en ligne. La rencontre a été organisée grâce à l’appui financier du Fonds Canadien d’Initiatives Locales (FCIL), partenaire principal de l’ABCA.
Dans le discours d’ouverture qu’il a prononcé, M. Mamoudou Djibo Hamani, Activiste et Blogueur Nigérien en même temps Comptable et Financier de l’ABCA, a indiqué que « les médias sociaux sont devenus des outils de communication incontournables dans notre vie quotidienne. Tout cela dans un contexte d’incertitudes, de menaces sécuritaires, de flux d’informations et de manipulation par divers acteurs ».
Il a fait savoir que dans un tel contexte, « la nécessité d’une utilisation responsable et à bon escient des outils des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) se pose avec acuité ». L’activiste blogueur a tout de même déploré qu’au Niger, certaines activités en ligne comme le bloguing ou le journalisme en ligne sont seulement tolérées sans être légiférées. La loi existante sur la cybercriminalité est gorgée d’irrégularités et d’insuffisances « régulièrement décriées par les organisations de la société civile et les acteurs du système judiciaires », a-t-il souligné.
C’est pour répondre à ces questions fondamentales que l’ABCA, avec l’appui du FCIL ont initié la rédaction d’une ébauche de loi portant sur le statut du blogueur au Niger. M. Mamoudou Djibo Hamani a fait comprendre que les participants sont appelés à émettre des remarques et des critiques devant permettre de parfaire la loi régissant le statut du blogueur présentement en gestation. A l’issue des assises, le document qui en sera issu « sera soumis aux institutions compétentes pour un amendement à l’assemblée Nationale à travers un processus de plaidoyer », a-t-il, enfin, annoncé.
Intervenant par visioconférence, le Chargé d’Affaires à l’Ambassade du Canada au Mali et au Niger avec résidence à Bamako, Mr. Farid Ayoub, a, tout d’abord, salué au nom de l’ambassade du Canada au Mali et au Niger et à son nom propre, cette initiative qui, d’après lui « s’inscrit dans le cadre du projet intitulé ‘’ Promotion de la paix, de la sécurité et des droits de la personne dans un contexte numérique par le biais de quatre e-campagnes de renforcement de capacités et un atelier visant à doter le Niger de textes régulant l’activité du blogueur ’’ ». D’après le diplomate canadien, ce projet initié par l’ABCA est soutenu par l’ambassade de son pays « à travers le FCIL qui fête ses 50 ans cette année ». Il a, ensuite, expliqué comment le présent atelier cadre avec les objectifs du fonds car, a-t-il souligné, « les projets financés par le FCIL sont généralement conçus et mis en œuvre à l’échelle locale, ce qui conduit le fonds à être très réactif aux besoins et aux intérêts locaux ». Ce fonds, a-t-il affirmé, « est unique dans tout l’éventail des programmes canadiens d’aide internationale compte tenu de ses facilités d’accès à toutes organisations, y compris de celles de base ».
La pertinence du présent atelier est qu’il va permettre d’avoir un texte qui va reconnaitre et régir les activités des journalistes en ligne, des blogueurs et des lanceurs d’alerte ou encore des activistes en ligne. Malgré le rôle important que jouent ces derniers, certains d’entre eux « exercent de façon informelle et ne disposent pas de mécanisme de protection dans certains pays, tel que le Niger », a affirmé Mr Farid Ayoub.
Le diplomate canadien a, enfin, souligné qu’au Niger, « le Canada intervient dans plusieurs domaines notamment la participation des femmes dans la gestion des affaires publiques, la promotion de l’éducation, la lutte contre les violences basées sur le genre, la protection des droits humains, la promotion de la paix, de la sécurité etc. »
Notons qu’à travers le présent projet, pour promouvoir la paix et la sécurité au Niger, ABCA et le FCIL envisagent de former des jeunes des régions touchées par l’insécurité pour un usage éthique des médias sociaux.
Bassirou Baki