Mohamed Bazoum dans les pas de Zaki

Au Niger, on tend inexorablement vers les échéances électorales. Par calcul politicien, d’aucuns ont sciemment choisi de ne pas être en ordre de bataille. Au PNDS-Tarayya on est conscient qu’aucune victoire ne va de soi. En conséquence, l’appareil du parti est plus que jamais en branle pour une victoire éclatante de son candidat à la prochaine élection présidentielle.

« Je vous promets de marcher dans ses pas et de lui être fidèle en m’efforçant de me comporter comme il avait l’habitude de se comporter », déclarait Mohamed Bazoum quelques instants après avoir été élu Président du Comité exécutif national du PNDS-Tarayya.

C’était, précisément, le 29 décembre 2013, à l’occasion de la cérémonie de clôture des travaux du 6e congrès statutaire de ce parti. Lui, c’est Issoufou Mahamadou qui, ayant été élu Président de la République quelques années plutôt, a démissionné de la présidence du parti et s’est mis au-dessus des partis politiques conformément aux dispositions pertinentes de notre constitution.

Aujourd’hui, plus de six (6) ans plus tard, on peut dire, sans risque de se tromper, que le successeur d’Issoufou a réussi son pari. Il a tenu sa promesse puisqu’il a été reconduit sans aucune voix discordante, sans aucune note dissonante à la tête du PNDS-Tarayya lors du dernier congrès statutaire. Mieux, il a été investi, il y a de cela plus d’un an, candidat à la prochaine élection présidentielle ; investiture au cours de laquelle il a majestueusement rappelé ceci : « Quand, au 6eme Congrès statutaire de notre parti en décembre 2013, vous m’avez porté à sa tête, je vous ai promis de marcher dans les pas de mon prédécesseur pour maintenir l’unité et la cohésion du parti. Je me suis efforcé, avec la foi et la conviction nécessaires, de tout mettre en œuvre pour que les grandes valeurs de solidarité, d’estime mutuelle, de fraternité constitutives de l’ADN de notre parti soient préservées et cultivées. »

Du 29 décembre 2013 au 31 mars 2019, le temps a passé et beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. « Et chaque fois qu’il y a du temps qui passe, il y a quelque chose qui s’efface, » affirme Jule Romains. Le temps a passé. C’est vrai ! Mais il n’a rien effacé dans la mémoire de celui à qui revient l’honneur de défendre les couleurs du PNDS-Tarayya et de ses idéaux à la prochaine élection présidentielle. Le temps à plutôt rendu ses convictions plus fermes encore. La cohérence entre le leadership du parti et sa base d’une part, et, d’autre part entre les deux leaders historiques s’est davantage affirmée au point que l’on peut oser dire que ce parti ne s’est jamais aussi mieux porté. Le PNDS-Tarayya se porte bien et son candidat aussi. Celui-ci n’a jamais été aussi près du but. Déterminé, soutenu par les militantes et les militants, il poursuit sa marche inexorable vers la présidence de la République. Et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Humble, imperturbable et toujours alerte, il garde à l’esprit qu’en matière de combat, la victoire ne va pas de soi ; une victoire que nous souhaitons très large à tous les niveaux de compétition.

Chaque jour qui passe, nous rapproche des échéances électorales. Cela est évident, à la limite redondant. Chaque jour qui passe est marqué par un acte qui montre la volonté du gouvernement à organiser des élections saines, transparentes sur la base d’un fichier biométrique fiable et à jour. Chaque jour qui passe, il y a quelque chose qui se passe dans le sens de la préparation et de l’organisation des élections dans les délais constitutionnels requis. On n’en veut pour preuves que la poursuite et la reprise de l’enrôlement biométrique même dans les communes où il a été suspendu, l’affichage des listes dans la région d’Agadez, pour ne citer que ce qui se déroule présentement sous nos yeux.

Tout ceci nous autorise à dire que l’organisation des élections démocratiques, transparentes, inclusives et selon les règles de l’art constitue une sorte d’impératif catégorique (au sens Kantien) pour le gouvernement en général, et en particulier pour le Président de la République Issoufou Mahamadou. Aujourd’hui, il n’y a aucune préoccupation sérieuse qui empêche l’opposition politique de reprendre ses places à la CENI et au CNDP.

La Commission électorale nationale indépendante (CENI), faut-il le rappeler, a suspendu les opérations d’enroulement biométrique dans l’aire 5 de la région de Tillabéry et dans la commune de Tillia dans la région de Tahoua en raison des circonstances sécuritaires particulières qui étaient alors en cours dans certaines communes de notre pays. Eh bien, grâce aux efforts aux efforts du gouvernement et à l’abnégation des FDS, la situation sécuritaire s’est nettement améliorée. La reprise des opérations d’enrôlement biométriques est imminente dans les communes où elles ont été suspendues. Le personnel d’enrôlement nécessaire est connu. Les kits d’enrôlement sont disponibles. Il ne reste plus qu’à valider le mode opératoire avec les FDS. Le fichier biométrique électoral doit être complet, valide, fiable et à jour.

Malgré la pandémie du Covid-19, la CENI reste concentrée sur sa mission. Le comité de lutte contre -19 nous présente la situation de notre pays chaque. Les mesures préventives mises en œuvre sont en train d’inverser la tendance de la pandémie du Covid-19 dans notre pays. La courbe de nouvelles infections est plutôt descendante, celle des guérisons est ascendante. Un peu partout dans le monde, la pandémie est soit à la baisse soit stagnante. Ce qui donne l’espoir d’une amélioration sensible de la situation sur le plan mondial dans un avenir proche. Et nous n’aurons pas à choisir entre lutter contre la maladie ou organiser les élections. Un choix que certains internautes bien inspirés qualifient de choix Cornélien voire même de drame Kafkaïen.

Tout laisse à croire que nous n’aurons pas opérer ce genre de choix. La pandémie sera vaincue ; les temps obscurs qu’elle nous impose seront bientôt que de mauvais souvenirs. Nous échapperons au chaos que le Covid-19 veut faire régner. Et ensemble nous chanterons avec Novalis : « Bientôt les astres reviendront visiter la terre d’où ils se sont éloignés pendant nos temps obscurs ; le soleil déposera son spectre sévère, redeviendra étoile parmi les étoiles, toutes les races du monde se rassembleront à nouveau, après une longue séparation, les vieilles familles orphelines se retrouveront et chaque jour verra de nouvelles retrouvailles, de nouveaux embrassement ; alors les habitants du temps jadis reviendront vers la terre, en chaque tombe se réveillera la cendre éteinte, partout brûleront à nouveau les flammes de la vie, le vieilles demeures seront rebâties, les temps anciens se renouvelleront et l’histoire sera le rêve d’un présent à l’étendue infinie. »

L’Opposition politique montre des signes d’étourdissement, d’inorganisation et d’impréparation. Faute de projet politique alternatif sérieux, elle est réduite à recourir aux mêmes vieux machins qui se révèlent de plus en plus obsolètes et inefficaces. Elle propose indirectement à travers les médias classiques et les réseaux sociaux une sorte de tabula rasa pour lui permettre d’accéder au pouvoir politique à travers la formation d’un gouvernement d’union nationale. Une fois que cela est acquis, connaissant ses réelles motivations, elle prendrait prétexte de la pandémie du Covid-19 pour défendre le report de toutes les échéances électorales et probablement introduirait un débat sur l’amnistie, cette chose à laquelle certains de ses animateurs tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. Et tout cela parce qu’elle a échoué dans ses schémas de conquête du pouvoir d’Etat à travers notamment ses tentatives de création d’une nouvelle majorité pendant la première législature de la 7e république et dans son projet insurrectionnel tout au long de la seconde. A bien d’égards, le rapport entre la majorité et l’opposition au Niger ressemble à la fable de la Fontaine à propos de la cigale et la fourmi. Nul doute que bientôt les maîtres chanteurs apprendront à travers les urnes que seul le travail paie.

Tahirou Garka

Paru dans Niyya Infos N°42 06/05/2020