Dans un communiqué de presse rendu public le 7 avril dernier, le Procureur de la République près du tribunal de grande Instance Hors Classe de Niamey a annoncé aux Nigériens que son bureau a reçu le rapport définitif sur le contrôle à posteriori des marchés publics du Ministère de la Défense Nationale. Le bureau du Procureur de la République a assuré les Nigériens que l’Etat sera intégralement mis dans ses droits.
Des gens seront déçus puisque le pain béni, gracieusement servi sera d’un goût âcre
Voilà certainement qui sonne l’épilogue à cette chronique si sulfureuse qu’on a convenu d’appeler le pain béni, gracieusement servi à l’opposition politique.
Aujourd’hui que plusieurs personnes ont accédé au rapport, on en sait un peu plus. Et sans présager de ce que cela pourrait être, on peut avancer qu’au cas même, où il y aurait effectivement des irrégularités, la meute lâchée derrière ce dossier aura des têtes autres, que celles que les tireurs de ficelles cherchent.
D’ores et déjà, il est clair que les montants avancés sont outrageusement exagérés pour ne pas dire carrément faux. On a tantôt parlé de 1700 milliards, tantôt de 100 milliards ! Comme c’est démentiel et ridicule. Alors, puisqu’il s’agirait de l’exécution budgétaire 2017-2019, il nous suffira juste de retrouver les lois de finances sur la période ainsi que les règlements qui sont, grâce à Dieu publiques et disponibles. Un simple examen de ces documents nous permettra de voir que les salaires et l’alimentation des militaires et des gendarmes représentent en moyenne 60 à 65 % du budget annuel du MDN.
Aussi, c’est dans le rapport et il faut en être heureux, entre 2017 et 2019, il n’y a pas eu de marchés fictifs.
Il y a eu certes des livraisons partielles avec des PV provisoires qui correspondent à ce qui a été effectivement livré conformément aux règles et à l’art en matière de passation de marchés publics. Et à cet égard, l’on retient qu’aucun payement ne peut être fait par le trésor sans un PV définitif de livraison totale (puisque c’est le Trésor qui paie et non le Ministère de la Défense Nationale). Ce qui du coup, fait que les fortunés fournisseurs, même soumis à un rude lynchage médiatique, n’ont pas empoché le pactole en jeu. La plupart n’ont reçu que des avances de 30% tout au plus, comme le prévoit le contrat.
Ainsi, les accusations que les gens portent sont justes infondées. La procédure de passation des marchés en vigueur, notamment la négociation des prix est une procédure qui échappe au Ministre. Il peut certes instruire tel ou tel fournisseur. Mais les négociations sont du ressort des seuls membres de la commission. Seuls, sont entièrement responsables, les membres des commissions ad hoc qui sont sous serment.
Qu’en est-il du matériel défectueux ?
Il en est de même pour ce qui est du soi-disant matériel défectueux. Même là en effet, c’est la commission de réception qui en serait responsable, si jamais il y avait un problème. Pas le ministre. Le ministre ne connaît pas les armes et les munitions. D’ailleurs, comment expliquer que notre matériel récupéré par les terroristes aucours des attaques antérieures soit lui, utilisé avec efficacité contre nous, des fois sur le champ et d’autres fois au cours des attaques suivantes. Quel paradoxe !!!
Des interrogations
Pourquoi donc ce matériel marcherait- il avec les terroristes et pas avec nos soldats ? Depuis l’arrivée du nouveau ministre, les victoires que nous récoltons actuellement sur le terrain, le sont avec le même matériel. Alors! A-t-il été réparé entre-temps ?
A contrario, depuis le déclenchement de cette guerre à aujourd’hui combien de victoire n’avions nous pas eues ?
Il est aisé de s’en rendre compte ; ce débat n’est pas bien.
Il n’est pas sain.
Ce qui est pire, c’est d’accepter que l’on fasse de la place à la politique, dans le sensible secteur de la sécurité. A bon entendeur salut !
B. Iro