Le 1er mai: l’histoire d’une lutte qui a toujours un sens

La nécessité du travail comme activité destinée à la production et à la satisfaction des besoins de la société n’est plus à démontrer. Par ailleurs, autant le travail est une valeur commune aux êtres humains, autant il est une source d’antagonisme social.
Nonobstant la peine, la souffrance et la contrainte dans le travail, d’aucuns l’associent à une certaine émancipation. Pourtant, assez souvent, cet idéal d’émancipation se transforme en domination et en exploitation, comme l’attestent les rapports conflictuels entre employeurs et travailleurs. Selon les approches, certains diront que c’est une fatalité, d’autres diront que cette fatalité peut et doit être transformée en liberté. Ce qui est tout à fait possible, car comme l’a dit Simone de Beauvoir, « la fatalité triomphe dès que l’on croit en elle. « 
Quand chaque année, le 1er mai est fêté un peu partout dans le monde, ce n’est ni de la sollicitude ni de la déférence du patronat pour les travailleurs. Cette journée est toute une histoire, c’est un acquis! Elle consacre la Journée Internationale des Travailleuses et des Travailleurs. Elle puise son origine dans la lutte des travailleurs qui a commencé aux États-Unis d’Amérique en 1884 avec les syndicats américains.
Ils ont revendiqué la réduction du temps de travail à une journée de 8h. C’est cette revendication qui était à la base de la grève générale du 1er mai 1886 aux États-Unis. Elle fut instaurée journée internationale du travail par la Deuxième Internationale où Internationale socialiste lors du Congrès de Paris en 1889 en mémoire de la répression du 3 mai 1886 à Chicago.
En effet, c’est un devoir de mémoire, mais c’est aussi une avancée significative dans la lutte du mouvement ouvrier international à un moment donné de l’histoire. C’est la résultante d’un bras de fer qui a finalement tourné à l’avantage des travailleurs. Il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui encore, dans beaucoup de pays, les travailleurs luttent pour le respect de leurs droits et l’amélioration de leurs conditions de vie déplorables.
Assurément, beaucoup reste à faire pour que le travail restaure la dignité, la fierté et la liberté de la grande majorité de ceux qui font tourner ce monde au prix des humiliations, des souffrances et des sacrifices. La réalité du monde est telle que nous assistons à l’enrichissement spectaculaire de la minorité, la paupérisation ambiante et la misère croissante du plus grand nombre. Comme l’ont dit à leur temps et à juste titre Karl Marx et Friedrich Engels :  » L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. »
C’est d’ailleurs avec cette même dichotomie que le monde contemporain évolue. C’est à se demander si les prolétaires de tous les pays vont un jour véritablement s’unir. Avec l’offensive du nationalisme et du patriotisme étriqué, où se trouve cette conscience internationaliste ? De toute évidence, aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’un monde meilleur, plus solidaire et plus viable.
Bonne fête du travail à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs du monde, particulièrement, aux musulman(e)s en ce mois béni de Ramadan !
Zakaria Abdourahaman