Démarrée depuis quelques mois, la campagne agricole 2021 se poursuit sur l’ensemble du territoire national. Avec des précipitations modérées à fortes dans la zone agricole du Niger en fin juillet, elle est marquée au cours de la première décade d’août par des précipitations modérées à très fortes sur la bande sud du pays. Une situation qui a permis le développement progressif des cultures.
La première décade du mois d’août 2021 a été pluvieuse. D’importantes précipitations ont en effet été enregistrées sur l’ensemble du territoire national. Selon le bulletin agro-hydro-météorologique décadaire du Groupe de travail pluridisciplinaire (GTP Niger), des fortes précipitations de plus de 100 mm en un jour ont été enregistrées sur les régions de Niamey (107 mm à Banifandou, 125 mm à Radio Présidence, 132 mm à la commune 1 et 144,8 mm à la commune 2) et de Zinder (102 mm à Karamchabou). La même source souligne que le cumul pluviométrique décadaire varie entre 15 et 145 mm sur les localités le plus arrosées du pays. Au 10 août 2021, le cumul pluviométrique saisonnier oscille entre 100 et 440 mm. Comparé à l’année passée et à la période 1981-2010, ce cumul est respectivement excédentaire sur 44 et 46 % des postes suivis.
Les conditions hydriques enregistrées au cours de la première décade du mois d’août ont permis la généralisation des semis dans la zone agricole. Ces conditions ont permis également la satisfaction des besoins en eau des cultures déjà installées. Ainsi, l’indice de satisfaction des besoins en eau des cultures au 10 août 2021 a varié globalement entre 60 et 100% sur la majeure partie de la zone agricole. Quant aux réserves en eau des sols en fin de décade, elles ont varié entre 10 et 70 mm au niveau des localités les plus arrosées du pays. Cette situation offre des perspectives heureuses en ce sens que « les réserves en eau des sols et les pluies attendues pourront assurer la satisfaction des besoins en eau des cultures pour la décade prochaine », indique le bulletin agro-hydro-météorologique.
En dépit des fortes pluies enregistrées, les cultures se développent progressivement. C’est ainsi que la situation phénologique du mil et du sorgho présente des stades variant de la levée à la grenaison. Cette situation est observée pour le mil dans le département de Gaya (région de Dosso). Concernant le sorgho, le stade le plus avancé est la montaison observée dans dans les régions de Dosso, Maradi , Tahoua, Tillaberi et Zinder. Toutefois quelques villages restent sans semis dans les régions d’Agadez et de Diffa avec respectivement 52 et 6 villages. A Agadez, c’est le maïs qui prédomine avec un complément d’irrigation et dans la région de Diffa les quelques villages restés sans semis sont ceux riverains du lit du Lac Tchad où les populations ont abandonné leur terre pour des raisons de sécurité.
A noter que la situation phytosanitaire a été marquée par des attaques de larves de sautériaux dans les départements de Keita, Berno, Gouré ; des attaques de larves de sautériaux dans les départements de Keita, Bermo, Gouré, Goudoumaria et Ayorou ; des attaques de chenilles défoliatrices sur le mil, le sorgho, le niébé, l’arachide et le sésame dans les départements de Mirriah, Zinder, Kantché, Tillabéri, Gazaoua, Mayahi , Tessaoua, Diffa, Bosso et Maïné Soroa ; ainsi que l’apparition d’insectes floricoles sur le mil et le maïs dans les départements de Gaya, Dioundiou, Dosso, Tibiri et Gouré.
Par ailleurs, la première décade du mois d’août a été marquée par des phénomènes exceptionnels. Elle a été caractérisée par les inondations consécutives aux fortes pluies de la décade. Les inondations sont observées dans les départements d’Iférouane (Agadez) ; Mirriah (Zinder). Les inondations ont aussi été enregistrées dans le département de Maradi avec le débordement du Goulbi de son lit sur les champs de cultures.
En dépit de la régularité des pluies, certaines zones ont connu des sécheresses. C’est ainsi que des sécheresses de douze jours ont été observées dans le département de Dosso et dans le département de Malbaza entrainant un ralentissement dans le cycle végétatif. Elles ont duré de 17 à 21 jours au niveau de 21 villages de la commune de Tondikiwindi (département de Ouallam).
En somme, la campagne agricole 2021 se déroule normalement et les perspectives d’une bonne récolte sont prometteuses.
Almoustapha Aboubacar
Niger Inter Hebdo N°33