Peut-on parler de retour de manivelle chez Albadé Abouba et ses acolytes pourfendeurs de Seyni Oumarou du MNSD Nassara ? Le moins qu’on puisse dire, c’est que le président du Mouvement patriotique pour la République (MPR Jamhuriya), Albadé Abouba se retrouve subitement dans un tourbillon à hauts risques. En tout cas, tout porte à croire que son leadership, à la tête du MPR, est de plus en plus fortement contesté par ses camarades dont des membres fondateurs du parti notamment avec la naissance du nouveau parti RCPR-AS-SALAM et le départ de certains militants pour rejoindre le PNDS Tarayya.
Les derniers développements de la situation du parti d’Albadé Abouba autorisent à penser que le retour du bâton n’est plus une vue de l’esprit. A bien lire les noms des dirigeants du nouveau parti RCPR-AS-SALAM créé par Amadou Salifou, Issa kassoum et consorts, l’on comprend aisément que Albadé a mille et un soucis en ce moment. La maison Jamhuriya prend feu de partout. Si on n’y prend garde, le parti du ‘’Machiavel’’ de la politique nigérienne alias Albadé Abouda se réduit comme une peau de chagrin. A l’origine de ce malaise qui traverse Jamhuriya depuis quelques temps, la mauvaise gouvernance et le népotisme dont est accusé le président du parti. En effet, depuis fort longtemps, les réunions statutaires du bureau politique national ne se tiennent plus. Le président du parti est seul à décider des nominations. C’est ainsi que des cadres d’autres partis dont le plus en vue de l’opposition sont nommés au titre de Jamhuriya, rouspètent les militants. En outre, des parents proches du président du parti sont nommés à des postes de responsabilités au détriment des militants qui ont trimé pour servir la cause de leur formation politique.
Non seulement, ils ne sont pas associés aux prises de décisions mais ils ne sont pas informés après coup. Le parti fonctionne comme une propriété privée de Albadé, dénonce un militant de la première heure.
La crise d’abord latente est devenue ouverte au point où la section de Zinder dirigée par Alma Oumarou a décidé de retirer toute confiance au président du parti. On apprend que cette section a reproché à Albadé la mauvaise gestion du parti, le non-respect de la démocratie interne et les violations répétées des textes fondamentaux. Il y a plus. Il est reproché au président du parti d’avoir monté une cabale contre des présidents de sections qui lui font ombrage à l’exemple de Alma à travers une campagne de déstabilisation menée par des hommes de mains.
A la section de Maradi, le secrétaire général du parti a décidé de ne pas prendre position pour Albadé ou Alma. Il reste à équidistance entre les deux responsables. Ce qui est déjà une prise de position ce, d’autant qu’il reconnait que le parti traverse une passe difficile.
La section de Dosso s’est proposée médiatrice dans la crise au sein du parti. Pour sa part, le président du parti a commencé, lui aussi, à compter ses soutiens. Pour l’instant, Albadé a bénéficié du soutien de la section de Tahoua dont il est issu et de celle de Tillabéri. Selon nos sources, plusieurs cadres et responsables de cette dernière sont en désaccord avec cette prise de position. Sans doute qu’ils n’ont pas dit leur dernier mot pour dénoncer ce qui apparait à leurs yeux comme de beaucoup de leurs camarades comme un marché de dupes passé avec le parti de Mamoudou Djibo PhD dans le cadre d’une fusion qui n’a pas été actée par un congrès du parti.
On se rappelle qu’un parti est déjà né de Jamhuriya. Ce parti est dirigé par des figures de proue comme Amadou Salifou, ancien président de l’Assemblée nationale ou encore Kassoum Issa, ancien syndicaliste réputé et bien d’autres frondeurs hier seulement sbires d’Albadé Abouba.
Si Alma donne l’estocade, préviennent certains observateurs, c’est que la coupe est pleine. L’homme est réputé pour sa pondération et sa soumission quasi religieuse aux textes. Et s’il prend cette décision avec sa section, c’est qu’ils ne sont pas seuls. La crise semble profonde. C’est dire que Albadé est sur une pente raide.
Pour l’instant, aucune lueur d’espoir ne pointe à l’horizon. Les propositions alléchantes que le président du parti auraient faites pour casser la dynamique de retour aux principes du parti n’ont pas accroché les responsables concernés.
En un mot comme en cent, la crise qui secoue le MPR n’est pas l’œuvre de mains extérieures, qu’elles soient alliées ou adversaires. Elle est la résultante des contingences endogènes liées à une mauvaise gouvernance du parti, un leadership à vau l’eau d’Albadé lui-meme.
Le départ du Secrétaire à la communication du parti, Siradji Issaka pour ne pas le nommer et sa base au PNDS en dit long également sur la profondeur de la crise de leadership au MPR Jamhuriya.
Dans un commentaire sur la spéculation après l’annonce de la candidature d’Albadé Abouba nous écrivions : « En un mot comme en mille, l’annonce de la candidature d’Albadé Abouba est plus un problème à Albadé lui-même qu’au PNDS contrairement à ce que voudraient insinuer certaines litanies ressassées ça et là. Si hier il a refusé d’être candidat, le bon sens voudrait qu’on se demande, entre-temps, qu’est-ce qui a changé entre Albadé Abouba et son allié principal ? Quels sont les non-dits de la nouvelle posture d’Albadé Abouba ? Comment enfin Albadé Abouba s’est-il subitement retrouvé avec ‘’une tête d’un président’’ ? Pourtant, n’est-ce pas lui, hier, dans une autre posture qui a tenté de convaincre le peuple du contraire ? ».
Nul doute que les camarades d’Albadé Abouba boudent son leadership. Les causes sont connues de tous : dysfonctionnement du parti, népotisme et promotion d’antivaleurs au sein du Jamhuriya. En d’autres termes, Albadé Abouba comme Mahamane avec le CDS et bien d’autres dirigeants de partis politiques a mis en avant ses intérêts particuliers au-dessus de ceux de ses camarades concasseurs du MNSD Nassara. Pour le reste, tout le reste n’est que stérile spéculation.
Tiemago Bizo