La date du 4 août 2019 restera à jamais gravée dans l’histoire politique du Moden Fa Lumana. « Orphelin » depuis la fuite spectaculaire de son leader, Hama Amadou, aujourd’hui ex-président du parti, à la suite de la décision du 26 juillet dernier du juge des référés du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey qui l’interdit de ne plus « parler ou d’agir au nom de cette formation politique », le Lumana vit une situation de plus malheureuse qu’aucun parti politique au Niger n’a vécue jusque-là.
Le 4 août dernier à Dosso et Niamey, ses orphelins ont séparément tenu deux congrès. Le premier, organisé à Dosso, a été convoqué par le président par intérim du parti, Oumarou Noma, confirmé dans ses fonctions du premier responsable du parti par la justice nigérienne. Le second congrès a été l’œuvre d’une partie du bureau politique national que d’aucun appellent le clan du président déchu du Moden Lumana, Hama Amadou. Chacune de deux ailes se revendiquent la légitimé.
« Un faux débat », estiment bon nombre d’analystes politiques, au regard de la dernière décision de justice rendue en faveur du président par intérim du parti, Oumarou Noma, qui a assigné Hama Amadou en justice, après que ce dernier ait décidé, par lettre en date du 19 juillet 2019, de le déchoir de ses fonctions du président par intérim. Ce différend à l’interne entre les « orphelins » du Lumana qui s’entredéchirent dans une guerre de positionnement, risque de se retrouver, à l’allure où vont les choses, devant les tribunaux.
Et au stade actuel de la situation juridique de ce parti, en référence surtout à l’ordonnance du 26 juillet dernier du juge des référés du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey, la légitimé est du côté de Noma Oumarou. C’est d’ailleurs pour cette raison que beaucoup d’analystes estiment qu’au regard de la loi, seules les conclusions issues du congrès tenu à Dosso sont valables.
(Affaire à suivre).
Oumar Issoufa