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57ème Sommet ordinaire de la CEDEAO : quel bilan pour le président Issoufou ?

Le 57ème Sommet ordinaire de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest a commencé ce matin au Centre International des Conférences Mahatma Gandhi de Niamey. Retour sur le bilan du président Issoufou Mahamadou, président sortant de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement depuis le 29 juin 2019.

La conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement qui sera présidée par SEM Issoufou Mahamadou va se pencher sur la situation politique, économique et sécuritaire dans la région notamment la situation au Mali qui a fait l’objet de deux sommets extraordinaires de la CEDEAO, apprend-on.

A sa prise de fonctions comme président de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement en juin 2019 à Abuja, dans son discours inaugural, le président Issoufou avait décliné quatre axes prioritaires sur lesquels il entend travailler. Il s’agit de la Sécurité, la démocratie, la monnaie unique et les infrastructures.

Parler de bilan du mandat président Issoufou à la tête de la Communauté CEDEAO qui réunit 15 pays revient à apprécier son programme à travers ces 4 axes énumérés comme programme d’action de sa mandature.

C’est dire que le rapport de la Commission de la CEDEAO dirigée par l’ivoirien Jean-Claude Kassi Brou est attendu autour de ces questions notamment la Sécurité, la gouvernance démocratique et l’état des lieux de l’intégration économique.

Sous le mandat du Président Issoufou on peut citer, entre autres dossiers préoccupants, la situation en Guinée-Bissau, Guinée Conakry, le Mali, la situation sécuritaire, la fermeture des frontières du Nigéria avec ses voisins, le problème du respect des mandats.

Sur le plan sécuritaire, on le sait, au Sommet de Ouagadougou sur la sécurité, il y a eu la mise en place du plan d’actions 2020-2024 où il a été décidé une contribution d’un milliard de dollars par la CEDEAO pour la lutte contre le terrorisme.

En Guinée-Bissau, la CEDEAO avait joué un rôle déterminant pour la normalisation de la situation politique dans ce pays. Elle avait accompagné le processus électroral jusqu’à la mise en place des nouvelles autorités.

Sur le volet gouvernance démocratique, malgré la volonté politique et la détermination du Président Issoufou à promouvoir l’alternance démocratique, les cas ivoirien et guinéen entachent le mandat du président sortant de la Conférence des chefs d’Etat. La présence d’Alassan Dramane Ouattara et Alpha Condé à ce Sommet sonne comme une anomalie pour une bonne gouvernance démocratique de l’espace CEDEAO. Pourtant l’on souvient du message fort du président Issoufou lors de la tenue de la Session inaugurale de la  6ème  législature du parlement de la CEDEAO à Niamey. A cette occasion, Issoufou Mahamadou avait déclaré le ‘’temps des hommes providentiels est révolu’’. Ce qui a été considéré comme une pique à l’endroit d’Alpha Condé au moment où Ouattara avait déclaré ne pas être candidat à sa propre succession.

La posture du Président Muhammadu Buhari est également embarrassante pour le président Issoufou qui n’a pas pu rappeler à l’ordre un pays membre de la Communauté qui a souverainement opté pour le protectionnisme au moment où on parle de l’intégration économique à l’échelle continentale notamment avec la Zone de libre échange continental (ZLECAF). Aujourd’hui encore, les frontières du Nigéria avec ses voisins restent fermées.

Sur le dossier malien où la CEDEAO est très attendu, les observations sont très sceptiques au regard de certaines manœuvres des forces extérieures. A preuve, la façon dont la France avait sabordé le Sommet de la CEDEAO du 20 août dernier. Que dire également de la posture de la Russie avec les putschistes maliens ?

En un mot, l’état de la Communauté CEDEAO n’est pas reluisant et ce, malgré la volonté politique et l’engagement du président Issoufou à inverser la tendance au cours de son mandat. Les défis sécuritaire, de la gouvernance et l’intégration économique restent entiers. Et la survenue du Covid-19 n’était pas de nature a facilité la tâche aux dirigeants de la CEDEAO. Autant dire que le successeur du président Issoufou aura comme qui dirait, du pain sur la planche

EMS