Demain 19 septembre 2020, dans la capitale des zarmakoyes, le Congrès de Lumana Fa convoqué par Noma Oumarou se tiendra. Hier, l’aile des légitimistes a également appelé les militantes et militants à participer à ce Congrès. Qu’est-ce s’est passé entre temps ? Après le référé qui autorise le bureau politique à convoquer la conférence nationale et le Congrès, les frondeurs ont changé de fusil d’épaule en acceptant d’aller à Canossa.
Le premier constat c’est que Noma Oumarou est en train de relever le défi de la légalité face aux frondeurs qui ont fini par comprendre que leurs actes seront toujours frappés de nullité sans la caution du président par intérim qui est en réalité le président du parti après la déchéance de Hama Amadou.
La joie liée au référé obtenu par les frondeurs n’a été que le temps de quitter le tribunal. Une fois l’émotion passée, le principe de la réalité s’impose à tous. En effet, Noma Oumarou ayant déjà convoqué la Conférence nationale et le Congrès du parti pour ce 19 septembre, il serait hasardeux par le bureau politique de convoquer les mêmes instances en dépit de leur référé.
Le leadership de Noma Oumartou confirmé
A l’épreuve des faits, Noma Oumarou reste le seul maître à bord et jusqu’ici ses décisions s’imposent à tous. La manœuvre de la réunion du 24 août déjouée, le président par intérim du Moden Fa.Lumana, Noma Oumarou saisissait cette occasion pour confirmer la tenue, pour la 19 septembre prochain à Dosso, de la conférence nationale et du congrès ordinaire du parti qui auront à statuer sur « la vie du parti, les amendements nécessaires à apporter aux textes fondamentaux, ainsi que le renouvellement des organes dirigeants du parti».
Noma entend redynamiser les structures du parti pour les prochaines batailles électorales. Il estime qu’à l’issue de son Congrès, Lumana va présenter des candidats aux différents scrutins. Il présentera également un candidat aux présidentielles. Selon une source qui l’a contacté, il a confié, contre toute attente, que dans sa perspective Hama Amadou serait relégué aux oubliettes.
Il aurait suspendu certains frondeurs et non des moindres, apprend-on. Ce qui présage des embrouilles certaines au Congrès de demain en ce sens que les frondeurs suspendus pourraient recourir aux actes de désespoir pour perturber ce qui se dessine à l’horizon à savoir un Lumana sans eux.
Quelles voies de recourir pour les frondeurs ?
Il est évident que l’aile Noma n’autorisera pas l’accès à la salle aux personnes suspendues pour indiscipline caractérisée et violation des textes du parti. Si en amont Noma Oumarou n’a pas été démarché pour accorder des circonstances atténuantes aux leaders de la fronde, ces derniers n’auront pas d’autres alternatives que de contester les conclusions du Congrès de Noma. L’autre alternative qui s’impose à eux c’est aussi de créer un autre parti ou manœuvrer avec un autre bras cassé parmi les formations politiques déjà existantes.
En dernière analyse, leur gilet de sauvetage pourrait être lié au deal politique dans lequel pourrait les engager Hama Amadou. La coalition cap 20-21 étant déjà une illusion de perspective en ce sens que Noma a déjà désengagé Lumana de cette ‘’aventure ambiguë’’.
Rappelons que cette brouille à Lumana est inhérente la déchéance de Hama Amadou et à l’impasse dans laquelle le parti s’est plongé en faisant le serment de maintenir un candidat qui serait un outsider au regard de ses ennuis judiciaires.
Le déficit de débat et perspective d’avenir au sein du Lumana est en soi une prison pour tous ceux qui ont de l’ambition politique. Face à ce qui ressemble à un suicide collectif au sein de ce parti, la partition jouée par Noma Oumarou met en évidence les limites objectives du ‘’après moi le déluge’’ en politique.
Et des militants lucides comme les députés Issoufou Issaka, Hameda de Diffa, Hadiza Seini, Lirwana de Maradi et bien d’autres ont préféré aller dans des formations politiques en ordre de bataille électorale. C’est aussi cela défendre ses ‘’intérêts politiques’’ en se démarquant du suicide collectif.
Oumou Gado