La CCDR appelle Mahamane Ousmane à prendre de la hauteur et mettre en avant l’intérêt du Niger

Déclaration de la Convergence Citoyenne pour  la Démocratie et la République (CCDR)

 

Depuis un moment, la situation sécuritaire du sahel en général et celle du Niger en particulier, inquiète énormément  les populations frappées par des terroristes qui ont encore tués ce dimanche 21 mars 2021, 137 personnes au Niger, s’ajoutant aux 66 morts d’attaques commises il y’a 6 six jours auparavant.

Cette situation très préoccupante mérite des mesures les plus adaptées, pour mettre un terme à cette barbarie meurtrière qui endeuille nos différentes populations se trouvant dans la zone de trois frontières et celles de la région de Diffa.

Avec la proclamation du résultat définitif du deuxième tour de l’élection présidentielle du 21 février 2021, en son arrêt N°23/CC/ME du 21 Mars 2021, la Cour Constitutionnelle a déclaré Mohamed Bazoum élu avec 2 490 049 votants soit 55,66 % des voix exprimées valables.

L’opinion nationale et internationale a accueilli avec ferveur cet événement historique qui marque l’aboutissement de notre processus électoral et qui consacre pour la première fois la succession entre deux présidents démocratiquement élus dans notre pays le niger.

C’est le lieu de rendre un vibrant hommage à SEM Issoufou Mahamadou qui a créé les conditions d’élections libres, transparentes et incontestables.

C’est aussi le lieu de saluer les Nigériennes et les Nigériens qui ont affirmé leur détermination de vivre dans la paix, la cohésion et la stabilité tout en accomplissant leur devoir civique dans le pluralisme politique.

Nonobstant cette attitude exemplaire du peuple nigérien, et la situation sécuritaire préoccupante, une portion de « leaders politiques » a voulu imprimer un style nouveau dans la vie politique nigérienne. Celui de contester les résultats des élections, si toute fois ces résultats, ne leur sont pas favorables.

Cette attitude dangereuse en démocratie, a consisté à créer des rumeurs les unes plus abracadabrantes que les autres, à inventer et diffuser des chiffres pour prendre de l’avance sur la cour constitutionnelle, pourtant seul juge électoral.

C’est ainsi qu’au lendemain de  la proclamation des résultats globaux provisoires par la CENI, des actes d’une rare violence,  étrangers à nos mœurs politiques, ont été enregistrés à Niamey et ses environs, occasionnant des dégâts matériels énormes et des pertes en vies humaines.

Ce lundi 22 mars 2021 encore, plusieurs vidéos ont circulé sur  les réseaux sociaux,  dans lesquelles, on voyait aisément une foule de jeunes partisans excités et survoltés ; convoyés chez le candidat perdant M. Mahamane Ousmane, attendant un mot d’ordre de violence. Ils auraient récidivé n’eût été la présence de l’impressionnant dispositif du maintien de l’ordre et le refus de ce dernier à sonner la cloche des hostilités.

Le 22 Mars au soir,  les nigériens médusés ont suivi  le candidat perdant M. Mahamane Ousmane s’auto proclamé vainqueur tout en jetant du discrédit sur l’arrêt de la plus haute juridiction du pays, celle-là même qui a validé et proclamé les élections municipales, régionales, législatives et présidentielles premier tour, acceptés de tous.

Eu égard à tout ce qui précède, et au vu de la menace qui pèse sur nos institutions démocratiques, nous leaders de la Convergence Citoyenne pour la Démocratie et la République, réunis à l’effet d’examiner la situation socio-politique du Niger, rendons la déclaration dont la teneur suit :

  1. Réaffirmons  notre attachement aux principes de la démocratie pluraliste et à l’Etat de droit tels que définis dans notre constitution, à laquelle le peuple Nigérien a  juré, respect, loyauté et fidélité.

  1. Rappelons aux acteurs politiques, que La souveraineté nationale appartient au Peuple. Aucune fraction du Peuple, aucune communauté, aucune corporation, aucun parti ou association politique, aucune organisation syndicale ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.

  1. Rappelons que toute atteinte à la forme républicaine de l’État est un crime de haute trahison puni comme tel par la loi.

  1. Demandons la formation d’un type de citoyen responsable, autonome, capable d’exercer une pensée critique dans la vie de la cité, qu’elle soit sociale ou professionnelle en combattant l’animal qui est en chacun de nous. Car une société riche est une société avant tout riche de ses citoyens.

  1. Demandons au Président de la République entrant d’être au-dessus de la mêlé et de rassembler les nigériennes et les nigériens autour de l’idéal de la fraternité, du travail, du progrès et cela sans discrimination aucune.

  1. Demandons encore une fois de plus au nouveau Président démocratiquement élu de créer toute les conditions pour une bonne gouvernance démocratique et administrative débarrassée des pratiques malsaines, afin de réduire les inégalités, sources des frustrations.

  1. Appelons le candidat perdant à prendre de la hauteur et mettre l’intérêt du Niger et de son peuple en avant, pour s’inscrire dans une logique de paix et de stabilité en conduisant une opposition responsable et constructive.

  1. Appelons le peuple nigérien à s’engager dans la voix de l’unité et du développement inclusif en abandonnant tous les comportements de nature à ralentir le progrès économique et social amorcé.

  1. Appelons la communauté internationale et les partenaires techniques et financiers à accompagner le peuple  nigérien dans sa quête pour le bien-être de tous et de chacun.

  1. Condamnons les actes inhumains perpétrés par les terroristes contre des populations civiles dans plusieurs localités de notre pays et présentons par la même occasion, nos condoléances aux familles des disparus et souhaitons prompt rétablissement aux blessés.

  1. Et enfin implorons Dieu le grand protecteur de nous venir en aide pour que le Niger triomphe face aux ennemis de la République et d’apaiser nos cœurs et nos querelles pour un Niger prospère.

Vive le Niger

Vive la démocratie

Vive l’Etat de droit

                               Je vous remercie !!!

                                                                       Fait à Niamey, le 24 Mars 2021