Une date, deux congrès, un parti. C’est le destin du parti Lumana FA. Un destin compatible avec les traditions établies par son désormais ex président national Hama Amadou.
Juridiquement et éthiquement, Hama n’a plus qualité à présider aux destinées de Lumana. Le leadership de Hama est derrière lui. La course à la succession est de mise.
Au congrès tenu à Dosso, Oumarou Noma a été plébiscité. Il compte ouvertement deux poids lourds dans ses rangs : Yacouba Mereda et Sala Assane. Noma incarne la légalité. Peu de doute que le parti lui reviendra. En face, ceux qui prétendent avoir la légitimité.
Or aucune légitimité ne pourrait résister à l’épreuve du temps. Mieux, le camp de la légitimité est traversé par des vents contraires sur fond d’intérêts divers et d’ambitions dissimulées. La preuve c’est que ce camp, tout en acceptant que Hama relève du passé, n’a pas pu désigner un nouveau leader.
Il s’est contenté d’une direction tournante. Cela a le mérite que personne ne sera responsable. C’est cela aussi le style Hama, un style personnalisé, à la limite égoïste qui refuse l’émergence de nouveaux leaders capables de disputer la direction du parti au manitou. Or Hama c’est désormais du passé. Noma ira jusqu’au bout.
Il a le mérite rare de détrôner ce que certains observateurs politiques appellent le ‘’gourou’’. Au regard des échéances électorales annoncées, il est fort à parier que Lumana est loin d’être en ordre de bataille. A vouloir trop gagner, l’on perd tout.
C’est la principale leçon qu’inspire le gâchis que Hama n’a pas su éviter à ses ouailles en voulant forcer le destin. Certes l’espoir faire vivre, mais le jour où la candidature de Hama Amadou sera rejetée par le juge constitutionnel, plus d’un lumaniste ‘’intégriste’’ se sentira dans la déréliction totale, sans appui ni secours. Il faut savoir s’arrêter pendant qu’il est encore temps.
Tiemago Bizo