Le Conseil National du Dialogue Politique (CNDP), cadre permanent de prévention, de règlement et de gestion des conflits politiques, regroupant l’ensemble des partis politiques nigériens, se réunira en principe, ce vendredi 12 juin 2020, pour « faire le point de l’évolution du processus électoral en cours au Niger ».
L’ordre du jour de cette session est donc d’un enjeu capital pour l’ensemble de la classe politique nigérienne, à quelques mois de la tenue des élections générales au Niger. Aussi, cette réunion coïncide avec le démarrage dans plusieurs localités du pays, de l’affichage par la Commission nationale électorale indépendante (CENI), des listes électorales en vue de l’élaboration du fichier électoral biométrique. Au même moment, la CENI poursuit les opérations d’enrôlement des électeurs, même dans les zones d’insécurité où ces opérations avaient été interrompues pendant un certain temps.
Cette réunion du CNDP, apprend-on, aura également à débattre de plusieurs autres questions liées à la conduite du processus électoral, notamment la question du chronogramme de la tenue des élections, élaboré par la CENI, ou encore les opérations d’enrôlement des nigériens à l’extérieur qui posent quelques soucis du fait de la pandémie de la Covid-19.
Les enjeux de cette session sont de taille, ce qui oblige l’ensemble des acteurs politiques à y prendre part, étant donné que le processus électoral en cours est irréversible. Les nigériens iront bel et bien aux urnes et le président de la République s’est engagé à créer les conditions de la bonne tenue des élections générales à venir.
L’opposition politique qui boycotte jusque-là les réunions de ce cadre pour des raisons inavouées doit revenir à des meilleurs sentiments pour reprendre ses places au sein du CNDP et à la CENI. En continuant à faire la politique de la chaise vide au sein de ces organes, l’opposition se creuse davantage le fossé qu’elle a elle-même creusé et qui risque de l’effacer, si elle ne prend garde, de la scène politique nationale.
Etant juste un noyau dans un grand ensemble, l’opposition risque gros dans la conduite du processus électoral en cours du fait de son boycott. Un processus qui peut bel et bien se poursuivre sans elle, comme il a d’ailleurs été depuis son démarrage.
A elle donc de se raviser et rejoindre, avant qu’il ne soit trop tard, le processus électoral qui se poursuit sans grande difficulté, surtout que l’essentiel de ses exigences pour une participation audit processus ont été satisfaites.
Pour avoir activement participé à l’enrôlement de ses militants sur l’ensemble du pays, l’opposition fera-t-elle preuve de responsabilité et de maturité politique pour rejoindre dans son intégralité le processus électoral en cours ? L’issue de la réunion du CNDP du vendredi 12 juin 2020 nous édifiera.
Oumar Issoufa