Dans le cadre des activités de la célébration de la journée de l’enfant africain au Niger, ce mercredi 16 juin 2021, un panel de questions-réponses a été organisé pour enrichir l’événement. Aux côtés de la ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant, Madame Allahoury Aminata Zourkaleini, se trouvent également le ministre de l’éducation nationale Dr Rabiou Ousman, le ministre de la santé Dr Illiassou Idi Mainassara et le ministre de l’emploi Dr Ibrahim Boukary, ainsi que l’UNICEF, partenaire incontournable dans la promotion des droits de l’enfant.
Face aux quatre ministres, quatre enfants – deux filles et deux garçons- ont posé des questions distinctes relatives aux droits des enfants, en matière de l’éducation, la santé, la protection et de l’emploi. Il s’agit de Chamsia Aboubacar 18 ans, Maïmouna Adamou Abdou 17 ans, Kemal Tanimoune 14 ans et Annasser Boubacar âgé de 15 ans.
Voici les questions-réponses
Chamsia Aboubacar :
Monsieur le ministre de l’éducation nationale, récemment des enfants sont décédés dans l’incendie d’une école du quartier Pays Bas et le gouvernement a promis de construire des classes pour éviter ces genres de drames.
Ministre de l’éducation nationale, Dr Rabiou Ousman :
Merci pour avoir posé cette question, d’avoir évoqué cette question de l’incendie de Pays Bas. C’est un drame et nous prions le Tout-puissant Allah que ce drame ne se répète plus. Le gouvernement a pris toutes les dispositions de garantie pour que l’école soit construite. Les 21 classes en paillote qui ont brûlé, vont être reconstruite et c’est UNICEF qui est là à côté de nous qui a pris l’engagement de construire ces 21 classes de les équiper. Elles seront prêtes d’ici la rentrée. Donc au niveau général, il y a 36000 classes paillotes et l’engagement du Président c’est de progressivement éradiquer ces classes paillotes.
Déjà nous sommes en atelier à Dosso pour choisir un modèle de construction qui va coûter moins cher et qui est adapté à notre climat. Ce modèle alternatif qui sera validé et bientôt, on aura ce modèle et on va le diffuser sur le territoire national.
D’autre part, il y a des promoteurs et de bonnes volontés qui se sont annoncés. Ce qui veut dire que cette question là Insha Allah, on va essayer progressivement réduire ce nombre de classes paillotes.
La deuxième question, ça c’est les enfants hors classe et sur le territoire, tous les villages administratifs sont dotés d’une école. Il y a au total 8999 écoles, mais il se trouve qu’il y a des villages ou des hameaux et ces habitants dispersés qui ne disposent pas d’école. Donc le gouvernement prend des dispositions pour que ces villages là aient une école. C’est dans ce sens là, la stratégie de centre de regroupement est adoptée pour que les nomades et les villages à effectifs réduits soient dotés d’une école, mais en respectant la carte scolaire. C’est dans cet esprit là qu’on va éradiquer, qu’on va avoir les enfants qui sont hors-classe, tous vont aller à l’école. Voilà par rapport à cette question là, ce que je peux vous dire.
Maïmouna Adamou Abdou :
Madame la ministre, pourquoi il y a beaucoup d’enfants dans la rue et la mendicité ?
Madame la ministre, qu’est-ce que vous faites pour empêcher le viol, la maltraitance, le châtiment corporel, la négligence ?
Madame Allahoury Aminata Zourkaleini :
Je commence à remercier celle qui vient de me poser la question. Je profite pour remercier tous les enfants qui sont ici présents et en particulier les enfants handicapés qui pour la première fois, on a pensé à eux. Merci d’être venus. Ils méritent d’être aussi parmi les enfants. Je veux commencer par la première question, pourquoi il y a beaucoup d’enfants dans la rue et puis la mendicité.
Pour commencer, je veux dire qu’il y a d’abord deux catégories d’enfants dans la rue. Il y a les enfants dans la rue et il y a les enfants de la rue. Les enfants dans la rue, c’est les enfants qui passent tout leur temps dans la rue, mais ils gardent le contact avec leurs parents. Par exemple, ils passent la journée et le soir ils dorment en famille. Ça c’est les enfants dans la rue, qu’on retrouve un peu partout. Il y a également la deuxième catégorie, les enfants de la rue, eux ils ont rompu définitivement avec leurs parents, c’est-à-dire ils ne retournent plus dans leurs familles et souvent c’est seulement avec l’intervention des services spécialisés qu’ils décident de retourner dans leurs familles. Sinon c’est des enfants qui vivent dans la rue, c’est-à-dire souvent on les retrouve au niveau des trottoirs, souvent vous les voyez même au niveau de l’échangeur, vous les trouvez souvent là. Ils dorment carrément là bas.
Les causes maintenant. Vous m’avez posé la question pourquoi il y a beaucoup d’enfants dans les rues. Les causes sont nombreuses, mais je vais vous citer quelques unes. Les enfants sont dans la rue, c’est souvent une question de survie. Souvent, ils viennent vendre de bricoles dans la rue. Souvent c’est les parents même qui les envoient pour vendre ces choses là dans la rue, et souvent c’est pour satisfaire leurs besoins élémentaires. Même manger et boire c’est un problème pour certains enfants. Donc ils viennent se débrouiller dans la rue. Vous les voyez souvent, c’est des enfants le plus souvent qui sont issus des familles pauvres qui sont dans cette catégorie là.
Maintenant il y a des enfants qui vivent dans la rue parce qu’ils ne se sentent pas du tout en sécurité avec leurs parents. C’est une des causes aussi. C’est-à-dire, ils sont dans des familles, il y a souvent des questions de maltraitance, il y a souvent des questions de divorce, il y a souvent des décès d’un des membres de la famille et souvent l’enfant est obligé à être un enfant de la rue. On trouve aussi des enfants dans la rue qui sont victimes d’exploitation économiques par certains adultes. Je prends le cas des talibé. Vous savez très bien qu’il y a toujours des marabouts qui sont là et qui poussent ces enfants là dans la rue pour chercher de quoi manger etc. Et avant c’était vraiment la nourriture que ces enfants là cherchaient. Ils venaient souvent de concession en concession pour chercher cette nourriture comme leur pitance, mais aujourd’hui c’est devenu vraiment recherche d’argent. Ils viennent dans la rue, ils ne s’intéressent pas à la nourriture aujourd’hui, ils cherchent de l’argent pour aller donner donc à un maître qui est dans un coin et qui les attend. Donc ça c’est une forme purement d’exploitation. Et il y a des enfants qui mendient et avec certains parents. Vous allez voir l’enfant est le plus souvent avec un parent qui est handicapé, qui est aveugle etc. Et vous voyez l’enfant qui suit le parent dans la rue. Ça aussi c’est une autre forme.
Il y a même souvent des enfants qui sont même poussés à faire des petits vols et là c’est très malheureux . Parce qu’il y a des adultes qui sont là, qui les poussent et ils viennent faire les pick-pockets ou autres formes de délinquance. Donc vraiment là on est dans une situation vraiment très déplorable qu’on ne souhaite pas vraiment voir. Nos services de protection font de leurs mieux pour qu’il n’y ait pas des enfants dans la rue, mais il faut voir le problème de façon multisectoriel, c’est-à-dire le problème des enfants, ça concerne plusieurs structures en même temps qu’il faut sensibiliser.
Je viens à la deuxième question. Vous m’avez demandé qu’est-ce que vous faites pour empêcher le viol, la maltraitance, le châtiment corporel ou la négligence. Au niveau du ministère de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant, on cherche tout d’abord le changement des comportements. Le changement de comportement des populations et pour cela nous faisons beaucoup de sensibilisation, parce que c’est au sein de ces populations là que ces violences se font. Il faut donc sensibiliser ces populations là pour les amener à éviter ces violences au niveau des enfants. Il y a souvent même des violences qui font très mal à leurs victimes et souvent même on ne se rend même pas compte que c’est des violences. Donc tout ça il faut essayer de les répertorier et de voir comment essayer de résoudre ces problèmes. Le ministère a créé des centres de prévention de protection et de promotion qui doivent donc intensifier les sensibilisations en prenant en charge le cas des enfants qui sont déjà victimes. La mise en place de ces cas de prévention permettra vraiment d’éviter donc pas mal de choses, le châtiment corporel, les viols comme vous l’avez dit, la maltraitance etc.
Donc ces services vont essayer de résoudre tous ces problèmes de maltraitance.
Et puis nous avons également des approches communautaires, comme Ilmi et Acp. Nous sommes appuyés par les partenaires techniques et financiers qui permettent de responsabiliser les communautés pour qu’elles sensibilisent leurs membres elle-même. Que les membres qui sont dans ces centres là essayent de faire la sensibilisation. ACP ça veut dire Approche Communautaire de Protection de l’Enfant. Donc nous sommes vraiment appuyés. Il y a également l’initiative Spot Light qui lutte spécialement contre les violences faites aux femmes et aux filles. Et donc là aussi également, il n’y a pas mal d’encadrement dans ce sens là. Il y a des centres qui sont là pour écouter les femmes et les enfants victimes de violences pour voir comment remédier à cela. J’insiste sur le fait que dans tout ce que nous sommes en train de faire, c’est pour apporter une solution à tous ces problèmes là, mais avec l’appui des partenaires techniques. Vraiment, je répète encore que c’est toutes les structures ensemble que vous avez vu tout de suite, on a invité le ministère de la santé, le ministère de l’emploi, le ministère de l’éducation nationale etc. Donc ça veut dire que c’est ensemble que nous devons lutter contre toute ces formes de violences et trouver une solution. Je vous remercie.
Kemal Tanimoune :
Monsieur le Ministre, pourquoi nos parents payent encore pour les soins des enfants de moins de 5 ans?
-Monsieur le Ministre, qu’est-ce que vous faites pour la prise en charge des relais communautaires qui font les soins élémentaires aux enfants dans les villages ?
Ministre de la santé publique de la population et des affaires sociales, Dr Illiassou Idi Mainassara :
Merci beaucoup cher fiston pour ces questions. Je vais tenter d’apporter des réponses.
D’abord par rapport à la première question c’est celle de la gratuité des soins, malgré cette loi de la gratuité des soins, les parents continuent à payer les frais. Je ne vais pas dire non. Comme vous le savez, le Niger a adopté la gratuité des soins depuis des années. Il faut aussi savoir que parmi les 15 pays de la CEDEAO, le Niger est le seul pays à adopter la politique de la gratuité. Et je pense que sur les quinze aujourd’hui, il y a moins de cinq pays qui ont adopté cette loi. Même si par ailleurs elle rencontre des difficultés, la gratuité des soins est réelle au Niger. J’ai pas dit qu’elle prend tous les paramètres, mais quand on ignore le contenu, chaque fois on se pose de questions et on a l’impression, comme il vient de le dire, comme s’il n’y a pas de gratuité.
Je vais citer quelques aspects de la gratuité des soins. La consultation prénatale, elle est gratuite au Niger. Elle permet quand même d’accoucher des enfants en bonne santé pour les femmes qui les pratiquent. Et à l’intérieur même de cette consultation prénatale, toute femme qui vient de façon régulière, faire la consultation prénatale, les entrants sont gratuits. Nous avons un jargon que nous appelons, le TPI ( Traitement Préventif Intermittent de lutte contre le paludisme), même la semaine passée, on a réceptionné des médicaments des milliards et tout ça là c’est pour les positionner au niveau des centres de santé intégrés pour que toute femme qui vient, qu’elle ait la chimio prévention contre le palu gratuitement. Ça c’est l’État et ses partenaires.
Quand vous prenez la consultation du nourrisson, il y a aucune femme au Niger qui vient amener son enfant pour la consultation de nourrisson et qui paie un franc. Ça c’est un aspect que les gens ignorent. On ne voit que le traitement curatif. Quand vous prenez le traitement curatif, c’est vrai il y a des difficultés, mais l’État malgré les moyens limités, finance chaque année 2 à 3 milliards et qui sont payés dans le cadre de la gratuité.
Il faut rappeler de part et d’autre, les acteurs ne jouent pas leur rôle. Que ça soit les agents de santé, les COGES et même l’État, puisqu’il y a des retards dans le paiement régulier des factures de la gratuité des soins. Mais ces retards là ne sont pas liés seulement à l’État. C’est parce qu’on avait constaté que parfois ces factures sont mal faites. Elles sont mal élaborées. Mais je dois préciser que l’État et ses partenaires mettent à la disposition des formations sanitaires, certains produits, je n’ai pas dit tous les produits. Quand vous prenez, bientôt on rentre dans le cadre du paludisme, les médicaments qui ont été achetés par l’État et les partenaires, c’est près de 10 milliards, et rien que la semaine passée, j’ai visité ces magasins, puisqu’on va entamer la campagne à partir de la dernière semaine du mois du juillet. La campagne que nous appelons CPS ( Chimio prévention du paludisme saisonnier), et ça concerne les enfants de 0 à 5 ans. Cette campagne va durer quatre mois. Elle consiste à passer de porte à porte pour donner gratuitement à chaque enfant un traitement de prévention de palu. Et pendant quatre mois de haute transmission de paludisme.
Et nous avons prévu et même réceptionné 16 millions de traitement pour faire les quatre passages pour couvrir 4 millions d’enfants au moins, selon les statistiques qui sont à notre disposition, nous avons au Niger, près de 4 millions d’enfants de 0 à 5 ans, et qui sont concernés par cette campagne.
Le deuxième aspect toujours par rapport au palu, nous avons cette année, puisque l’année passée nous avons eu près de 4 millions de personnes qui ont présenté un paludisme confirmé. Cette année, l’État et ses partenaires à savoir le CNRS, le fond mondial de lutte contre le paludisme et l’initiative du Président américain de lutte contre le palu, le système des Nations Unies, comme on a constaté que l’année passée, on a eu jusqu’à 4 millions de cas de palu. On a acheté 9 millions de traitements de lutte contre le palu. Et actuellement, ces produits là sont en train d’être acheminé à l’intérieur. Et les consignes qu’on a donné par rapport au traitement, tous les enfants de 0 à 5 en ce qui concerne le palu, doivent être traités gratuitement. Je n’ai pas dit qu’on respecte. Il y a des centres, et vous connaissez l’être humain, mais ce qui est sûr, l’État et ses partenaires ont mis tous les moyens pour assurer la disponibilité des médicaments. Mais c’est vrai, on a constaté malgré la présence de ces médicaments, il y a des centres où on demande à la mère ou à la maman de payer alors que c’est gratuit. Et la gratuité là c’est gratuit pour l’enfant et pour la mère, mais l’État paie la gratuité. C’est un coût à peu près de 500 francs. Si vous prenez le troisième aspect, la sulphadocine pluri métamine également on a positionné en fonction de la projection qu’on a fait des nombres de femmes en âge de procréer, on a prévu ce médicament.
Quand vous prenez le quatrième aspect, les moustiquaires, cette année on a distribué près de 5 millions de moustiquaires. C’est pour protéger les enfants et les femmes. Plus vous protégez la mère, vous protégez l’enfant. Et on a positionné 1,5 millions de moustiquaires dans les CSI, pour que chaque femme qui vient avec la grossesse, qui porte un enfant dans son ventre qu’elle puisse avoir une moustiquaire gratuitement. Mais là également, il y a des difficultés. On n’a jamais dit que vraiment ces stratégies sont mises en œuvre à 100%, parce qu’il a des manquements qu’on a constatés. La population l’a constaté. Nous-mêmes l’avons constaté, mais on continue à sensibiliser les agents de santé pour que cet aspect de la gratuité soit effectif.
Actuellement le Niger avec l’appui des partenaires, nous sommes en train de mettre en place une stratégie, qui va être financé en grande partie par les partenaires qui ont eu à apprécier cette loi sur la gratuité. On va réformer la gratuité des soins. Nous allons organiser d’abord les états généraux de la santé avec comme thème fédérateur la gratuité de soins au Niger où à partir de ces états généraux ils se sont engagés à prendre en charge, à créer une cellule indépendante qui n’a rien à voir avec sur le plan financier avec le gouvernement. Elle va être financée comme le fond commun a eu à être financé à des dizaines de milliards pour qu’elle puisse suivre et recruter des agents qui vont aller sur le terrain et surveiller cette gratuité, parce que la gratuité, l’impact qu’il a eu c’est la réduction de la mortalité maternelle, la réduction de la mortalité infantile pour vous dire, ce que vous venez de dire c’est vrai, il y a des difficultés, mais quand même la gratuité est réelle et il faut noter, elle se passe dans moins de 10% des pays de la CEDEAO. Ça c’est par rapport à la première question.
Par rapport à la deuxième question, les relais communautaires. En réalité, on ne les appelle pas les relais communautaire, ceux qui font la prise en charge au niveau des centres de santé, au niveau des cases de santé en particulier. C’est les agents de santé communautaires, puisque les relais ils sont chargés de la sensibilisation de la population et ce relais là, la plupart ce n’est pas des personnes qui ont des diplômes qui sont qualifiées. C’est dans la population générale, par exemple le chef du quartier peut proposer des femmes relais pour accompagner un CSI de son village où de son quartier. Quand il y a des activités de sensibilisation, nous avons des partenaires, en particulier l’UNICEF, qui quand vous prenez à chaque campagne, de lutte contre la polio, ils financent les relais à des centaines de millions pour leur permettre avant, pendant les campagnes, d’aller sensibiliser les femmes porte à porte pour sortir, amener leurs enfants à la vaccination.
Donc c’est des bénévoles les relais là, mais il y a une politique qui a été adoptée l’année passée pour formaliser, pour que ces relais puissent travailler moyennant une allocation. Là c’est gérer au niveau du ministère du développement communautaire avec lequel on travaille. On a eu à travailler sur cette stratégie de relais. Et je pense que bientôt, on est en train de chercher de financement, pour mettre en œuvre, mais ceux qu’ils prennent en charge, il faut le préciser, c’est les agents de santé communautaire.
Un moment le Niger quand il a adopté la politique de la santé communautaire, on a eu à former les ASC à Oudoga et même certains aussi, catégorie des agents de santé infirmiers et sage-femmes qui sont formés sont dans les cases de santé. Nous avons environ 6000 qui sont payés par l’État pour prendre en charge, la santé de base au niveau des communautés. Et après avoir constaté la charge de travail, le service qu’il rendent à la population, l’État a décidé depuis l’année passée, d’augmenter leurs pécules qui était initialement à 50.000 à près de 77.000.
Et mieux, l’année passée, on a commencé à recruter sur les 6000, puisqu’après les discussions avec les partenaires sociaux en particulier les syndicats, on a commencé, on a pris la décision d’arrêter la contractualisation dans le domaine de la santé et commencer à résorber ces contractuels.
L’année passée, on a recruté 400 à qui on a donné de matricule. Ce qu’il faut comprendre, parmi ces gens là, il y a des gens qui n’ont pas de diplôme. Si tu n’as pas de diplôme, on ne peut pas te recruter. On a commencé à recruter ceux qui ont des diplômes, mais ça ne veut pas dire que les autres qui n’ont de diplômes, on va les exclure non. Ils vont continuer à percevoir ce pécule et on va continuer à améliorer.
Dans le cadre du prochain recrutement également, on a prévu une fois qu’on a une masse d’agents à recruter sur le plan national, on dégage une certaine partie pour ces agents contractuels.
Pour vous dire que vraiment, l’État a pris toutes les dispositions pour améliorer, je n’ai pas dit que tout est vert, tout est bon, mais il y a des difficultés. Même le gouvernement reconnaît qu’il y a des difficultés, mais, on est en train de prendre des dispositions avec l’appui des différents partenaires qui accompagnent le gouvernement pour réduire au maximum ces problèmes, ces difficultés que rencontrent la population.
Merci en tout cas pour cette question.
Annasser Boubacar :
Monsieur le Ministre de l’emploi, il y a beaucoup d’enfants qui ne vont pas à l’école, qui ne sont pas soignés quand ils sont malades et qu’ils sont obligés de travailler pour subvenir à leurs besoins. Qu’est-ce que vous faites pour satisfaire tout cela?
Ministre de l’emploi du travail et de la protection sociale, Dr Ibrahim Boukary :
Je remercie Madame la ministre pour avoir bien voulu associer le ministère de l’emploi du travail et de la protection sociale à cette cérémonie qui comme elle l’a dit elle est multisectorielle. Ce qui explique donc notre présence ici. Je remercie aussi le grand étudiant pour ne pas dire élève qui a posé cette question. Qu’est-ce que nous faisons pour empêcher le travail des enfants, des enfants qui sont obligés de travailler pour se soigner, je vous ajouterais pour se nourrir, pour se prendre en charge, même pour prendre en charge une autre catégorie de population, c’est une réalité il ne faut pas l’occulter. Alors qu’est-ce que notre département ministériel fait? Dans un premier temps, vous savez il y a des dispositions juridiques. Elles sont de deux ordres. Il y a d’abord les conventions internationales que le Niger a ratifié. Donc là je fais allusion aux deux principales. La première c’est la convention 138 de l’OIT qui définit l’âge minimal pour avoir accès au travail, c’est 15ans. Mais le Niger pour s’adapter à ses réalités a ramené cet âge là à 14 ans. Donc le Niger a ratifié d’abord cette convention 148, ensuite le Niger a ratifié la convention 182. Celle-là lutte contre le travail avilissant de l’enfant. Tout à l’heure quelqu’un a posé une question à Madame la ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant. Ce qu’elle avait décrit fait partie de ce que nous appelons le travail avilissant de l’enfant.
Sur le plan national, actuellement le ministère est en train de finaliser le plan d’action sur la lutte contre le travail de l’enfant. Dans mon message à la veille de cette journée internationale, c’est-à-dire le 11 juin, nous l’avons dit il est temps de passer de la parole à l’acte. Bientôt je vous garantie que le Niger va passer à l’acte, parce que une fois que ce plan d’action sera élaboré et adopté, alors les inspections vont être outillés pour aller partout où il y a le besoin, pour imposer à ce que les différentes structures qui font travailler les enfants respectent ces dispositions. Sinon la loi est là pour les obliger à le faire.
Maintenant pour ce qui est des autres aspects, si je fais un bond dans le temps, c’est que le ministère avec les partenaires au développement a suscité avec bien sûr l’éducation nationale, la création des écoles à des endroits où les familles se sont installées. Je parle des endroits d’orpaillage, là c’est le ministère qui a suscité la création de ces écoles là pour permettre aux enfants qui sont là bas d’étudier. Un moment donné quand le Nigéria, particulièrement les États du Nord, quand ils avaient adopté la Charia, il y a eu un mouvement vers le Niger avec la création de certains sites où tout était permis. Là également c’était le ministère de l’emploi du travail et de la protection sociale qui s’est mis à l’avant-garde et à l’heure où je vous parle, aucun de ces villages n’existe plus au niveau du pays. Comme l’ont si bien dit les prédécesseurs, le gouvernement est en train de mettre l’accent pour que les conditions décentes soient créées un peu partout pour le bien de la population nigérienne. Je vous remercie.
Koami Agbetiafa