➢ Monsieur le Premier Vice-Président de l’Assemblée Nationale,
➢ Monsieur le Haut Représentant du Président de la République,
➢ Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
➢ Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République,
➢ Excellence Monsieur Timipré Silva, Ministre délégué chargé des Ressources Pétrolières du Nigéria, représentant le Président de la République Fédérale du Nigeria, SEM. Muhamed Buhari invité d’honneur,
➢ Excellence Monsieur le Secrétaire Général de l’APPO
➢ Mesdames et Messieurs les Ministres et Chefs de délégation des pays membres de la CEDEAO,
➢ Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement du Niger,
➢ Honorables Députés Nationaux,
➢ Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales accréditées auprès de la République du Niger,
➢ Monsieur le Gouverneur de la Région de Niamey,
➢ Monsieur le Président du Conseil de Ville de Niamey,
➢ Distingués délégués et invités,
➢ Chers participants,
Je voudrais à l’entame de mon propos souhaiter la bienvenue à toutes celles et à tous ceux qui ont fait le déplacement de Niamey pour prendre part à cette 3ème édition de l’ECOMOF.
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à l’ensemble des invités qui ont honoré de leur présence cette importante rencontre qui fait du Niger une vitrine pour les secteurs minier et pétrolier des pays membres de la CEDEAO trois jours durant.
Permettez-moi, Excellence, Mesdames et Messieurs, de rappeler les étapes qui nous ont permis d’être rassemblés ce jour pour le lancement de la troisième édition du Forum /Exposition des Mines et du Pétrole de la CEDEAO. Pour cette édition, la candidature de la République du Niger a été retenue, puis un protocole d’accord fut signé le 04 novembre 2019 entre la CEDEAO et notre pays. Initialement prévu se tenir en septembre 2020, le Forum a vu plusieurs reports suite à l’état d’urgence sanitaire instauré dans plusieurs pays de la sous-région pour cause de pandémie de la COVID- 19. Après plusieurs échanges entre les parties, les dates du 16 au 18 février 2022 ont été retenues pour le déroulement de l’évènement à Niamey.
Mesdames et Messieurs,
Ce forum, dont le thème principal « Intégration des Industries Minières et Pétrolières dans le Développement des Chaînes de Valeur Régionales », vise à promouvoir une contribution durable des secteurs des mines et du pétrole, à la croissance économique et au développement social de la Communauté, cadre parfaitement avec la vision stratégique du développement pétrolier et minier déclinée dans le Programme de Renaissance Acte III de Son Excellence Mohamed Bazoum, Président de la République, Chef de l’Etat.
C’est dans cette optique, que les orientations du Gouvernement sont centrées sur la poursuite de la mise en valeur de nos ressources pétrolières et minières.
Mesdames, Messieurs,
Malgré son immense potentiel, l’Afrique est actuellement pauvre de ses matières premières. Elle n’en sera riche, que lorsqu’elle saura les transformer et maitriser l’essentiel de la chaine de valeur.
Aujourd’hui, l’Afrique exporte ses matières premières, donc des produits à faible valeur ajoutée et importe des produits finis, qui ont une forte valeur ajoutée. Ce déséquilibre, cette asymétrie, qui dure 3 depuis des décennies, est une des sources de notre appauvrissement. Nous devons œuvrer à renforcer la chaine de valeur aussi bien au niveau national, régional que continental.
Le défi majeur, face aux exigences du développement économique et social régional, est de débloquer et d’élargir l’impact positif de l’exploitation de ces ressources, en captant une part toujours plus importante de la valeur ajoutée créée, et éviter les « corridors économiques ».
En ce qui concerne plus spécifiquement le pétrole, cela passe en particulier par l’identification et la mise en oeuvre de solutions suivant trois axes principaux: Le développement du contenu local au niveau national et régional, la transformation et l’utilisation de ces ressources, là encore, au niveau national et régional, la construction d’infrastructures transfrontalières ou bénéficiant à la sous-région.
Mesdames, Messieurs,
Les ressources pétrolières et gazières doivent permettre de couvrir, en priorité, nos besoins au niveau national et régional. C’est ce que fait aujourd’hui le Niger.
En effet, notre pays produit depuis 2011, près de 20.000 barils de pétrole brut par jour, qui sont transformés par notre Raffinerie (SORAZ). Les produits raffinés sont exportés vers les pays de la sous-région, dont notamment le Nigéria, la Mali et le Burkina Faso.
Il existe d’autres possibilités d’utilisation des ressources pétrolières et gazières dans la sous-région, auxquelles le Niger travaille, telles que :
– La possibilité d’accroître la production de produits raffinés pour une consommation sous-régionale ;
– La possibilité d’élargir la gamme des produits raffinés pour satisfaire d’autres marché (Jet A1 pour l’aviation, polypropylène pour l’industrie)
– La possibilité d’utilisation du gaz associé à la production du brut à des fins énergétiques (centrale électrique) ou agricoles (engrais).
L’autre voie de création de valeur régionale, repose sur des infrastructures communes à plusieurs pays. Le pipeline Export Niger-Bénin en est un bon exemple. D’une longueur de 2000 km, il est le plus long d’Afrique et aura une capacité de 150.000 barils jour. Il permettra le transport, dans un 4 premier temps, de 90.000 barils par jour. Son coût de construction est de 2,2 milliards de dollars auxquels il faut ajouter plus de 2 milliards de dollars de travaux de surface au niveau des champs pétroliers d’Agadem et permettra des retombées économiques à travers les emplois locaux et le recours à des entreprises locales dans les deux pays. Le projet aura un impact national et sous-régional important. Il permettra d’intensifier la recherche pétrolière en vue de mettre en valeur des ressources pétrolières et gazières additionnelles. C’est aussi le lieu, ici de remercier la République sœur du Bénin pour les facilités accordées en vue de rendre ce projet transfrontalier réalisable à travers l’Accord bilatéral du 23 janvier 2019 entre nos deux Etats.
D’autres infrastructures communes doivent être imaginées pour capter le maximum de valeur ajoutée. Le projet du gazoduc transsaharien (TSGP), d’une longueur de 4128 km, et dont l’objectif est d’ évacuer les énormes réserves en gaz du Nigeria vers l’Europe, via le Niger et les infrastructures existantes algériennes, qui évacuent déjà du gaz vers l’Europe depuis des années, est un autre exemple d’infrastructure commune, qui renforcerait la chaine de valeur. C’est le lieu pour moi de rendre un vibrant hommage à mes frères Mohamed Arkab, Ministre des Mines et de l’Energie de la République Algérienne, et Dr. Timipré Silva, Ministre délégué chargé des Ressources Pétrolières du Nigéria. Leur présence ici à Niamey atteste de leur engagement à renforcer les liens qui unissent nos trois pays. Je fonde l’espoir qu’ensemble, l’ Algérie, le Niger et le Nigéria parviendront à concrétiser ce grand projet.
En ce qui concerne le contenu local, il doit être une priorité pour permettre le développement des chaînes de valeur régionales. En effet, un contenu local bien développé contribue à la croissance de chaque pays, et donc à la croissance de toute la sous-région. C’est l’un des objectifs de la politique nigérienne, qui est en cours de réalisation, à travers notamment:
– Premièrement, la volonté de s’assurer que l’intégralité des activités classiques, comme le transport, la logistique, le BTP, le génie civil, la sécurité, la fourniture de biens communs, etc. soit réalisées par des sociétés locales ;
– Deuxièmement, la volonté de favoriser la création de nouvelles sociétés locales en capacité de réaliser des activités techniques dans le secteur pétrolier : construction de plateformes pétrolières, construction d’installations de production, etc.
– Troisièmement, la volonté de favoriser l’emploi local à travers le recrutement d’ingénieurs, de cadres, de techniciens, etc. Le Niger est en cours de création d’un Institut de formation multidisciplinaire afin de disposer d’une main d’oeuvre qualifiée qui a vocation à remplacer les employés expatriés et renforcer les capacités.
Ces efforts entrepris par le Niger sont continus et la part de la valeur ajoutée ne cessera d’augmenter dans le temps. L’objectif étant de capter 20% des coûts pétroliers d’ici 2025 puis 50% à horizon dix ans.
Mesdames et Messieurs
Le Forum des Mines et du Pétrole de la CEDAO que nous abritons, rassemble les leaders de l’industrie, les décideurs gouvernementaux et les experts pour discuter des mises à jour sur les questions stratégiques, commerciales et techniques qui touchent le développement de l’ensemble des chaines de valeur pétrolier et minière Régionales.
Il devrait en outre, contribuer au développement du Contenu local et favoriser la création de nouveaux partenariats dans le domaine des industries extractives des pays de notre espace communautaire.
Sur ce je souhaite plein succès aux travaux et à l’exposition.
Je vous remercie de votre aimable attention.