Ils étaient nombreux, les cadres aux profils bien étoffés à prendre d’assaut la salle de réunion n°1 du Grand Hôtel de Niamey au Niger, ce jeudi 29 août 2019, pour participer à la 1ère Réunion des boursiers nigériens de l’AAI (Africa America Institute) et du YALI (Young African Leaders Initiative), c’est-à-dire les jeunes formés au Mandela Washington Fellowship communément appelés YALI MWF.
L’objectif visé en organisant cette réunion consiste à « créer un partenariat intergénérationnel en vue de mettre en place un réseau qui va faciliter les interactions entre les différentes capacités dans toutes les disciplines possibles pour faire avancer les projets et programmes de développement au Niger que ce soit en éducation, le business, l’entreprenariat et l’action civique », a expliqué Dr Ousseina ALIDOU, Professeur à Rutgers, Université d’Etat du New Jersey. C’est une initiative de l’AAI à laquelle s’est associée la Rutgers University.
Le réseau qui sera ainsi mis en place va servir de plateforme de dialogue intergénérationnel qui permettra aux nigériens qui en sont membres de s’épauler dans différentes actions de développement. « Ce sera une organisation qui permettra aux plus anciens de faire le coaching des plus jeunes par leur savoir faire acquis au cours de leurs longues années d’expériences. Quant aux anciens qui n’ont pas été exposés dans leurs pratiques scientifiques aux technologies actuelles et aux nouvelles méthodologies, ceux-là vont aussi apprendre auprès des plus jeunes », a souligné Dr Ousseina ALIDOU.
Il ne sera pas exclusivement réservé à ceux qui ont bénéficié d’une bourse de formation des Etats-Unis mais reste ouvert à tous ceux qui désirent y adhérer.
Le Niger est une pépinière insoupçonnée de jeunes leaders porteurs de projet innovants et des expertises avérées dans divers domaines comme l’éducation supérieure, la recherche, la technologie et bien d’autres filières tout comme dans de nombreux autres pays d’Afrique francophone comme le Burkina Faso, le Mali, le Togo et le Benin. Il s’agit, alors, de développer des actions concrètes pour valoriser les expertises locales, encourager la jeunesse et démontrer que les pays d’Afrique francophone disposent d’un atout sur lequel il faut désormais compter, celui du plurilinguisme, contrairement aux pays anglophones.
Le Niger, le Burkina Faso, le Mali, le Togo et le Benin possèdent, en effet, de nombreux cadres qui, pour avoir été formés aux Etats-Unis, parlent Anglais en plus du Français. Le réseau en gestation va, alors, contribuer à éveiller les consciences sur cet atout afin que celui-ci soit pris en compte par les organismes internationaux dans la programmation des projets de développement destinés à l’Afrique.
Des approches de plus en plus innovantes accompagnées d’un leadership éclatant dans tous les secteurs fleurissent dans ces pays mais qui, du fait qu’ils soient francophones, manquent de visibilité dans les organisations internationales et autres organismes de développement.
De très bonnes contributions et de superbes actions qui peuvent être des leçons pour le monde extérieurs passent inaperçues faute de canaux de diffusion appropriés. D’où l’importance de la création d’un réseau qui aura pour ambition de faire découvrir le potentiel qui existe au Niger et que le facteur langue ne soit plus une barrière pour les acteurs de développement qui veulent développer des partenariats dans nos pays.
Un forum est prévu en février 2020 au cours duquel seront exhibés tous les talents et les innovations qui se réalisent au Niger et les possibilités de partenariats qui émergeront de ce premier rendez-vous. Le Niger sera la plateforme de rencontre de tous les les pays où le même type de forum s’est tenu.
Après la réunion du Grand Hôtel, les discussions ont continué autour d’un repas au ‘’Restaurant Le Pilier’’. Un repas qui prit fin par une ovation adressée à Gaston KABA qui a été enseignant et mentor de nombreuses personnalités présentes à la rencontre.
Bassirou Baki Edir