Religion : Les baha’is du Niger étaient en convention ce weekend

 Du 23 au 25 avril 2021, l’Institut Nabil de Niamey, sis au quartier Lazaret, a abrité les travaux de la 34ème Convention Nationale des baha’is du Niger. Pour marquer la diversité culturelle, ethnique, raciale et linguistique qui caractérise la Communauté Baha’ie, la cérémonie d’ouverture a débuté par des prières dites en plusieurs langues en présence de plusieurs invités notamment, le membre du Corps Continental des Conseillers, les délégués à ladite Convention, les membres de l’Assemblée Spirituelle Nationale sortante et le représentant du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique, des Affaires Coutumières et Religieuses.
M. Kamayé Moussa, Président de l’Assemblée Spirituelle Nationale(ASN) sortante, a prononcé à cette occasion un important discours dans lequel il a commencé, tout d’abord, par remercier les nombreux invités qui, malgré leurs charges, ont honoré de leur présence cette 34ème Convention Nationale des baha’is du Niger. Ce qui, en soi, prouve, d’après lui, leur profonde amitié à l’endroit des membres de la Communauté Baha’ie et leur attachement aux idéaux de paix, d’unité et de bien-être social qu’ils défendent.
Dans son discours, M. Kamayé Moussa a très vite relevé le danger que représente la crise sanitaire de la Covid-19 pour l’humanité, une humanité dont l’unité et le bien-être des populations sont mis à rude épreuve par des conflits meurtriers, l’égoïsme, l’intolérance, la pauvreté, etc. Cette crise qui a mis à nue la vulnérabilité du monde, a, quand même, permis un éveil de « la conscience d’un grand nombre de personnes sur l’importance de la solidarité humaine et de l’action collective », a souligné le Président de l’ASN sortante. « Bien que les habitudes tenaces de contestation, d’intérêt personnel, de préjugés et d’étroitesse d’esprit entravent encore le mouvement de l’humanité vers son unité, de plus en plus personnes montrent, en paroles et en actes, qu’elles aspirent à une plus grande acceptation de l’unité fondamentale de l’humanité », a-t-il précisé. « La terre n’est qu’un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens », explique Baha’u’llah, le Messager de la Foi Baha’ie, ou encore, « vous êtes les fruits d’un même arbre et les feuilles d’une même branche », a-t-il révélé, s’adressant ouvertement aux hommes.
Il convient, alors, a indiqué Kamayé Moussa, « de prendre conscience de la nécessité d’une collaboration entre les nations pour relever les grands défis mondiaux qui se présentent à l’humanité ». Il cite, d’ailleurs, Baha’u’llah, la Manifestation de Dieu pour notre époque, où celui-ci explique à la Reine Victoria d’Angleterre de « regarder le monde comme le corps humain » où chaque organe a son rôle à jouer. « Quand tous jouent pleinement leur rôle, le corps est en bonne santé, vigoureux, radieux…», a laissé entendre Kamayé Moussa. Les baha’is, il faut bien le souligner, ne cessent de déployer des efforts énormes pour contribuer à la réalisation de l’unité de l’humanité. Ils s’efforcent de faire naître, « partout dans le monde, par un travail ardu dans les villes et les villages, des communautés mues par les grandes valeurs édictées par tous les messagers divins ».
Tout au long des travaux de la Convention Nationale, les délégués ont eu à se pencher sur le bilan des activités de l’année écoulée, des efforts accomplis dans la mise en œuvre du Plan Mondial de Cinq ans qui est à son terme, des résultats qui en sont issus et comment vont-ils aborder le nouveau Plan qui s’annonce. Pendant ces assises, le clou de l’évènement a été, sans nul doute, l’élection de la nouvelle ASN. Cette élection s’est déroulée dans le strict respect des principes de la Foi Baha’ie en la matière, c’est-à dire sans propagande, à bulletin secret et dans une posture de méditation absolue, l’esprit tourné vers Dieu. Les élections baha’ies ont, il faut le souligner, un caractère sacré et apolitique. Les délégués ont, dans le cadre de cette convention, élu les 9 membres qui composent une ASN. Ils les ont choisis parmi tous les baha’is résidant au Niger en âge de voter, c’est-à dire ceux dont l’âge varie entre 21 ans et plus. Il faut préciser que les délégués à la convention proviennent de plusieurs localités du Niger et ont été élus par les baha’is en âge de voter de leurs groupements respectifs. Ils étaient 19 à être élus cette année parmi lesquels 15 ont répondu présents. Les délégués absents ont envoyé leurs votes par correspondance.
Bassirou Baki Edir