Après un début du mois d’août pluvieux, la situation pluviométrique est marquée ces derniers jours par des précipitations modérées à fortes par endroit dans les localités les plus arrosées de la bande agricole. La situation agricole est toutefois marquée par un début de maturité du mil observé dans la région de Dosso.
Près de deux semaines sans pluies à Niamey ! C’est le constat qui se dégage dans la capitale, alors même que la saison des pluies se poursuit. En effet, depuis la dernière semaine du mois d’août dernier et le début du mois de septembre, la ville de Niamey vit une rareté des pluies qui inquiète populations et cultivateurs de la région. Lesquels estiment que la situation, si elle perdure, aura des conséquences sur les cultures.
Au cours de la deuxième décade du mois d’août, la situation pluviométrique a été marquée par des précipitations modérées, voire localement fortes par endroit au niveau des localités les plus arrosées de la bande agricole.
A la date du 20 août dernier, le cumul saisonnier varie entre 110 et 630 mm sur la même bande agricole. Comparée à l’année passée et à celui de la moyenne établie sur la période 1981-2010, la situation est respectivement excédentaire sur 63 et 52% des postes suivis.
Début de maturité du mil à Dosso
Selon le bulletin agro-hydro-météorologique, les conditions hydriques à la deuxième décade du mois d’août ont été globalement satisfaisantes pour les cultures. L’indice de satisfaction des besoins en eau de cultures a dépassé 80% sur la majeure partie de la zone agricole. Les stocks d’eau des sols en fin de décade varient autour de 40mm dans cette zone. Les précipitations ainsi enregistrées au cours de cette décade ont favorisé un développement des cultures.
La situation phénologique des céréales (mil et sorgho) s’améliore progressivement à la faveur des conditions pluviométriques. Les stades varient de la levée pour le sorgho à la maturité du mil observés dans la région de Dosso. Le mil est à dominance à la montaison (44%) tandis que le sorgho présente un stade dominant de tallage (47%). Le stade le plus avancé du sorgho est la nouaison, observé dans les régions d’Agadez, Dosso, Maradi et Tahoua.
Pour les cultures de rente, le stade le moins avancé pour le niébé et l’arachide est la levée, tandis que le stade dominant est la croissance. Le stade le plus avancé pour le niébé est la fructification, observée dans les régions de Maradi, Tahoua et Zinder. Pour l’arachide, le stade dominant est la formation des gousses.
Manifestations des ennemis de culture
Toutefois, des manifestations des ennemis de culture sont à déplorer dans plusieurs régions pays. Il s’agit de la persistance des attaques de larves de sauteriaux ; les attaques de chenilles défoliatrices sur le mil, le sorgho, le niébé, l’arachide et le sésame; des infestations de la chenille légionnaire d’automne ; les attaques de cicadelles ; la pression d’insectes floricoles ; les infestations de pucerons et punaises sur le niébé et les cucurbitacées ; et les manifestations de la chenille mineuse de l’épi de mil.
En perspectives, de nouvelles éclosions des larves de sauteriaux pourraient être enregistrées dans les zones endémiques du fait des conditions écologiques de plus en plus favorables. De nouvelles apparitions d’insectes floricoles ainsi que les ravageurs des légumineuses pourraient être observées. La chenille mineuse de l’épi du mil peut également surgir de manière sporadique à Dosso, Tillabéri et Tahoua.
Pour rappel, le forum régional sur les prévisions saisonnières agro-hydro-climatiques pour les pays de la zone souadano-sahélienne (PRESAO 2021) a conclu à une saison des pluies globalement humide avec des quantités de pluies équivalentes à supérieur aux moyennes saisonnières de la période 1981-2010 sur le Sahel centre et un démarrage précoce à normal, une fin tardive à normale, des séquences sèches à tendances plus longues en début de saison et moyennes vers la fin et des écoulements globalement moyens à supérieurs.
Almoustapha Aboubacar
Niger Inter Hebdo N°37