Les conflits entre éleveurs et agriculteurs ne cessent jamais de faire surface dans le monde rural malgré les campagnes de sensibilisation axées sur la question. Pas plus tard que le mercredi 27 novembre 2019, un incident qui s’est produit entre un paysan et éleveur a entrainé selon nos sources 16 blessés dont 11 graves, tous évacués à Gaya. Il y a eu des dégâts matériels énormes qui se chiffrent à plusieurs millions de Francs Cfa puisque 51 greniers ont été brûlés en plus de 32 cases et 20 hangars.
Le conflit a éclaté quand un jeune éleveur, armé d’un pistolet artisanal a tiré sur un jeune paysan qu’il a trouvé au bord d’une mare en train de confectionner des briques en argile. Le jeune éleveur aurait demandé au jeune paysan ce qu’il est en train de faire et qui lui en a donné l’autorisation.
D’après notre source, l’homme affairé par la confection des briques lui aurait répondu que ce n’est pas son affaire. Ce qui a déplu au jeune éleveur qui lui tira une balle. Voyant le jeune paysan presque inerte, le jeune peul le cru mort et prit la fuite.
Mais, celui-ci ne l’est vraiment pas, il n’est que gravement blessé. Il rejoignit son village et alerta alors ses autres frères paysans.
Les villageois se rassemblèrent et organisèrent une battue terrible avec pour objectif, s’en prendre à tout ce qui est éleveur dans les environs. Cette expédition punitive des paysans contre les éleveurs a donné le bilan des 51 greniers, 32 cases et 20 hangars brûlés.
Dans ce bilan, il faut retenir que les paysans, dans la fureur de leur de leur descente punitive, ont enregistré 3 blessés parmi lesquels est compté le jeune blessé par balle.
D’après une source que nous avons contactée ce 29 novembre 2019, il y a des risques qu’il y ait des morts car, « en pareilles circonstances, les protagonistes ont tendance à camoufler les personnes tuées dans les fourrés. Ce n’est que bien plus tard que seront découverts les cadavres ».
Il faut noter que les forces de l’ordre présentent à Gaya ont procédé à de nombreuses arrestations mais le jeune éleveur à la base de l’incident, court toujours. Le Préfet de Gaya, le Maire et les Conseillers locaux de la Commune Rurale de Tanda où les évènements se sont produits se sont rendus dans les trois villages concernés par le désastre, à 22 km au Nord-Ouest de Gaya.
De tels évènements n’auraient pas eu une telle ampleur si les paysans ont eu la hauteur d’esprit de chercher uniquement le coupable pour le mettre dans la main des autorités sans se faire justice.
C’est ce que les populations de Bengou, une autre Commune Rurale de la Préfecture de Gaya, ont su faire quand un éleveur avait porté un coup de bâton mortel à un paysan qui le soupçonnait d’avoir volé du maïs dans un champ. Quand la population de Bengou apprit la mort d’un des siens, elle eut le beau geste de ne juste chercher que le coupable. Celui-ci croupit en ce moment dans les geôles de Gaya.
Bassirou Baki Edir