Les campagnes électorales pour les élections législatives et présidentielle du 27 décembre 2020, lancées le 2 décembre se poursuivent. Les 30 candidats à la présidentielle et les 359 autres dont les candidatures ont été validées par la Cour constitutionnelle ont trois semaines pour convaincre les électeurs.
A Niamey, tout comme dans les autres régions du Niger, ont, dès le début de la campagne changé de visage et ont pris différentes couleurs des formations politiques. En effet, les équipes de campagne des partis politiques ont pris nuitamment d’assaut les différents ronds-points et artères de la capitale pour y placer des banderoles et affiches à l’effigie de leurs candidats aux différentes élections que le Niger organise. Les partis politiques ayant des moyens n’hésitent pas à organiser des « caravanes », à travers une colonie de véhicules, le tout diffusant un son confus de klaxons. « Les caravaniers » sillonnent la ville de Niamey pour présenter leurs candidats mais aussi leurs formations politiques dont beaucoup d’électeurs les découvrent pour la première fois.
En parcourant les différents carrefours de la capitale, le visiteur peut facilement constater la transformation subie par la ville de Niamey du déroulement de la campagne électorale. Tous les partis politiques en compétition ou soutenant des candidats d’un autre parti politique cherchent à marquer le terrain à travers leurs banderoles. Toutefois, il est constaté la prédominance des couleurs de grands partis politiques sur les plus petits.
Tout en annonçant le déroulement d’une campagne électorale, les banderoles accrochées par les équipes de campagne changent considérablement le visage de plusieurs carrefours de la Ville de Niamey. Un mariage de couleurs qui fascinent les visiteurs et qui suscitent des interrogations chez les plus jeunes. « Qui a mis ces drapeaux et ces photos partout », « Qu’est ce qui se passe », n’hésitent pas à demander les plus jeunes qui découvrent pour la première fois le déroulement d’une campagne électorale. Des questions souvent embarrassantes pour les plus grands qui, après avoir répondu, fièrement, qu’il s’agit bien d’une campagne électorale, sont obligés de trouver la réponse à la question de savoir « C’est qui sur l’image » en référence aux affiches portant les images des candidats aux différents scrutins que le Niger organise dès le 13 décembre.
Aux décorations des différentes artères s’ajoutent les hangars dressés, le plus souvent à la devanture du domicile d’un candidat à l’une des futures élections. Là, ce qui attire l’attention, c’est surtout les musiques diffusées à fond, des différentes formations politiques en compétition. Les candidats qui en ont les moyens, n’hésitent pas à mener la campagne de porte en porte pour se présenter, à ses voisins et dévoiler son projet d’être candidat à telle ou telle élection. Pour accompagner cette manière de convaincre les électeurs, des candidats n’hésitent pas à distribuer des savons accompagnés parfois des pagnes aux couleurs de la formation politique dont il est candidat, notamment pour les femmes âgées. En fait, pour mener la campagne, chacun y va avec les moyens qu’ils disposent, histoire de vaincre la dernière résistance des électeurs.
Quant aux sièges des partis politiques, beaucoup retrouvent une ambiance particulière. Outre la fréquentation de ces lieux qui, il y a quelques jours sont déserts, l’ambiance au niveau des sièges des partis politiques est marquée également par la diffusion des musiques, hymnes et autres chansons dédiées aux leaders. Ceux qui ont parcouru la voie menant du rond-point des armées à celui de Wadata ont certainement remarqué l’ambiance qui prévaut, notamment la nuit. Il faut souligner que cette avenue abrite le siège de plusieurs partis politiques. En dehors des lumières des lampadaires, l’attention des visiteurs est aussi attirée par les éclairages placés à la devanture des sièges des partis politiques, le tout dans une ambiance marquée par la présence d’un monde important de militants mais aussi des badauds.
L’ambiance de la campagne se remarque aussi sur les réseaux sociaux où plusieurs candidats aux différentes élections cherchent à se faire connaitre. « En consultant Facebook, on a l’impression que tout le monde est candidat sauf vous », postait un internaute.
En somme, les campagnes électorales pour les législatives et présidentielle du 27 décembre se déroulent dans un climat apaisé. Ce qui laisse entrevoir des élections apaisées.
Almoustapha Boubacar