ACCRA, 16 juillet 2021
Excellence Monsieur Félix Antoine Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo, Président en exercice de l’Union Africaine ;
Excellence Monsieur Nana Akufo Addo, Président de la Republique du Ghana ;
Excellence Monsieur Faure Gnassingbe, Président de la République Togolaise ;
Excellence Monsieur Christian Kaboré, Président du Faso ;
Excellence Monsieur Mohamed Bazoum, Président de la République du Niger ;
Excellence Monsieur Olusegun Obasanjo, ancien Président de la République Fédérale du Nigéria
Monsieur Wamkele Mene, Secrétaire Général de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs ;
Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi d’exprimer ma profonde reconnaissance à mon frère et ami, Son Excellence Monsieur NANA AKUFO ADDO, Président de la République du Ghana, au Peuple et au Gouvernement Ghanéen pour l’accueil chaleureux et les excellentes commodités mises à notre disposition depuis notre arrivée. Je salue la parfaite organisation de la présente cérémonie d’inauguration d’une statue que le secrétariat Général de la ZLECAf, l’Afreximbank et de la CEA, sous l’autorité de l’Union Africaine, ont décidé d’ériger en mon honneur, ici à Accra, au siège de la ZLECAf. J’ai donc une double satisfaction d’avoir été distingué et de recevoir cette distinction ici à Accra, la Mecque du panafricanisme.
Permettez-moi aussi de saluer et de remercier tous les chefs d’Etat qui ont décidé de rehausser de leur présence l’éclat de cette cérémonie. Je salue Son Excellence Monsieur Félix Antoine Tshisekedi, Président en exercice de l’Union Africaine, Président de la République Démocratique du Congo, gâchette du revolver Afrique de Frantz Fanon qui voulait en souligner l’importance stratégique. Je le remercie d’avoir accepté que la présente cérémonie se déroule sous son haut patronage. Je salue et remercie Son Excellence Monsieur Faure Gnassingbé, Président de la République du Togo et Son Excellence Monsieur Roch Christian Kaboré, Président de la République du Burkina Faso pour leurs constantes sollicitude et solidarité. Je salue Son Excellence Monsieur Mohamed Bazoum, Président de la République du Niger, avec lequel nous sommes en train d’écrire, au Niger, une glorieuse page de notre histoire. Je salue Monsieur Moussa Faki Mahamat qui dirige avec compétence la Commission de l’Union Africaine. Je salue l’ancien Président de la République Fédérale du Nigéria Monsieur Olesegun Obasanjo dont les conseils, puisés de sa riche expérience, vont certainement me servir dans la nouvelle vie que j’ai entamée depuis le 2 Avril 2021 ; notamment dans la gestion de la Fondation Issoufou Mahamadou (FIM) dont le but est la promotion de la paix, de la démocratie, du panafricanisme, du capital humain et du climat.
Mesdames et Messieurs,
En m’honorant, vous honorez le peuple Nigérien que j’ai eu l’honneur de diriger pendant dix ans. Je lui dédie cette distinction en même temps je la dédie à toutes les générations de panafricanistes, notamment aux pères fondateurs qui, dès l’accession de nos pays à l’indépendance, avaient uni leurs efforts pour créer, en 1963, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Depuis cette date, un long chemin a été parcouru avec des étapes décisives : en 1979, la déclaration de Monrovia mentionnant pour la première fois la nécessité de créer un marché commun Africain ; en 1980, le plan d’action de Lagos précisant la notion du marché commun Africain ; en 1991, le traité d’Abuja sur l’union douanière continentale ; en 2000, la création de l’Union Africaine (UA) ; en 2012, l’Adoption du plan d’action pour stimuler le commerce intra-africain (BIAT); en 2013, l’adoption de l’agenda 2063 qui définit l’Afrique que nous voulons quand nos enfants et nos petits-enfants fêteront, dans une quarantaine d’années, le double centenaire des indépendances et de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA).
Mesdames et Messieurs,
La Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) n’aurait jamais vu le jour sans la forte volonté politique et le soutien de l’ensemble des chefs d’Etat de notre continent. Les chefs d’Etat ont compris l’absurdité du maintien, en cette ère de globalisation, d’une Afrique balkanisée avec 84000 Km de frontières qui bloquent la circulation des personnes, des biens et des services. Ils ont compris que notre salut est dans l’intégration. Ils ont fait preuve de leadership en définissant la vision de l’Afrique que nous voulons et les valeurs partagées qui constituent le ciment de notre unité. En effet, les Chefs d’Etat, prenant en compte les aspirations des peuples, sont déterminés à réaliser le rêve d’une Afrique prospère, connaissant une croissance inclusive et un développement durable, le rêve d’un continent bien intégré politiquement, s’inspirant de l’idéal du panafricanisme et de l’idée maîtresse de la renaissance de l’Afrique, d’une Afrique bien gouvernée, respectueuse des droits de l’homme, de la justice et de la légalité, d’une Afrique développée par le travail de tous les Africains, une Afrique unie, résiliente et influente sur le plan international. Cette ambition est fondée sur au moins deux facteurs géopolitiques majeurs : des ressources naturelles immenses et un actif démographique extraordinaire à condition que l’un et les autres soient respectivement transformés en dividende économique et en produits manufacturés. C’est cette vision contenue dans l’agenda 2063 qui sert désormais de boussole à l’ensemble du continent. C’est avec cette boussole en main que j’ai assumé ma mission de champion de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) dont l’Accord a été négocié, signé, ratifié, mis en vigueur dans des délais sans précédent dans l’histoire de l’Union Africaine. C’est la volonté politique des Chefs d’Etat exprimée dans la vision de l’Afrique que nous voulons et à travers les valeurs rappelées ci-dessus, qui rende cela possible. Je les remercie de m’avoir ainsi soutenu. Je remercie le président de la commission, Monsieur Moussa Faki Mahamat, les Ministres et hauts fonctionnaires du commerce, les négociateurs, le comité ad hoc continental, les groupes techniques de travail ainsi que tous les partenaires, notamment la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) qui nous ont accompagnés dans l’accomplissement de cette exaltante mission.
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux d’avoir pris ma part dans l’issue des négociations sur le commerce des marchandises, des services et le règlement des différends. Avec la volonté de tous, notamment celle des chefs d’Etat, nous avancerons certainement au moins aussi rapidement dans les négociations sur les investissements, la concurrence, la propriété intellectuelle et le commerce électronique. Grâce à tous ces accords, nous pouvons accroître le commerce intra-africain ainsi que la part de l’Afrique dans les exportations mondiales totales. Notre continent connaîtra une croissance économique plus forte. Cette croissance doit être inclusive afin de réduire la pauvreté. Des milliers d’emplois pourront être créés pour les 12 millions de jeunes Africains qui arrivent chaque année sur le marché du travail.
Comme on le sait, la ZLECAf permettra, entre autres, de :
– créer un marché continental unique pour les biens et services avec la liberté de circulation des hommes et femmes d’affaires et des investissements, pour faciliter l’établissement de l’union douanière continentale ;
– résoudre les difficultés de l’appartenance à plusieurs organisations régionales et accélérer l’intégration régionale et continentale ;
– renforcer la compétitivité à tous les niveaux, et plus particulièrement au niveau de l’industrie et des entreprises, par l’exploitation des possibilités d’économies d’échelle, en réduisant les coûts des transactions, en favorisant l’accès aux marchés continentaux/mondiaux et une meilleure répartition des ressources, y compris par le développement des infrastructures liées au commerce ;
– accroître de 50% les échanges commerciaux au sein des pays africains d’ici 2022 grâce à une meilleure harmonisation, une coordination et une mise en œuvre de la libéralisation des échanges, ainsi que des régimes et instruments de facilitation, dans l’ensemble des Communautés Economiques Régionales et de l’Afrique en général ;
Pour que la ZLECAf atteigne ses objectifs de manière optimale, il est nécessaire de mettre en œuvre les autres projets et programmes du premier plan décennal 2013-2023 ainsi que ceux du prochain plan décennal 2023-2033.
En particulier la mise en œuvre du plan de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) permettra de surmonter la première limite au commerce intra-africain que constitue le manque d’infrastructures, manque qui induit notamment des coûts de transports et des délais d’acheminement des marchandises deux à trois fois plus élevés que ceux des autres continents. C’est le lieu de mentionner que les besoins annuels en financement d’infrastructures du continent (infrastructures routières, ferroviaires, énergétiques, aéroportuaires, portuaires, numériques) sont estimés à environ 100 milliards de dollars par an.
La mise en œuvre du plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique (AIDA) donnera un contenu à la ZLECAf. Les industries de substitution aux importations, qui ont échoué dans la plupart de nos pays du fait de l’étroitesse des marchés nationaux, pourront bénéficier des effets d’échelles que permet un marché de 1,3 milliards de consommateurs. D’ailleurs, les biens manufacturés constituent déjà plus de 40% des exportations intra-africaines. Par ailleurs le développement des chaînes de valeurs permettra de mettre fin à notre statut de producteur de matières premières qui nous condamne jusqu’ici à exporter des produits à faible valeur ajoutée et à importer des produits à forte valeur ajoutée. Le commerce extérieur, on le sait est un instrument pour s’enrichir en dépouillant ses voisins. Les biens manufacturés constituent 20% à peine des exportations de l’Afrique vers le reste du monde. Nous avons le devoir de mettre fin à la spécialisation du continent dans les produits de base, spécialisation qui entraîne des pertes sur les termes de l’échange, enrichit les autres et donc nous appauvrit.
Le programme de développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) permettra quant à lui de nourrir l’Afrique qui dispose de 65% des terres arables du monde non encore cultivées.
La mise en œuvre du plan d’action pour stimuler le commerce intra-africain (BIAT), frère jumeau de la ZLECAf, permettra de lever les contraintes du côté de l’offre dans le commerce intra-africain.
En liaison avec ces projets et programmes, la ZLECAf permettra une transformation structurelle des économies Africaines et constitue une source d’opportunités énorme pour les états membres, pour les citoyens de l’Union, pour les entreprises africaines, pour les investisseurs étrangers, pour le marché financier et pour les autres nations du monde.
Si le manque d’infrastructures et les barrières non tarifaires constituent respectivement les premier et deuxième obstacles au commerce intra-africain, le manque de financement en constitue le troisième. En effet, la demande de financement du commerce non satisfaite est évaluée chaque année, à près de 90 milliards de dollars. Par ailleurs, de la même façon qu’une étude d’impact de la ZLECAf sur les droits de l’homme a été effectuée en amont des négociations, permettez-moi de suggérer que soit menée une étude sur les avantages comparatifs dont dispose chaque CER et pourquoi pas chaque pays.
Mesdames et Messieurs,
Je renouvelle mes remerciements à tous et à toutes et en particulier, aux chefs d’Etat et de Gouvernement, au Président de la Commission de l’UA, au Secrétariat Général de la ZLECAf, à Afreximbank et à la CEA. Ce fut avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai assumé la mission de champion de la ZLECAf que les chefs d’Etat ont bien voulu me confier. J’ai toujours rêvé de servir non seulement le Niger mais l’ensemble de notre continent car il n’y a pas de réelles perspectives de développement pour nos pays pris isolement. L’Afrique doit s’unir ou périr. Chaque Africain doit se répéter chaque jour cette vérité exprimée par Kwame N’Krumah. Chaque Africain, au-delà de son pays, doit avoir une conscience Africaine. J’accepte avec humilité l’honneur qui m’est fait et j’espère que la ZLECAf constitue un grand pas vers la prise de conscience, par tous les Africains, de leur communauté de destin.
Je vous remercie de votre aimable attention.
ACCRA, 16 juillet 2021
Excellence Monsieur Félix AntoineTshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo, Président en exercice de l’Union Africaine ;
Excellence Monsieur Nana Akufo Addo, Président de la Republique du Ghana ;
Excellence Monsieur Faure Gnassingbe, Président de la République Togolaise ;
Excellence Monsieur Christian Kaboré, Président du Faso ;
Excellence Monsieur Mohamed Bazoum, Président de la République du Niger ;
Excellence Monsieur Olusegun Obasanjo, ancien Président de la République Fédérale du Nigéria
Monsieur Wamkele Mene, Secrétaire Général de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs ;
Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi d’exprimer ma profonde reconnaissance à mon frère et ami, Son Excellence Monsieur NANA AKUFO ADDO, Président de la République du Ghana, au Peuple et au Gouvernement Ghanéen pour l’accueil chaleureux et les excellentes commodités mises à notre disposition depuis notre arrivée. Je salue la parfaite organisation de la présente cérémonie d’inauguration d’une statue que le secrétariat Général de la ZLECAf, l’Afreximbank et de la CEA, sous l’autorité de l’Union Africaine, ont décidé d’ériger en mon honneur, ici à Accra, au siège de la ZLECAf. J’ai donc une double satisfaction d’avoir été distingué et de recevoir cette distinction ici à Accra, la Mecque du panafricanisme.
Permettez-moi aussi de saluer et de remercier tous les chefs d’Etat qui ont décidé de rehausser de leur présence l’éclat de cette cérémonie. Je salue Son Excellence Monsieur Félix Antoine Tshisekedi, Président en exercice de l’Union Africaine, Président de la République Démocratique du Congo, gâchette du revolver Afrique de Frantz Fanon qui voulait en souligner l’importance stratégique. Je le remercie d’avoir accepté que la présente cérémonie se déroule sous son haut patronage. Je salue et remercie Son Excellence Monsieur Faure Gnassingbé, Président de la République du Togo et Son Excellence Monsieur Roch Christian Kaboré, Président de la République du Burkina Faso pour leurs constantes sollicitude et solidarité. Je salue Son Excellence Monsieur Mohamed Bazoum, Président de la République du Niger, avec lequel nous sommes en train d’écrire, au Niger, une glorieuse page de notre histoire. Je salue Monsieur Moussa Faki Mahamat qui dirige avec compétence la Commission de l’Union Africaine. Je salue l’ancien Président de la République Fédérale du Nigéria Monsieur Olesegun Obasanjo dont les conseils, puisés de sa riche expérience, vont certainement me servir dans la nouvelle vie que j’ai entamée depuis le 2 Avril 2021 ; notamment dans la gestion de la Fondation Issoufou Mahamadou (FIM) dont le but est la promotion de la paix, de la démocratie, du panafricanisme, du capital humain et du climat.
Mesdames et Messieurs,
En m’honorant, vous honorez le peuple Nigérien que j’ai eu l’honneur de diriger pendant dix ans. Je lui dédie cette distinction en même temps je la dédie à toutes les générations de panafricanistes, notamment aux pères fondateurs qui, dès l’accession de nos pays à l’indépendance, avaient uni leurs efforts pour créer, en 1963, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Depuis cette date, un long chemin a été parcouru avec des étapes décisives : en 1979, la déclaration de Monrovia mentionnant pour la première fois la nécessité de créer un marché commun Africain ; en 1980, le plan d’action de Lagos précisant la notion du marché commun Africain ; en 1991, le traité d’Abuja sur l’union douanière continentale ; en 2000, la création de l’Union Africaine (UA) ; en 2012, l’Adoption du plan d’action pour stimuler le commerce intra-africain (BIAT); en 2013, l’adoption de l’agenda 2063 qui définit l’Afrique que nous voulons quand nos enfants et nos petits-enfants fêteront, dans une quarantaine d’années, le double centenaire des indépendances et de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA).
Mesdames et Messieurs,
La Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) n’aurait jamais vu le jour sans la forte volonté politique et le soutien de l’ensemble des chefs d’Etat de notre continent. Les chefs d’Etat ont compris l’absurdité du maintien, en cette ère de globalisation, d’une Afrique balkanisée avec 84000 Km de frontières qui bloquent la circulation des personnes, des biens et des services. Ils ont compris que notre salut est dans l’intégration. Ils ont fait preuve de leadership en définissant la vision de l’Afrique que nous voulons et les valeurs partagées qui constituent le ciment de notre unité. En effet, les Chefs d’Etat, prenant en compte les aspirations des peuples, sont déterminés à réaliser le rêve d’une Afrique prospère, connaissant une croissance inclusive et un développement durable, le rêve d’un continent bien intégré politiquement, s’inspirant de l’idéal du panafricanisme et de l’idée maîtresse de la renaissance de l’Afrique, d’une Afrique bien gouvernée, respectueuse des droits de l’homme, de la justice et de la légalité, d’une Afrique développée par le travail de tous les Africains, une Afrique unie, résiliente et influente sur le plan international. Cette ambition est fondée sur au moins deux facteurs géopolitiques majeurs : des ressources naturelles immenses et un actif démographique extraordinaire à condition que l’un et les autres soient respectivement transformés en dividende économique et en produits manufacturés. C’est cette vision contenue dans l’agenda 2063 qui sert désormais de boussole à l’ensemble du continent. C’est avec cette boussole en main que j’ai assumé ma mission de champion de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) dont l’Accord a été négocié, signé, ratifié, mis en vigueur dans des délais sans précédent dans l’histoire de l’Union Africaine. C’est la volonté politique des Chefs d’Etat exprimée dans la vision de l’Afrique que nous voulons et à travers les valeurs rappelées ci-dessus, qui rende cela possible. Je les remercie de m’avoir ainsi soutenu. Je remercie le président de la commission, Monsieur Moussa Faki Mahamat, les Ministres et hauts fonctionnaires du commerce, les négociateurs, le comité ad hoc continental, les groupes techniques de travail ainsi que tous les partenaires, notamment la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) qui nous ont accompagnés dans l’accomplissement de cette exaltante mission.
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux d’avoir pris ma part dans l’issue des négociations sur le commerce des marchandises, des services et le règlement des différends. Avec la volonté de tous, notamment celle des chefs d’Etat, nous avancerons certainement au moins aussi rapidement dans les négociations sur les investissements, la concurrence, la propriété intellectuelle et le commerce électronique. Grâce à tous ces accords, nous pouvons accroître le commerce intra-africain ainsi que la part de l’Afrique dans les exportations mondiales totales. Notre continent connaîtra une croissance économique plus forte. Cette croissance doit être inclusive afin de réduire la pauvreté. Des milliers d’emplois pourront être créés pour les 12 millions de jeunes Africains qui arrivent chaque année sur le marché du travail.
Comme on le sait, la ZLECAf permettra, entre autres, de :
– créer un marché continental unique pour les biens et services avec la liberté de circulation des hommes et femmes d’affaires et des investissements, pour faciliter l’établissement de l’union douanière continentale ;
– résoudre les difficultés de l’appartenance à plusieurs organisations régionales et accélérer l’intégration régionale et continentale ;
– renforcer la compétitivité à tous les niveaux, et plus particulièrement au niveau de l’industrie et des entreprises, par l’exploitation des possibilités d’économies d’échelle, en réduisant les coûts des transactions, en favorisant l’accès aux marchés continentaux/mondiaux et une meilleure répartition des ressources, y compris par le développement des infrastructures liées au commerce ;
– accroître de 50% les échanges commerciaux au sein des pays africains d’ici 2022 grâce à une meilleure harmonisation, une coordination et une mise en œuvre de la libéralisation des échanges, ainsi que des régimes et instruments de facilitation, dans l’ensemble des Communautés Economiques Régionales et de l’Afrique en général ;
Pour que la ZLECAf atteigne ses objectifs de manière optimale, il est nécessaire de mettre en œuvre les autres projets et programmes du premier plan décennal 2013-2023 ainsi que ceux du prochain plan décennal 2023-2033.
En particulier la mise en œuvre du plan de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) permettra de surmonter la première limite au commerce intra-africain que constitue le manque d’infrastructures, manque qui induit notamment des coûts de transports et des délais d’acheminement des marchandises deux à trois fois plus élevés que ceux des autres continents. C’est le lieu de mentionner que les besoins annuels en financement d’infrastructures du continent (infrastructures routières, ferroviaires, énergétiques, aéroportuaires, portuaires, numériques) sont estimés à environ 100 milliards de dollars par an.
La mise en œuvre du plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique (AIDA) donnera un contenu à la ZLECAf. Les industries de substitution aux importations, qui ont échoué dans la plupart de nos pays du fait de l’étroitesse des marchés nationaux, pourront bénéficier des effets d’échelles que permet un marché de 1,3 milliards de consommateurs. D’ailleurs, les biens manufacturés constituent déjà plus de 40% des exportations intra-africaines. Par ailleurs le développement des chaînes de valeurs permettra de mettre fin à notre statut de producteur de matières premières qui nous condamne jusqu’ici à exporter des produits à faible valeur ajoutée et à importer des produits à forte valeur ajoutée. Le commerce extérieur, on le sait est un instrument pour s’enrichir en dépouillant ses voisins. Les biens manufacturés constituent 20% à peine des exportations de l’Afrique vers le reste du monde. Nous avons le devoir de mettre fin à la spécialisation du continent dans les produits de base, spécialisation qui entraîne des pertes sur les termes de l’échange, enrichit les autres et donc nous appauvrit.
Le programme de développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) permettra quant à lui de nourrir l’Afrique qui dispose de 65% des terres arables du monde non encore cultivées.
La mise en œuvre du plan d’action pour stimuler le commerce intra-africain (BIAT), frère jumeau de la ZLECAf, permettra de lever les contraintes du côté de l’offre dans le commerce intra-africain.
En liaison avec ces projets et programmes, la ZLECAf permettra une transformation structurelle des économies Africaines et constitue une source d’opportunités énorme pour les états membres, pour les citoyens de l’Union, pour les entreprises africaines, pour les investisseurs étrangers, pour le marché financier et pour les autres nations du monde.
Si le manque d’infrastructures et les barrières non tarifaires constituent respectivement les premier et deuxième obstacles au commerce intra-africain, le manque de financement en constitue le troisième. En effet, la demande de financement du commerce non satisfaite est évaluée chaque année, à près de 90 milliards de dollars. Par ailleurs, de la même façon qu’une étude d’impact de la ZLECAf sur les droits de l’homme a été effectuée en amont des négociations, permettez-moi de suggérer que soit menée une étude sur les avantages comparatifs dont dispose chaque CER et pourquoi pas chaque pays.
Mesdames et Messieurs,
Je renouvelle mes remerciements à tous et à toutes et en particulier, aux chefs d’Etat et de Gouvernement, au Président de la Commission de l’UA, au Secrétariat Général de la ZLECAf, à Afreximbank et à la CEA. Ce fut avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai assumé la mission de champion de la ZLECAf que les chefs d’Etat ont bien voulu me confier. J’ai toujours rêvé de servir non seulement le Niger mais l’ensemble de notre continent car il n’y a pas de réelles perspectives de développement pour nos pays pris isolement. L’Afrique doit s’unir ou périr. Chaque Africain doit se répéter chaque jour cette vérité exprimée par Kwame N’Krumah. Chaque Africain, au-delà de son pays, doit avoir une conscience Africaine. J’accepte avec humilité l’honneur qui m’est fait et j’espère que la ZLECAf constitue un grand pas vers la prise de conscience, par tous les Africains, de leur communauté de destin.
Je vous remercie de votre aimable attention.