A l’occasion des funérailles, de plus en plus, des abus et l’insouciance sont observés dans la société. Au moment où les proches pleurent leurs morts, on a l’impression que d’aucuns ont tendance à transformer les funérailles en des moments de réjouissances. C’est ce que Hadjia Haoua Maikodomi a bien voulu dénoncer, sans ambages, à travers un audio whatsApp, appelant les fidèles à se ressaisir.
Pour Hadjia Haoua : « On ne parle de funérailles que quand on constate un décès. Allah (S.W.T) a dit dans plusieurs des ayats (versets) du saint qur’an : « koullou nafsin zâiqatoul maoutou », sourate 21 versets 30 à 35 et aussi sourate 3 versets 184 à 186. Autrement dit, toute âme goûtera à la mort. La mort n’est pas une malédiction, ni une catastrophe, ni une calamité, notre vie doit s’arrêter quand elle arrive à son terme ».
Et selon elle, « quand la mort survient, il faut procéder aux funérailles qui, malheureusement, sont devenues des festivités dans notre société. Le Prophète (S.A.W) nous a recommandé de précipiter 3 à 4 choses: enterrement, mariage d’une jeune fille dès qu’on lui adresse la demande, la prière à l’heure et la rupture du jeûne ».
On constate pour des raisons non acceptables, l’on a tendance à garder un défunt pendant plusieurs jours avant de l’ensevelir. Arrivés au cimetière, les gens ne se soucient guère du défunt, certains ricanent, d’autres répondent au téléphone, bref, aucun regret ou la peur d’Allah S.W.T. Pire encore, avant qu’on enterre le mort, les femmes se permettent de préparer des repas copieux pour les distribuer aux femmes et aux hommes venus pour ces funérailles, s’indigne Hadjia Haoua Maikodomi.
Et témoigne-t-elle : « J’ai personnellement vécu cette distribution de repas au décès de mon époux et ça été insupportable pour moi. Tout ce qui est des bidias (innovations et gaspillages, malheureusement, c’est l’œuvre de nous autres femmes, il faut que cela s’arrête et qu’on puisse penser aux questions des anges dans nos tombes, qu’un décès nous serve de méditation et non de réjouissance. ».
Et de recommander : « Les femmes que nous sommes, c’est à nous de donner le bel exemple à nos enfants, nous les maîtresses de toute l’humanité, mes sœurs changeons nos mentalités conformément à notre islam, peut-être réussirons-nous dans cette vie et à l’au-delà. Aux hommes, je leur demande de ne pas laisser faire et qu’Allah S.W.T nous assiste ».
Hadjia Haoua Maikomi a fini son cri du cœur par ce rappel en matière de funérailles : « Le Prophète S.A.W nous a plutôt recommandé d’amener des repas à la famille d’un défunt, car disait-il, ils sont dans la douleur. Au lieu d’appliquer ce hadith, on se permet de faire tout le contraire ». Hadjia Haoua est convaincue que « tant que les musulmans rejettent ce que notre prophète nous a recommandé, nous ne réussirons jamais ».
EMS
Niger Inter Hebdo N°59 du mardi 15 mars 2022