Un atelier de sensibilisation des médias sur la participation politique des femmes a eu lie hier mardi 15 octobre 2O19 à la Maison de la Presse. Organisée par l’APAC en partenariat avec l’Observatoire Femmes et Médias, il a été financé par Onu-Femmes. Ledit atelier a vu la participation de plusieurs personnalités œuvrant dans le domaine du genre et de la communication. Il a été présidé par le Président du CSC, qui, dans son discours d’ouverture a souligné l’importance qu’il faut accorder à une telle rencontre.
En effet, cet atelier va permettre d’édifier les médias sur la participation effective des femmes en politique qui, actuellement, est très faible. Il s’agira, ainsi, par un effort de diffusion de communications axées sur le genre mettant en vedette les femmes, d’accomplir un changement qualitatif pour que celles-ci parviennent à jouer un véritable rôle en politique au même titre que les hommes.
D’après Amina Niandou, Présidente de l’APAC, le choix du thème de cet atelier « n’est pas un fait de hasard. Il résulte du constat selon lequel les médias nigériens n’accordent pas une place de choix aux thématiques sur les femmes tout comme ils ne leur donnent pas suffisamment la parole pour leur permettre de s’exprimer pleinement. Ce constat est du reste le fruit de plusieurs monitorings de la presse nigérienne dans sa diversité, mené par les services compétents du CSC en collaboration avec l’APAC-Niger et l’IPAO ».
Suivant le monitoring sur le genre qui a concerné 2O organes de presse écrite et audiovisuelle, aussi bien publique que privée, les sujet relatifs aux femmes n’ont bénéficiés dans les bulletins d’information que d’un cumul de temps de 9mn 02s, soit 7,97% alors que ceux relatifs aux hommes ont bénéficié de1h 44mn 19s, soit 92,03% sur les télévisions.
Dans les radios mainstream, c’est un temps d’1h 09mn 44s où 93,33% qui a été consacré aux sujets portant sur les hommes et 4mn 59s pour les femmes, soit 6,6% de temps. Au niveau de la presse écrite, c’est un espace de 20049, 75 cm2 qui a été réservé aux hommes contre 3057 cm2 pour les femmes. Cette proportion d’accès des femmes aux médias met en lumière la rupture d’égalité pratiquée par les médias nationaux sur les questions du genre en politique.
Une rupture d’égalité qu’il faille corriger. D’où l’intérêt d’un tel atelier de sensibilisation des journalistes et responsables des médias sur la participation politique des femmes.
Dès l’instant où le Niger organisera en 2020 à 2021, des élections municipales, législatives et présidentielles, il faut s’y attendre que les femmes prennent part à ce processus. « Mais cette participation ne devrait plus être une simple formalité car il est temps que cette frange qui représente plus de la moitié de la population joue sa partition, à travers d’une part, des nombreuses candidatures à tous les niveaux de scrutins et d’autre part en sortant massivement pour voter les candidats et candidates de leurs choix », d’après Amina Niandou.
Par contre, un certain mauvais traitement des questions relatives aux femmes fait des stéréotypes, préjugés, clichés et autres biais, se constate au niveau de certains organes de presse et crée un véritable écueil à franchir pour que celles-ci participent à la vie politique nigérienne.
Il faut noter que plusieurs autres communications ont marqué l’ouverture de l’atelier. Il s’agit de celles de la Représentante de Onu-femmes au Niger et de la Représentante de l’Observatoire Femmes et Médias.
Toutes les intervenantes se sont réjouies de l’initiative. Les thématiques traitées au cours de la rencontre ont porté sur les Résultats du Média Watch (MWD), la Charte pour l’amélioration de l’image de la femme dans les médias, le Plan d’action de la politique nationale sur le genre (PNG). Il a été aussi présenté aux participants de l’atelier des communications portant sur l’Observatoire Femmes et Médias, la Convention sur l’équité du genre dans les médias et le rôle du CSC.
Bassirou Baki Edir