Journée de l’enfant africain : Un plaidoyer aux députes nationaux pour plus d’engagement

Parmi les manifestations commémoratives de la journée de l’enfant africain, célébrée le 16 juin de chaque année, l’UNICEF, l’agence onusienne pour la défense des droits des enfants au Niger, a initié ce 17 juin 2021, une rencontre de plaidoirie des enfants à l’endroit des parlementaires. La rencontre qui s’est tenue au sein de l’hémicycle a été présidée par la 2è Vice-présidente SE madame Hadiza Seyni.

Les honorables députés de la représentation nationale, le Représentant de l’UNICEF ainsi que les cadres centraux du ministère de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant ont tous rehaussé de leur présence cette cérémonie de plaidoyer.

En effet, cette journée parlementaire de plaidoyer des enfants, s’inscrit dans le cadre des activités au menu de la célébration de la 30è édition de la journée de l’enfant africain (JEA), dont le thème retenu pour cette année est ‹‹ 30 ans après l’adoption de la Charte : accélérons la mise en œuvre de l’agenda 2040 pour une Afrique digne des enfants ››.

Dans son allocution, la 2è Vice-présidente de l’Assemblée Nationale SE madame Hadiza Seyni a de prime abord exprimé ses remerciements a l’endroit des enfants et des organisateurs pour avoir retenu la présente activité au nombre des manifestations commémoratives de la JEA, avant d’inviter les honorables députés à apporter leur contribution à ‹‹ la création de conditions optimales de bien-être de nos chers enfants ››.

L’occasion a été ensuite donnée à Nana Firdaoussi Ali Yerima, Abdoul Yasser Arafat et à Chamsia Bizo Aboubacar, de prendre la parole au nom des enfants nigériens d’exposer leur plaidoirie devant les honorables députés.

Il s’est agi pour les trois enfants de mettre en exergue les efforts qui ont été fournis par le gouvernement, en matière de protection de l’enfant, de rappeler les défis à relever puis de faire des recommandations aux élus de la nation pour encore plus d’implication dans la question des droits de l’enfant.

Puisque, s’il faut saluer des progrès du point de vue législatif et institutionnel dans l’adoption par exemple, du document cadre de protection de l’enfant ou encore dans la mise en place des comités de protection de l’enfant, beaucoup reste à faire.

Il ressort que les politiques nationales en faveur des enfants peinent à répondre aux réelles aspirations par un insuffisance notoire des ressources humaines.

Également, les allocations budgétaires dans le secteur de la protection de l’enfant ne correspondent pas aux engagements pris et aux attentes, l’augmentation du nombre d’enfants dans la rue, l’insécurité qui rend les enfants plus vulnérables et la précarité de nombreuses familles met en danger le devenir des enfants.

Ajouté à cela, la dualité entre le droit et la coutume qui pose le problème de l’inégalité entre la fille et le garçon, en ce qui concerne l’âge légal de mariage qui est fixé d’après le code civil à 15 ans pour la fille et 18 ans pour le garçon et enfin le vide juridique que creuse depuis 2005 l’absence du projet du code de l’enfant visant à abolir le pluralisme des textes juridiques dans le domaine des droits de l’enfant et à harmoniser les lois nationales avec la CDE ( Convention relative aux droits de l’enfant) et la CADBE ( Charte Africaine des droits et du Bien-être de l’enfant).

S’agissant des recommandations, les enfants ont adressé au moins quatre à la représentation nationale pour les exhorter à s’engager activement pour leur cause.

C’est ainsi que les enfants ont invité les députés qui sont également pères et mères et parents de ‹‹ créer les conditions pour une harmonisation du cadre législatif nigérien afin d’avoir une définition consensuelle de l’enfant, d’adopter le projet du code de l’enfant, d’assurer des allocations budgétaires conséquentes dans le domaine de la protection de l’enfant et cela conformément aux dix aspirations contenues dans l’agenda 2040 de l’Union Africaine, recruter suffisamment d’assistants sociaux pour animer les services de protection de proximité dans toutes les communes du Niger ››.

Les débats qui ont suivi l’exposé du plaidoyer des enfants sont empreints d’une véritable expérience pédagogique pour les enfants. Près d’une vingtaine de députés sont intervenus sur la plaidoirie en relation avec le thème de cette 30è journée de l’enfant africain.

Cette séance a permis aux enfants de faire la part des choses sur les devoirs qui les incombent vis-à-vis de leurs parents et de leurs droits que ces derniers doivent préserver.

Au terme des réactions des parlementaires, les enfants ont pu retenir que les honorables députés ont beaucoup plus mis l’accent sur l’éducation et l’instruction des enfants afin de renforcer les acquis dans la protection des droits de l’enfant.

Que ce soit madame la Vice-présidente de l’Assemblée Nationale ou encore la commission sociale et culturelle de l’AN ensemble avec les honorables députés, ils ont tous été sensibles aux plaidoiries des enfants. C’est pourquoi la représentation nationale a exprimé son engagement à apporter sa contribution à l’harmonisation des lois et conventions pour la protection des droits de l’enfant au Niger.

Par ailleurs, les députés ont interpellé les parents quant à ce qui concerne leur responsabilité dans l’éducation des enfants. Pour reprendre la Vice-présidente de l’AN SE Hadiza Seyni, ‹‹ l’État ne peut pas éduquer l’enfant à notre place ››.

Koami Agbetiafa