Si la démocratie se mesurait au nombre de candidats à l’élection présidentielle, le Niger s’en tirerait avec la médaille d’or olympique : 30 ! À côté, avec ses 13 prétendants, le Burkina Faso fait figure de pauvre.
Cette vitalité de la démocratie nigérienne ouvre, en principe, de nouveaux espaces de liberté, donc de débats d’idées mais aussi un ring de chocs de personnalités. La campagne électorale, à venir, promet des joutes mémorables. Cette abondante offre politique pourrait aussi porter à son apogée la mobilisation des électrices et des électeurs. On le verra, à l’issue du scrutin.
Trente candidats sur un seul bulletin ! Pour nous les intellectuels, le repérage de nos candidats constitue un jeu d’enfants. Mais les personnes n’ayant pas eu la chance d’être scolarisées ni alphabétisées pourraient trouver l’exercice fastidieux, et même se perdre, quelque peu.
Me trouvant dans un bureau de vote, dans un autre pays de la sous-région, j’ai été tiré par le bras par une maman. Devant les policiers de faction, elle me demanda de l’aider à reconnaitre « son » candidat. Surpris et gêné, je marquai le pas, cherchant des mots afin de me dérober à la tâche.
Sur ordre de son chef, un policier nous accompagna, ma maman de circonstance et moi, dans l’isoloir. Je pointai du doigt la photo de « son » candidat, voulus ressortir. Vigilante, la maman me retint, m’obligea, sous le regard amusé du policier, à appliquer son pouce imbibée d’encre « indélébile » sur ladite photo. Même opération sur le large bulletin des législatives. Après les remerciements, le policier et moi éclatâmes de rire, cette question aux lèvres : « Où est le secret du vote ? »
Avis aux différentes Commissions électorales indépendantes (CENI) …
André Marie POUYA