Dans nos précédentes éditions, nous dénoncions le manquement aux règles de la bonne gouvernance à la Confédération nigérienne du travail (CNT). Il se trouve que le respect des principes démocratiques de la gestion des ONGs et Associations n’est pas la première qualité des acteurs de la société civile au Niger. Des sources bien renseignées, il y a un problème de gouvernance à la Chambre des métiers de l’artisanat du Niger (CMANI), notamment le non-respect de ses textes fondateurs, apprend-on.
La Chambre des métiers de l’artisanat du Niger (CMANI) serait-elle gérée selon le bon vouloir de ses dirigeants actuels au détriment de ses textes fondamentaux ? C’est tout comme lorsqu’on apprend que les instances statutaires ne se tiennent plus ou du moins de façon très irrégulière, selon certains acteurs.
A en croire nos sources, l’Assemblée générale et la Commission permanente ne se tiennent plus régulièrement au sein de la Chambre des métiers de l’artisanat du Niger. Dans ces conditions, on est en droit de se demander comment le budget est conçu et exécuté à la CMANI ? Pourtant, l’article 15 des statuts de la Chambre dit clairement : « L’Assemblée Générale Consulaire se réunit en session ordinaire sur convocation de son Président au moins une fois par an, pour statuer sur un ordre du jour préalablement communiqué aux membres, quinze (15) jours au moins avant la date fixée pour la réunion. Elle peut se réunir en session extraordinaire sur convocation de son président ou à la demande des deux tiers (2/3) au moins de ses membres. »
L’autre reproche qui est fait à l’actuel establishment de la CMANI, c’est l’opacité pour accéder à la carte de membre. Selon certains cadres de la CMANI, il serait aujourd’hui, comme qui dirait, un parcours de combattant pour obtenir la carte de membre. Pourtant, c’est un droit élémentaire pour tout membre consacré par les statuts de cette organisation.
Pire encore, certains cadres de la CMANI s’inquiètent des velléités ‘’tazarchistes’’ c’est-à-dire le dépassement des mandats de la Direction actuelle au mépris des textes de la Chambre des métiers de l’artisanat du Niger. Dans ce sens, l’article 8 des statuts stipule que : « Les membres de l’Assemblée Générale Consulaire Nationale et ceux des Assemblées Générales Consulaires Régionales sont élus pour un mandat de quatre (4) ans, renouvelable une (1) fois. »
D’ailleurs des sources bien renseignées disent que cette volonté ‘’tarzarchiste’’ du Bureau actuel serait confortée par un stratagème qui consiste à modifier les statuts pour pouvoir rempiler à volonté. Une première tentative aurait été bloquée par le ministère de tutelle, apprend-on. Est-ce que pour autant la Direction actuelle a renoncé à cette manœuvre ? Rien n’est sûr au regard de la mauvaise gestion qui caractériserait la Chambre des métiers de l’artisanat du Niger. Malgré les obstacles qui se dressent devant eux, la modification des statuts des chambres consulaires se fait par décret pris en Conseil des ministres. Les dirigeants actuels de la CMANI seraient-ils mus par une boulimie sans nom qui fait qu’ils sont enclins à mettre en œuvre leur projet de ‘’tazarce’’ au sein d’une organisation démocratique ?
On ne le dira jamais assez, rendre compte est un principe fondamentalement éthique. Il est tout aussi une valeur de gouvernance démocratique. Vouloir s’y soustraire frauduleusement reviendrait à refuser de se faire régir par les règles de la bonne gouvernance.
Les acteurs de la société civile à savoir les dirigeants des ONGs et Associations ne sauraient mettre entre parenthèses les principes de la bonne gouvernance (transparence et redevabilité). Autant ils exigent le respect des règles de la bonne gouvernance de la part des gouvernants du pays, autant ils doivent prêcher la vertu par l’exemple.
(Nous y reviendrons).
Tiemago Bizo
Niger Inter Hebdo N°81 du mardi 27 Septembre 2022