Après 59 ans d’indépendance, le Niger décide de changer son hymne national adopté au lendemain de l’indépendance acquise en août 1960. Le Comité chargé de réfléchir sur l’hymne national, communément appelé « La Nigérienne » est à pied d’œuvre pour faire de nouvelles propositions.
C’est un Comité national chargé de réfléchir sur l’hymne national du Niger qui a été mis en place. Présidé par le Premier ministre Brigi Rafini, le Comité a été reçu le jeudi 21 novembre dernier par le Président de la République. Au cours de cette audience, « le Comité a fait le point au Président de la République de ses travaux et a recueilli ses orientations pour la modification, voire le changement d’hymne national du Niger, qui selon plusieurs analystes, ne répond plus à la vision et aux aspirations du peuple nigérien », explique-t-on. «Il y a des parties de l’hymne qui font à l’unanimité l’objet de critiques. Il faut trouver un hymne qui puisse galvaniser la population, une sorte de cri cœur pour toucher notre fibre patriotique », a expliqué Assoumana Malam Issa, ministre de la Renaissance culturelle, des Arts et de la Modernisation sociale.
Composé de plusieurs membres du Gouvernement et « d’éminents experts rompus dans l’écriture et la composition musicale » , le Comité National chargé de réfléchir sur l’hymne national du Niger a comme cahier de charge « de préparer d’abord une analyse critique qui va être la base de l’argumentaire qui justifierait qu’on modifie l’hymne ou qu’on le change », a expliqué le ministre de la Renaissance culturelle, rappelant que ce comité a travaillé pendant plus d’un an et « qu’il y a eu pas moins de sept propositions d’hymne qu’on a recueilli à travers le pays ».
Un programme participatif
Changer l’hymne national « est un projet citoyen » , a dit le ministre de la Renaissance culturelle. « Ça engage certes le gouvernement, mais il engage le citoyen également », a-t-il indiqué. Pour ce faire, un programme participatif est mis en place. « Avec l’instruction du président de la République, nous avons décidé que ça soit un programme participatif, inclusif qui fera en sorte que nous ayons des rencontres à travers le pays », a-t-il expliqué.
Ainsi, une première grande rencontre aura lieu à Tillabéri en marge des activités de la fête tournante du 18 décembre « puis dans les autres chefs lieux des régions les experts se rendront pour animer des rencontres, recueillir des points de vue des citoyens », a dit Assoumana Malam Issa. Il a lancé un appel « à tout nigérien qui se sent capable d’apporter sa contribution globalement en proposant un hymne ou bien en proposant des modifications des paroles de l’hymne existant est attendu et sa contribution est la bienvenue », a-t-il rassuré. « Le président nous a dit de prendre le temps qu’il faut pour faire quelque chose de bien », a-t-il conclu.
Pour mémoire, les paroles de « La Nigérienne », l’hymne national du Niger depuis 1961, sont de Maurice Albert Thiriet, un compositeur français, tandis que Robert Jacquet et Nicolas Abel François Frionnet ont composé la musique. Tout récemment, des artistes nigériens sont parvenus à traduire les paroles en langues nationales, notamment le Hausa et le Djerma.
Almoustapha Boubacar