Dans le cadre de ses actions citoyennes pour la protection et la défense des intérêts supérieurs de la Nation et des Consommateurs du Niger, le Mouvement pour la promotion de la citoyenneté responsable (MPCR) vient d’adresser un mémorandum au Directeur général de l’Autorité de régulation du secteur de l’eau (ARSeau).
L’année 2021 coïncide avec la fin de la deuxième phase de dix ans du contrat d’exploitation du secteur de l’eau entre le Niger et la société Veolia. Lequel est mis en œuvre depuis 2001 dans le cadre de la politique de privatisation du secteur de l’eau au Niger.
20 ans après que Veolia, le repreneur stratégique, est en charge de la gestion de la Société d’exploitation des eaux du Niger (SEEN), le MPCR relève que les préoccupations et les attentes des Nigériens en matière de disponibilité effective de l’eau courante dans les centres urbains en permanence, ne sont pas une réalité tangible. Le mouvement constate par exemple, « dans une ville comme Niamey, il n’est pas rare de trouver plusieurs quartiers qui n’ont pratiquement pas d’eau à leurs pompes plusieurs jours durant ».
Autre manquement relevé par le MPCR dans son mémorandum, c’est l’instauration du nouveau type de compteur de diamètre 15 mm. Une décision « dangereuse et abusive prise à l’encontre des abonnés qui se sont vu ainsi facturer le vent qui leur est comptabilisé », dénonce le MPCR, expliquant que « le compteur en question est sensible à la pression de l’air qui le fait tourner ». « Cette décision procède de la volonté de l’opérateur d’augmenter abusivement le prix de l’eau au-delà du tarif officiel », ajoute le mémorandum du MPCR pour qui, cela n’est qu’une forme « d’augmentation savante et trichée des tarifs de l’eau par la réduction du diamètre du compteur de 20 et/ou 30 à 15 mm voire 13 ou 12 mm ».
Le MPCR relève également le cumul de la consommation sur plusieurs mois pour défaut de releveurs. Ce qui a engendré « des surplus de frais à payer aux abonnés en raison du passage indu de la première tranche à la deuxième et même à la troisième tranche ». Le MPCR n’a pas manqué de relever le recours systématique à la facturation forfaitaire par la SEEEN.
Face à tous ces manquements, le MPCR invite l’ARSeau à contrôler les ressources engrangées par la SEEN « pour réparer l’injustice flagrante et frustrante que subissent les citoyens consommateurs ». Le mouvement plaide pour que « le renouvellement du contrat d’affermage pour la nouvelle période de dix ans, après les 20 ans d’expérience, soit conditionné à la réalisation de l’évaluation et l’audit pour connaitre le niveau du respect des engagements pris de part et d’autre dans les deux conventions d’affermage arrivés à terme ».
Le MPCR a estimé que le bilan de mise en œuvre de ce contrat s’impose pour s’assurer de la pertinence de l’expérience et de la nécessité de la continuer avec le même fermier ou de procéder à un nouveau appel à manifestation d’intérêt pour obtenir une meilleure offre plus prometteuse et respectueuse du cahier des charges en vue d’une meilleure satisfaction des usagers dans le respect strict des engagements pris ».
Almoustapha Aboubacar