Le vendredi 4 octobre dernier, le Président béninois, Patrice Talon, a effectué une brève visite de travail au Niger. Reçu au Palais de la présidence par son homologue nigérien, Issoufou Mahamadou, également Président en exercice de la CEDEAO, les deux Chefs d’Etat ont évoqué, au cours de leur entretien qui a duré plus de deux heures d’horloge, plusieurs questions d’actualité tant au plan bilatéral que régional.
Des échanges qui ont surtout porté sur le gigantesque projet de pipeline nigérien qui va jusqu’au Bénin, notamment son apport dans le développement économique de deux pays et au-delà, celui de la sous la région. Sur ce point, le Chef de l’Etat béninois a déclaré que « même si c’est le Niger qui porte ce projet dans toute sa dimension, en ce qui concerne l’exploitation du pétrole, le Bénin sera aussi traversé et bénéficiera de cet important investissement qui renforce la coopération et l’interdépendance entre nos deux pays », avant d’ajouter que « c’est une bonne chose, parlant de ce projet, parce que cela prouve que ces deux pays sont siamois. Que cet investissement est de taille, structurant et révèle le potentiel de développement de nos deux pays ».
La question de la voie ferroviaire Niger-Bénin, une infrastructure était également au centre des échanges entre les deux Chefs d’Etat. «Nous avons aussi évoqué la nécessité de réveiller notre ambition pour le chemin de fer, qui est également une infrastructure intercommunautaire pour le transport de biens et de marchandises », a dit le Président Talon.
Malheureusement, a-t-il poursuivi, «la mise en œuvre de notre ambition s’est heurtée à quelques problèmes juridiques et d’incompréhension entre les divers partenaires, ce qui a plombé ce programme ». Toutefois, « les besoins de financement pour le chemin de fer entre le Benin et le Niger sont mobilisables, ce qui justifie à nouveau notre regain d’intérêt pour le programme de développement de cette infrastructure », a déclaré le Président béninois. a en croire les propos du Président Talon, l’espoir est permis pour la reprise de ce grand projet de chemin de fer.
S’agissant de la question de sécurité et la lutte contre le terrorisme dans la région, Patrice Talon a déclaré avoir rendu compte au Président Issoufou Mahamadou, des conclusions de la réunion technique entre les ministres des Finances, les ministres de la Défense et les Chefs d’Etat-major des armées des pays membres de l‘UEMOA ».
Une réunion qui devait, apprend-on, concrétiser la décision des Chefs d’Etat de l’espace UEMOA, de mettre 500 Millions de Dollars US, soit environ 300 Milliards de FCFA dans le financement de la lutte contre le terrorisme dans la sous régionale. A cette réunion de Dakar, a dit le Président Talon, « nous avons établi les modalités de mobilisation et de décaissement de cet important moyen financier et défini les modes d’utilisation, le modèle de coopération à mettre ensemble pour utiliser ces ressources en vue de faire face au terrorisme et principalement dans les pays qui sont aujourd’hui au front, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger ».
En outre, a-t-il indiqué, « j’ai évoqué avec le Président en exercice de la conférence des Chefs d’Etats de la CEDEAO, SE. Issoufou Mahamadou, les modalités de mobilisation de ces 500 millions complémentaires et le Président Issoufou transmettra avec le Président de la Commission, les éléments de réflexion et les voies que nous avons identifiées pour la mobilisation rapide de ces ressources ».
Abordant la question de la fermeture des frontières du Nigeria avec certains de ses pays voisins, notamment le Niger et le Bénin, Talon a laissé entendre que les techniciens des services de sécurité, de la défense et des douanes de ces différents pays travaillent d’arrache-pied pour trouver les meilleures solutions à ce problème.
Oumar Issoufa