Environ 4 400 000 élèves des cycles préscolaire, primaire, secondaire général, encadrés par 105 000 enseignants reprennent, à partir de ce lundi, 4 octobre 2021, le chemin de 18100 établissements scolaires du public et du privé repartis sur l’ensemble du territoire national. Cette année, la rentrée scolaire est placée sous le signe de réformes profondes du système éducatif nigérien.
« Développement du capital humain au service de la qualité de l’éducation. » C’est sous ce thème que s’effectue la rentrée scolaire 2021-2021. Elle sera, selon le ministre de l’Education nationale, Dr Rabiou Ousman, « le déclic d’une transformation positive de l’école nigérienne sous l’impulsion du président de la République qui a mis au cœur de son programme, la promotion d’une éducation de qualité en vue de transformer le capital, entamé la transition démographique et soutenir une croissance rapide, durable et inclusive ».
Plusieurs mesures envisagées
Dans l’optique d’améliorer la qualité de l’éducation, particulièrement celle des jeunes filles, la gouvernance du système, plusieurs mesures sont envisagées dont certaines seront en vigueur dès cette année. Il s’agit de la poursuite de la réforme curiculaire consacrant l’utilisation des langues nationales comme langues d’enseignement au cours des premières années d’apprentissage ; la restructuration des écoles normales de formation initiale ; l’introduction du numérique à l’école ; l’amélioration du cadre juridique de l’enseignement privé et le renforcement du dispositif de l’encadrement et de contrôle.
Le ministre de l’Education nationale, lors de la cérémonie de lancement de la rentrée scolaire, a saisi l’occasion pour réitérer sa disponibilité à un dialogue constructif avec les partenaires sociaux de l’école « dont le cadre de concertation sera aussitôt après la rentrée scolaire ». Il a par ailleurs appelé l’ensemble de la communauté éducative « à s’engager de manière franche et sincère pour bâtir ensemble l’école de demain. »
Pas de mot d’ordre de blocage de la rentrée scolaire
Cette année, au niveau de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, environ 116 379 élèves et apprenant des cycles formels public et privé feront leur entrée dans 487 établissements de formation et 5500 enseignants et formateurs.
À l’INJS de Niamey, 1400 élèves et étudiants encadrés par 17 enseignants permanents et 50 vacataires reprendront les cours.
Pour les centres de promotion des jeunes, 5134 élèves encadrés par 154 enseignants reprendront le chemin de 22 établissements de formation du secteur de la jeunesse et des sports.
Dans le domaine de la culture et des arts, ce sont 1473 élèves qui reprendront le chemin de 9 écoles de formation artistique et culturelle disséminées dans les huit du pays et animées par 83 encadreurs.
Aucun syndicat du secteur de l’éducation et de l’enseignement ne s’est prononcé pour un quelconque blocage de la rentrée scolaire. « Pour une rentrée 2021-2020 apaisée », la dynamique des syndicats du secteur de l’éducation et de la formation, dans une déclaration rendue publique à la veille de la reprise des cours, a demandé au gouvernement « de doter toutes les écoles du Niger des infrastructures, fournitures et matériels didactiques adéquats et de créer toutes les conditions pour un dialogue sincère, pérenne avec les partenaires sociaux du système éducatif.
En outre, elle exige des autorités de la 7ème République « le recrutement de tous les enseignants contractuels à la fonction publique, le paiement à terme échu des pécules des enseignants contractuels, l’octroi d’une grâce présidentielle aux contractuels résiliés suite à l’évaluation de 2017 et aux enseignants du spécial A », entre autres.
Bilan peu élogieux de l’année scolaire 2020-2021
L’année scolaire 2020-2021 s’est déroulée dans un climat scolaire apaisée malgré les effets néfastes de la double crise de la COVID-19 et sécuritaire. C’est ainsi que la situation d’insécurité que connaissent certaines régions du pays, particulièrement celles de Diffa et de Tillabéri « a occasionné entre autres la fermeture de 424 écoles dont 409 du primaire et 15 établissements du secondaire, d’importants dégâts matériels et même des pertes en vies humaines compromettant l’avenir de plus de 36 500 élèves », a déploré le ministre de l’Education nationale.
Selon lui, l’année scolaire 2020-2021 a également été marquée par le phénomène des incendies des salles de classe « qui a pris une ampleur gravissime ». Les nigériens gardent encore en mémoire, « l’incendie tragique survenu le mardi 13 avril 2021 à l’école Pays-Bas de Niamey dont le bilan macabre est de 20 élèves calcinés et 25 salles de classe parties en fumée. »
Autre fait marquant de l’année scolaire écoulée, c’est la faiblesse des taux de réussite aux examens du BEPC et au Baccalauréat qui sont, respectivement, de 20,51% et de 22,75% contre 30% et 25% en 2019.
Les taux de réussite aux examens techniques et professionnels sont toutefois satisfaisants. Ainsi, au niveau du certificat de qualification professionnelle, diplôme qui sanctionne la fin du cycle au niveau du centre de formation aux métiers, le taux de réussite est de 89,57%. Le certificat d’aptitude professionnelle a quant à lui réalisé un taux de réussite est de 82,74 pendant que le brevet d’étude professionnelle a réalisé un taux de réussite de 54, 56%. Le taux de réussite au certificat d’aptitude professionnelle aux métiers des arts et de la culture session 2021 est de 89,23%.
Pour mettre fin à cette situation, le Président Mohamed Bazoum a manifesté son engagement à faire de l’éducation « un domaine dont je m’occuperai personnellement autant que je m’occuperai de la sécurité ».
Almoustapha Aboubacar