Pour son baptême de feu en littérature, l’ancien ministre de la communication et des nouvelles technologies de l’information, Monsieur Salifou Labo Bouché vient de faire paraître son roman « Le Piège Du Destin » aux Editions PSS Niger.
Ce roman se veut un récit, une « histoire originale de l’épouse de l’auteur, qui fut en proie à une insidieuse maladie, du début jusqu’à la fin ». Avec un sujet aussi délicat, l’auteur n’a pas manqué de témoigner de ses hésitations et du déchirement qui ont caractérisé son déploiement pour mettre à jour cette œuvre de 166 pages.
Sur sa motivation, l’auteur a été on ne peut plus clair, dès l’avant-propos de son texte : « Pour moi, il s’agit de réaliser ou de poursuivre un projet que Hadiza, mon épouse, a commencé mais qu’elle n’a pas pu amener à terme, parce que la capacité morale et l’énergie physique lui avaient manqué ». Voilà ce qui a présidé à la réalisation de cet ouvrage écrit « par devoir et avec beaucoup de mélancolie » comme « une des dernières volontés d’une épouse, d’une compagne que j’ai tenu à honorer malgré la peine, qui pèse sur mes souvenirs tristes et mes pensées douloureuses ».
Un texte agréable à lire et qui plonge le lecteur dans une méditation philosophique sur notre relation avec la maladie et la mort. L’auteur renseigne également sur cette maladie (le cancer du sein) qui lui a arraché un être très cher.
La lecture du roman de Salifou Labo Bouché, en plus d’être un moment de méditation, est aussi un instant plein d’émotions qui nous renvoie à nous-mêmes, à notre propre destin et à notre propre finitude. L’expérience de l’auteur est inspirante à plus d’un titre au regard de la gravité de la situation vécue.
La défunte Hadiza, elle-même médecin, devenue une patiente particulière qui doit lutter fatalement contre cette maladie qui s’avère être « le caprice du destin ». Malgré le plateau technique sanitaire haut de gamme à Paris, une famille dévouée et disponible, Hadiza doit rejoindre le royaume des ancêtres, laissant ainsi un mari presque orphelin, tant cet être aimé perdu constitue son « autre moitié ».
Mais avec la foi et son sens de la réalité, l’auteur a su prendre les choses avec philosophie, avec le sentiment d’avoir vécu en harmonie avec une âme merveilleuse pour laquelle il ne cesse de prier pour qu’elle repose en paix.
Salifou Labo Bouché raconte avec des mots justes, la douloureuse séparation avec des êtres aussi chers qu’un conjoint bien aimé ou un parent (il a également perdu sa mère 4 mois après le décès de Hadiza). Il en faut bien plus que la raison pour garder son équilibre, nous apprend en substance l’auteur de « Le piège du destin ». Peut-être que le pédagogue qu’il fut a bien voulu enseigner aux jeunes couples l’idée selon laquelle qu’on se marie pour le bien et pour le pire. Et quand le pire arrive, il faut savoir l’affronter, il faut faire avec. Sans appui ni secours, Salifou Labo Bouché a vu Hadiza partir. Elle est partie à jamais. Un témoignage à lire absolument.
Elh. M. Souleymane
Niger Inter Hebdo N°41
A propos de l’auteur
Un véritable sac-à-dos, titulaire d’un diplôme du 3ème cycle en relations internationales, obtenu à l’Ecole des hautes études internationales de Paris, Monsieur Salifou Labo Bouché fut tour à tour professionnel de l’enseignement, puis conseiller, chargé des affaires culturelles de l’ambassade du Niger en France, administrateur des services techniques et des conférences (ACCT), ancien fonctionnaire de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Consultant international, ministre de la communication et des nouvelles technologies de l’information et chargé des relations avec les institutions de la République du Niger. Actuellement, il est conseiller spécial du président de la République, S.E. M. Mohamed Bazoum.