Monsieur Zakari Oumarou, Gouverneur de la région de Maradi

INTERVIEW : Le gouverneur ZAKARI OUMAROU BROSSE LE BILAN DU PROGRAMME DE LA RENAISSANCE A MARADI

« Le Programme de la Renaissance du Niger a posé tous les jalons pour un développement harmonieux et accéléré de la Région de Maradi… » , déclare Zakari Oumarou

Monsieur Zakari Oumarou est Gouverneur de la région de Maradi sous les deux mandatures du Président Issoufou. A ce titre, il constitue un acteur dans la mise en œuvre du Programme de la Renaissance du Niger au bénéfice de la région de Maradi. Dans cet entretien, il met en évidence les efforts du Gouvernement sous l’impulsion du Président Issoufou dans les domaines des infrastructures, de la sécurité et de l’ économie.

Niger Inter Hebdo : Vous êtes Gouverneur de la région de Maradi sous les deux mandatures du Président Issoufou. Pouvez-vous nous dire l’impact de la gouvernance d’Issoufou sur le plan économique à Maradi ?    

Zakari Oumarou : C’est connu de tous ici, sous le magistère de Issoufou, la ville et la région de Maradi ont connu de grandes transformations, tant sur le plan des infrastructures routières, sanitaires, éducatives, hydrauliques, commerciales… pour ne citer brièvement que celles-là.   Des infrastructures structurantes qui ont un effet dopant sur l’économie régionale et même nationale.

Dans le domaine des infrastructures routières par exemple, 400 km de routes goudronnées ont été réalisées, avec des tronçons très emblématiques, je veux parler de la route Maradi-Madarounfa-Frontière Nigéria et la route Tchadaoua-Mayahi, plusieurs fois promises par les précédents gouvernements, mais ne les ont jamais réalisées. Mieux encore, le 29 novembre 2020 à Tessaoua, le Président Issoufou a lancé les travaux de construction d’une autre route capitale pour l’économie de la région, le tronçon Mayahi-Tessaoua-Frontière Nigéria qui reliera toutes les grandes villes situées sur cet axe commercial très fréquenté. Aujourd’hui, sans trop de zèle, je peux vous affirmer que la région dispose du meilleur réseau routier du pays.

Aussi, vous le savez, la ville de Maradi a bénéficié du Programme Maradi Kolliya. Un programme gigantesque, comparé à ceux des autres villes. Ici tout a été conçu en grand, d’où peut-être certains retards observés dans l’exécution des travaux. Je peux vous le concéder, Maradi Kolliya a été victime de son gigantisme. Mais quand on voit ce qui a été fait, notamment le Gouvernorat, la villa présidentielle, le Trésor, le camp des sapeurs-pompiers, les camps de la GNN (Garde Nationale du Niger) et de la CMCF (Compagnie Mobile de Contrôle des Frontières), le stade régional, la tribune publique, l’aéroport et bientôt l’arène des jeux traditionnels, les bénéficiaires savent qu’un énorme travail de qualité a été abattu. Bien sûr les gens ne voient que ce qui n’a pas bien fonctionné, notamment les duplex, les logements sociaux, la maison des jeunes, le gymnase et la voirie de la ville. Là aussi, les maradawa l’ont vu, le président en personne a lancé ici les travaux de 25km de voirie dans la ville de Maradi et s’agissant des autres chantiers, l’Etat est en train d’apurer ses dettes auprès des entrepreneurs.

Pour parler des autres infrastructures socioéconomiques, outre le marché central de Maradi avec ses 1400 boutiques, l’Hôpital de référence de Maradi qui sera très bientôt fonctionnel, la construction de l’université de Maradi, plusieurs centaines salles de classes au primaire et au secondaire, 700 km de pistes rurales, la litanie des réalisations est comme on peut le constater inépuisable. Tout ceci favorise naturellement le bien-être des populations, mais surtout, stimule et soutiendra durablement l’économie régionale.

Niger Inter Hebdo : La région de Maradi a également connu l’insécurité et le grand banditisme aux frontières avec le Nigeria. Comment avez-vous géré ce problème sécuritaire ?         

Zakari Oumarou : Vous savez, on n’aime pas trop parler sur ces questions. C’est vrai que même en début de cette année, nous avons éprouvé des attaques de bandits armés sur nos villages frontaliers. Je peux vous rassurer aujourd’hui que tout est calme, parce que l’Etat a pris les mesures énergiques qu’il fallait, en faisant monter en puissance la force opérationnelle sur le terrain.

Maintenant s’agissant de la « manière » dont on gère le problème, je vous dis d’emblée qu’au Niger, c’est l’Etat qui gère la sécurité du pays. Et contrairement à ce qu’on voit chez nos voisins, dans notre pays on ne négocie pas avec les bandits, fussent-ils des nigériens, à plus forte raison quand ils ne le sont pas…

Niger Inter Hebdo : Comment avez-vous procédé pour préserver les intérêts de la région à l’occasion de la fermeture des frontières par le Nigeria ?      

Zakari Oumarou : Comme vous pouvez l’imaginer, ça a été trop dur au départ pour nos opérateurs économiques en particulier. Beaucoup avaient des placements à Kano, Katsina ou Abuja dont ils ne savaient plus comment les récupérer. Et puis après, l’intelligence et la résilience économique des maradawas et des nigériens dans leur ensemble, ont permis de gérer le choc lié à la fermeture des frontières.

Le Gouvernement du Niger comme vous le savez est toujours solidaire des décisions prises par son homologue nigérian. C’est pourquoi nous ne comprenons pas encore que les frontières ne soient pas effectivement ouvertes malgré l’annonce officielle. Car comme l’ont fait remarquer nombre d’économistes, la fermeture des frontières de quelque pays qu’elle soit, pénalise en premier lieu les économies des pays concernés. Ici chez nous les recettes douanières ont partout chuté, ce qui a occasionné de sérieuses répercussions sur les dépenses publiques. Au Nigeria on l’entend tous les jours, les marchés économiques du nord tournent au ralenti…

Niger Inter Hebdo : Le slogan de campagne du candidat du PNDS Tarayya, Mohamed Bazoum c’est « Avancer et consolider ».  Peut-on avoir une idée des acquis de la gouvernance du PNDS Tarayya pour la région de Maradi ?           

Zakari Oumarou : Le meilleur résultat dont on peut se targuer aujourd’hui, outre les grandes réalisations, c’est la paix. Quand on voit juste ce qui se passe à nos portes, où des villes entières et même des états entiers, passent des nuits blanches à cause de l’insécurité, on mesure en effet les efforts consentis par les hautes autorités de ce pays et les FDS pour assurer la sécurité de la région et du pays. On est donc d’accord que « pour avancer et consolider », la paix est un préalable incompressible.

Vous le savez aussi, tout le Niger est aujourd’hui en chantier. Certains sont finis, d’autres en voie de l’être et beaucoup ont été lancés, sans compter ceux qui sont dans le pipeline, tous des projets les uns plus utiles au pays que les autres. Nous avons pris l’engagement, avec Issoufou Mahamadou et Bazoum Mohamed demain inchallah, de transformer positivement notre pays en le dotant d’infrastructures et d’équipements de qualité, pouvant assurer durablement son développement. Et tous les échos que nous avons en provenance des populations bénéficiaires, montrent que nous sommes sur la bonne voie.

Niger Inter Hebdo : Selon vous, quels sont les défis de la région de Maradi pour le prochain Président de la République qui sera élu le 21 février prochain ?

Zakari Oumarou : Nous savons que « la Renaissance act 1 et 2 » a posé ici tous les jalons pour un développement harmonieux et accéléré de la région de Maradi. Le candidat du PNDS Bazoum Mohamed a, non seulement, promis de finir tous les chantiers ouverts, mais également la construction d’autres infrastructures routières importantes pour la région, notamment la route Mayahi-Aderbissinat et la route Dakoro-Abalak, pour connecter la région au nord du pays. Un autre « Albichir » (bonne nouvelle), la réalisation du tronçon ferroviaire Kano-Katsina-Maradi ; Une forte délégation du Niger sera à Katsina ce mardi 9 février 2021, pour assister au lancement des travaux.

Dans le domaine commercial, il a pris l’engagement aussi de redorer le blason économique de Maradi, notamment par le retour des activités de transit et le retour des industries de transformations. Les défis sont là multiples et ambitieux, nous prions Allah de lui donner la chance de les réaliser.

Interview réalisée par Elh. Mahamadou Souleymane

Niger Inter Hebdo N°007