Le 13 mai, c’est la Journée Nationale de la Femme Nigérienne. Cette journée trouve sa signification dans le contexte des luttes démocratiques du début des années 1990 avec comme fer de lance l’Union des Scolaires Nigériens (USN). Au Niger, après les évènements tragiques du 09 février 1990 suite à la manifestation pacifique de l’USN, les citoyens ont commencé à s’organiser pour lutter et conquérir leurs droits et libertés. C’est ainsi que le 13 mai 1991, pour protester contre leur sous-représentation dans la Commission Nationale Préparatoire à la Conférence Nationale du Niger, les femmes ont battu le pavé et se sont retrouvées au Ministère des Affaires étrangères, lieu où se tenaient les travaux de ladite commission.
L’histoire nous a d’ailleurs montré que dans beaucoup de situations, les femmes ont depuis toujours pris part aux luttes pour l’émancipation des peuples. En effet, ce jour-là au Niger, les femmes ont prouvé qu’elles étaient conscientes que leur situation ne se distingue en rien de celle des hommes dans un pays étouffé et meurtri par la dictature. Elles avaient compris que quand un peuple se libère des contraintes et des affres de l’oppression et de l’hégémonie qui le maintiennent dans un carcan, l’exercice des droits et la jouissance des libertés deviennent effectifs. Elles étaient aussi convaincues que c’est surtout dans la démocratie que les citoyens peuvent discuter librement et contradictoirement sur la gestion de la cité.
Aujourd’hui, au Niger, grâce à la participation active des femmes, notre processus démocratique est sur la bonne voie, il poursuit son petit bonhomme de chemin. Elles sont politiquement engagées et jouent un rôle important dans la consolidation des acquis et des avancées démocratiques. Elles sont ponctuelles aux rencontres sur les réflexions, les sensibilisations et autres activités sur la démocratie. Dans un monde confronté à certaines réalités inquiétantes et incertaines, leur implication dans les réponses à apporter aux défis du développement est indispensable, surtout dans le contexte actuel où notre pays fait face aux défis sécuritaires qui plombent tous nos efforts de développement. C’est pourquoi, dès leur jeune âge, elles doivent comprendre et se convaincre qu’elles ont une place honorable et incontestable qu’elles doivent occuper sans complexe dans la société.
Dans la vie de tous les jours, quelle que soit la situation, rien ne peut justifier un traitement discriminatoire et avilissant à l’égard des femmes. Les Nigériennes et les Nigériens doivent marcher main dans la main vers le progrès.
Somme toute, dans notre pays, les femmes sont des actrices incontournables du parachèvement de notre processus démocratique et de notre développement.
Zakaria Abdourahaman