Leçons des élections locales et municipales : Le PNDS Tarayya conforte sa suprématie à l’échelle nationale !

Selon les résultats provisoires, issus du double scrutin du 13 décembre courant, proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le parti au pouvoir, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) Tarayya, remporte les élections communales et régionales, avec plus de 40 % de voix, à lui seul. Ces résultats confortent la suprématie du parti rose sur l’échiquier politique national.

En effet, le principal parti au pouvoir arrive largement en tête, multipliant par 5 le nombre de voix obtenues par le parti arrivé en deuxième position, le Mouvement national pour la société de développement (MNSD Nassara).

Ainsi, pour les élections communales, le PNDS-Tarayya remporte 1 799 sièges sur les 4 246 mis en jeu, suivi de loin par le MNSD-Nassara) avec 358 sièges, du Mouvement patriotique pour la République (MPR Jamhuriya) avec 356 sièges et du Mouvement démocratique nigérien pour une Fédération africaine (MODEN-FA/LUMANA AFRICA) avec 268 sièges. Voilà, en substance, le quarté gagnant de ces joutes électorales.

Pour l’élection des conseillers d’arrondissements, le PNDS-Tarayya, là, également, s’adjuge la première position avec 62 sièges sur les 200 à pourvoir, suivi du MODEN-FA/Lumana Africa et du MNSD-Nassara avec 40 sièges, chacun. C’est le tiercé gagnant.

Le parti au pouvoir est encore arrivé en tête à l’élection des conseillers de villes. C’est ainsi qu’il remporte 39 sièges sur les 117 à pourvoir, suivi du MODEN-FA/Lumana Africa avec 29 sièges et du Rassemblement démocratique et républicain (RDR-Tchandji) avec 20 sièges. C’est le tiercé gagnant.

Voilà, en définitive, les résultats globaux provisoires proclamés par la CENI, issus des élections locales du 13 décembre, remportées de bout en bout par le parti de Bazoum Mohamed, candidat aux élections présidentielles prochaines, prévues pour se tenir le 27 décembre prochain.

Faudrait-il peut-être souligner qu’aucun parti politique n’a officiellement déclaré son intention de déposer de recours, même si, par ailleurs, des partis politiques, dont certains alliés du parti au pouvoir ont, à travers des déclarations et des points de presse, dénoncé des irrégularités sur certains procès-verbaux de vote transmis à l’institution électorale.

Quoiqu’il en soit, ces résultats globaux provisoires, publiés par la CENI, seront transmis à la Cour constitutionnelle pour validation.

Que faut-il retenir de ce double scrutin ?

Ce qu’il faut retenir des élections locales du 13 décembre dernier, c’est qu’elles ont été propres, transparentes, confirmant la fiabilité du fichier électoral biométrique dont le pays s’est doté, et a expérimenté, pour la toute première fois, dans l’histoire des élections au Niger. Le principal parti au pouvoir le PNDS a progressé, récoltant, près de 40 % des voix à lui tout seul. Par contre, les autres partis traditionnels se sont tous étiolés. En effet, le parti arrivé 2ème n’atteint même pas les 10% des voix. Ça, c’est le premier enseignement, issu de ces résultats. Le second enseignement, c’est que les 3 partis arrivés en tête (PNDS, MPR et MNSD) sont des partis membres de la coalition du régime sortant. C’est la preuve, si besoin était, que le bilan du Président de la République SEM ISSOUFOU MAHAMADOU est fortement apprécié par les électeurs. Il n’y a pas eu vote sanction mais plutôt le régime a été récompensé par le vote populaire.

Le troisième enseignement, c’est que certains partis se sont révélés l’ombre d’eux-mêmes : Doubara, Amen Amin, UDR Tabbat et RDR Tchendji , tous réunis, font à peine le score du MNSD.

Le quatrième enseignement, c’est que le PNDS et la coalition Bazoum Mohamed 2021 ont engrangé plus de 50% des suffrages, ce qui est un bon présage pour la victoire du candidat du PNDS Tarayya, Bazoum Mohamed, et ce, dès le 1er tour de l’élection présidentielle du 27 décembre.

Pour rappel, depuis l’avènement de la démocratie au Niger, le PNDS Tarayya a de tout temps été dans une courbe ascendante. En effet, le parti de la Renaissance, va de bond en avant à bond en avant, d’une élection à une autre.

C’est ainsi qu’en 1993, aux premières élections présidentielles, le candidat du PNDS Tarayya, s’offre la troisième place, avec 16% des voix ; aux élections présidentielles de 1999, il se place deuxième avec 22,79% des voix, soit un bond de 6 points par rapport à celles de 2004, il occupe toujours la même deuxième position, avec 24,60% des voix, soit un bond de 2 points.  L’année 2011 a été celle de la Renaissance du parti rose, qui arrive en tête du scrutin présidentiel, avec 36,16% des voix, avec un bond de 12 points. Et enfin, aux élections présidentielles de 2016, le candidat du PNDS Tarayya, Issoufou Mahamadou, manque de peu le coup KO parfait, avec 48,41% des voix, soit un bond de 12 points, comparés aux élections présidentielles de 2011.

Aujourd’hui, avec les excellents résultats obtenus par la coalition Bazoum 2021, soit plus de 50% des voix, sous réserve de leur validation par la Cour constitutionnelle, le candidat du PNDS Tarayya, semble être en très bonne position pour gagner les élections présidentielles couplées aux législatives, dès le premier tour, avec une confortable majorité à l’Hémicycle.

Bazo Maazou