Dans sa parution de ce jeudi, un journal de la place a affirmé que les tractations de la formation d’un gouvernement d’union nationale sont très avancées au Niger. Pour le souci de la saine information, Niger Inter a procédé à la vérification de cette information. Des sources autorisées, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que c’est archifaux. Cette question n’est pas à l’ordre du jour, apprend-on.
« De source bien informée et crédible, Le Courrier a appris l’existence de tractations politiques en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Les tractations seraient d’ailleurs très avancées, certains partis politiques ayant déjà transmis à qui de droit la liste de leurs ministrables. Les choses sont manifestement allées vite et de façon beaucoup plus efficace, la discrétion ayant joué à fond », peut-on lire à la Une du journal.
Après vérification, l’on ne peut que tomber des nues : c’est une vue de l’esprit, une information qui ne relève que de l’imagination fertile de son auteur. Des sources bien autorisées nous ont confié que cette question n’est pas à l’ordre du jour.
Dans la pratique journalistique au Niger, la tendance c’est que la propagation des fausses nouvelles est en passe d’être la norme. Pourtant dans ce noble métier, s’il y a un principe qui lui confère un cachet scientifique c’est bien celui-ci : « Les faits sont sacrés, les commentaires sont libres’’. En vertu de ce principe, le journaliste doit respecter les faits, il ne les déforme pas tout comme il ne les invente pas. Les informations doivent être recoupées et vérifiées. Sinon le journaliste basculera dans la propagation des fausses nouvelles, la diffamation, les injures etc. Des délits commis par voie de presse réprimés par la loi sur la presse et aussi… le code pénal.
Il est inquiétant de constater que non seulement dans notre presse certains plumitifs ou journaleux, pour parler comme Houphouët Boigny, inventent des gros mensonges mais également déforment sournoisement les faits. Un délit pourtant puni par la loi.
C’est Laurent Gbagbo qui a dit lors de sa traversée du désert ‘’je ne demande pas aux journalistes d’être objectifs mais d’être honnêtes’’. Ce vœu de Gbagbo est pris en charge par notre sacro-saint principe : les faits sont sacrés, les commentaires sont libres pour un journaliste digne de ce nom.
En d’autres termes, nous avons la liberté d’exprimer nos opinions à travers divers genres journalistiques mais nous n’avons pas le droit d’inventer ou imaginer des faits juste pour vendre nos ‘’canards’’. C’est très malheureusement une pratique courante, une réelle menace à la crédibilité du journaliste nigérien.
A notre humble avis, les brebis galeuses doivent se reprendre. Il nous faut partager les bonnes pratiques et bannir les mauvaises. Le journalisme est un métier assez noble. Au niveau national comme mondial des efforts sont faits pour protéger et encourager la saine pratique journalistique. A preuve : le monde entier s’indigne dès qu’un journaliste est inquiété à tort ou à raison. C’est un gage de reconnaissance du rôle du journaliste dans la société. Encore faut-il que le journaliste bannisse certaines mauvaises pratiques aux antipodes de l’éthique et la déontologie de son métier. Les faits sont sacrés, les commentaires sont libres. Si seulement chacun d’entre nous considère ce principe comme un impératif catégorique, le droit du public à la saine information sera garanti.
EMS