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23ème anniversaire de l’assassinat du président Baré : Le cri du cœur de la famille Baré

9 Avril 1999 :  il y a 23 ans, le Président de la République du Niger, Ibrahim Baré Mainassara, est assassiné sauvagement sur le tarmac de l’aéroport de Niamey alors qu’il se rendait en mission.

Le Niger venait de perdre un de ses dignes fils, un patriote comme il y en a peu de nos jours, qui voulait le meilleur pour son pays, un homme courageux, droit.

Il a perdu la vie à 49 ans. Il n’aura pas vu grandir ses 5 enfants, n’aura jamais accompagné leurs premiers pas dans la vie d’adulte, leurs études, leurs mariages ainsi que leurs joies et peines, et n’aura jamais eu le bonheur de connaître ses 8 petits-enfants.

Sa mère qu’il chérissait tant aura sa fin de vie brisée par ce drame de même que ses dix frères et sœurs.

Le destin de moi-même, sa compagne et épouse pendant 22 ans en sera à jamais bouleversé ! En tant que Femme et Mère j’ai dû redoubler de courage, et d’espoir pour mener ces combats difficiles.

Les trajectoires de vies de toute notre famille ont profondément été affectées face à cette inégalité devant les droits et la justice.

Nous avons lutté sans relâche depuis 23 ans, et nous nous sommes souvent sentis impuissants et découragés face à l’omerta politicienne et judiciaire.

En effet, nous avons le sentiment d’une justice à deux vitesses, d’une démocratie volontairement amnésique.

Avant d’être Président de la République, Ibrahim Baré Mainassara était un être humain avec avant tout un droit inaliénable à la protection de sa vie et à l’égalité devant le droit à la justice. Sa disparition est une immense perte pour nous tous et pour son pays.

Comment pouvons-nous en être encore là à l’ère du combat mondial mené partout aujourd’hui contre les inégalités et les violations de droits, contre la violence ?

Nous nous sommes sentis trop souvent dans le camp des oubliés, de ceux dont les droits sont bafoués depuis deux décennies par une impunité implacable qui couvre des meurtriers et leurs complices.

Mais depuis quelques jours une petite lueur a éclairé nos vies et a ravivé la flamme de l’espoir en nos cœurs: la condamnation des auteurs de la mort du Président Thomas Sankara du Burkina Faso assassiné il y a 35 ans (et compagnon d’armes d’Ibrahim Baré Mainassara à l’école militaire d’Antsirabé).

Oui !! c’est enfin arrivé alors qu’on en avait tellement douté ! Et ce, grâce au concours de la valeureuse société civile, de politiques, de juristes et sympathisants engagés au Burkina et en Afrique..et bien sûr de Mariam Sankara, si courageuse et digne et de leurs deux fils.

Si cela a été possible au pays des hommes intègres, c’est possible au Niger. J’en suis convaincue. Cela viendra inexorablement.

C’est capital pour l’histoire de notre pays, de nos peuples et pour notre destinée commune. N’oublions pas !

Aidez-nous, soutenez-nous dans ce noble combat pour la vie, la paix et l’égalité des chances face à la Justice.

Prières en ce jour anniversaire pour le repos éternel de son Âme. Amine

Aissatou Clémence, Samira, Alia-Rayana, Abdel Nasser, Hannatou et Djibril