Dans un mouvement d’ensemble et sans pour autant mesurer la faisabilité, certains partis politiques de la mouvance au pouvoir et ceux du groupement des non affiliés avaient rejoint l’opposition dans son dilatoire, exigeant ainsi de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’organisation des élections locales (municipales et départementales) avant toute autre élection.
Aujourd’hui, c’est chose faite. Le 21 juillet dernier, à sa réunion plénière, la CENI a révisé son calendrier électoral pour prendre en compte « le vœu » exprimé par certains partis politiques à la dernière session du Conseil national de dialogue politique (CNDP), de voir se tenir les élections locales avant les présidentielles (premier tour), couplées aux législatives.
Désormais, c’est la date du 13 décembre 2020 qui est arrêtée pour la tenue des élections locales qui interviendront donc avant les présidentielles et législatives. Curieusement, « cette victoire » obtenue par les formations politiques qui jacassaient pour que soit ramené la date des locales avant les présidentielles a passé presque inaperçue au niveau de ces partis politiques.
Au lieu de se réjouir de cette nouvelle donne, c’est plutôt l’incertitude qui commence à gagner certaines de ces formations politiques. « Pouvons-nous être prêts pour participer à ces élections ? » ; « Avons-nous le temps suffisant pour constituer les dossiers de nos candidats, surtout que c’est un travail fastidieux qui requiert rigueur et abnégation ? ».
Telles sont entre autres questions qui taraudent l’esprit de bon nombre des partis politiques favorables à la tenue des élections locales avant toute autre élection.
Devant l’évidence, beaucoup de ces partis pensent qu’ils se sont trompés en exigeant d’abord la tenue des élections locales avant les autres scrutins. « Avec le recul, je pense que nous nous sommes mis la corde au cou. Maintenant, plus question de faire marche arrière », nous confie un responsable communal/Niamey d’un parti politique membre de la mouvance au pouvoir. « C’est très difficile et très compliquée la constitution des dossiers, surtout que ce sont des listes qu’il faut établir, en respectant toutes les exigences posées par le code électoral, avant de les envoyer à la Cour constitutionnelle pour validation », a-t-il expliqué.
Le coup fourré de ces partis politiques qui réclamaient les locales avant les présidentielles et les législatives, en mettant la pression sur la CENI et en cherchant à prendre en otage le processus électoral en cours parce que n’étant pas prêts pour aborder ces élections semble avoir produit l’effet contraire.
La date du 13 décembre 2020 étant définitivement arrêtée pour la tenue des élections locales, il appartient à tous les partis politiques d’assumer leur choix, car « il ne serait plus possible », apprend-on, de chercher un autre réaménagement du calendrier électoral au vu du temps imparti.
Oumar Issoufa