Au Niger, depuis la lutte engagée par l’Union des Scolaires Nigériens et les autres forces démocratiques dans les années 90, le processus démocratique est irréversible. Les forces politiques véritablement démocratiques ne peuvent mener leur combat politique que dans un cadre républicain.
Nonobstant ses hauts et ses bas, la situation politique au Niger est tempérée. A l’instar des autres démocraties, la rivalité politique se passe entre deux camps : une majorité et une opposition qui coexistent pacifiquement. De ce fait, la conquête du pouvoir doit obéir au principe de l’alternance démocratique à travers l’expression de la souveraineté populaire. Les deux groupes ont donc intérêt à asseoir une démocratie saine et pérenne. Pour ce faire, l’opposition doit sérieusement jouer son rôle. Ainsi, une opposition apte et constructive est un atout pour notre démocratie. En tant que contre-pouvoir, elle peut influencer les décisions de la majorité au pouvoir et aussi la contraindre à répondre aux aspirations du peuple.
Savoir poser des actes empreints de sagesse est un atout dans l’arène politique. Le processus électoral est déterminant pour le renforcement de notre démocratie. Quand l’opposition refuse de siéger au Conseil National de Dialogue Politique pour en discuter, c’est un comportement qui doit être condamné par tout démocrate sincère quel que soit son bord politique. Le dialogue est nécessaire dans la société. Il rapproche les personnes et les peuples et favorise le bien vivre ensemble, la stabilité et le progrès.
Le processus électoral se déroule normalement et ira à son terme. Les partis de l’opposition sont impliqués, ils sont membres de la CENI et leur présence a été remarquable à l’enrôlement. Leurs leaders en première ligne et leurs militants se sont tous faits enrôler à leur grande satisfaction. Vouloir tout d’un coup inventer des faux-fuyants pour discréditer le processus électoral est une attitude ambivalente et incorrecte. Quand on est sûr de la véracité de ses positions, on doit dialoguer pour convaincre. Les déclarations et les communiqués répétitifs et rébarbatifs qui partent dans tous les sens peuvent être révélateurs d’une situation de désespoir et de tâtonnement.
La politique se nourrit de débats contradictoires. Il faut les faire avec honnêteté, civilité, civisme et patriotisme. Dans un monde devenu un village commun, les débats vont au-delà des frontières nationales et continentales et peuvent être suivis en temps réel. Pour convaincre, il faut user de la force des arguments et non des arguments de la force. Par conséquent, notre opposition doit dialoguer, si elle veut regagner la confiance de l’opinion. Elle a en son sein des hommes et des femmes raisonnables et valeureux capables de se déterminer.
De quoi l’opposition a-t-elle peur ? A quoi sert une opposition qui hésite à aller aux élections? Il n’y a vraiment pas lieu de faire une tempête dans un verre d’eau. Elle doit se ressaisir, surtout que la main de la majorité est toujours tendue. Il y a des moments où il faut transcender les ententes subjectives et handicapantes entre partis et faire preuve de sursaut patriotique. Chacun de nous peut avoir son bord politique, mais le NIGER est notre patrie commune.
Zakaria Abdourahaman