Dans l’organisation du Hadj 2019, l’on avait pensé que cette année les pèlerins nigériens pourraient dormir tranquillement et notamment avec les mesures innovantes préconisées par le Commissariat à l’Organisation du Hadj et de la Oumra (COHO). Mais depuis le scandale de Corruption annoncé en direct de la Kaaba, la main sur le Saint Coran par Elhadji Salissou Rabiou, plus d’un se demande dans quel pays sommes-nous.
En effet, les responsables du Haut-Commissariat à l’organisation du Hadj et la Oumara n’ont pas daigné réagir à cette grave accusation. Côté justice, rien n’a filtré à savoir si le procureur a ouvert une enquête sur cette affaire ou non. Toutefois, de sources bien informées, la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) serait en train d’auditionner certains acteurs pour éclairer la lanterne des Nigériens.
De quoi s’agit-il ?
Une mission du Comité d’organisation du Hadj et la Oumra vient de séjourner en terre sainte d’Arabie Saoudite pour s’assurer de la bonne organisation du Hadj 2019 en prenant des dispositions utiles pour le déroulement du Hadj dans des conditions acceptables. Selon nos informations, le cabinet du premier ministre aurait désigné des personnes dans ce comité pour un souci de transparence et de crédibilité de cette mission. Contacté par nos soins sur cette affaire, le président de la Fédération pour le pèlerinage et la Oumra et président de l’Association nationale des Agences pour le hadj et la Oumra (ANAP), Elhadji Moumouni Amadou nous a confié : « J’ai suivi la déclaration de Salissou comme tout le monde à la télé. Si ce que Salissou a dit est faux, je pense que les intéressés doivent porter plainte contre lui. Mais jusqu’à présent à ma connaissance personne n’a porté plainte donc ça veut dire ce que ça veut dire mais moi je n’ai pas de commentaire à faire sur cette déclaration.» Pour un souci d’équilibre, nous avons vainement tenté d’avoir la version du COHO malgré le rendez-vous à nous accordé par le Haut-commissaire. Il n’était pas disponible pour nous recevoir car très pris par la gestion du transport des pèlerins en ce moment où il est très sollicité. Mais nous osons espérer que ce n’est pas une excuse pour ne pas s’expliquer si tant est que Sieur Djibrilla Boukari aurait un peu d’égard pour l’opinion publique. Un responsable accusé des faits aussi graves n’a d’autres attitudes que de se laver ou rendre le tablier. Autrement, il appartient au procureur de la République de s’autosaisir pour lui demander des comptes sur ses forfaitures. L’on se rappelle bien avant l’actuelle équipe, celle de Belko Garba accusée à tort ou à raison de malversations a fini par rendre gorge. Il est juste attendu des responsables d’être des modèles dans la gestion des affaires publiques et dans le cas d’espèce où il est question du 5ème pilier de l’Islam, il y a de quoi s’apitoyer sur le sort de tous les acteurs qui voudraient tricher avec les biens à eux confier par les pèlerins qui ne demandent qu’on leur offre au moins un service de qualité pour leur argent. Mais à entendre les différentes affaires et abus dans le monde du Hadj et la Oumra autant dire qu’il s’agit d’un business comme un autre tant certains ont vendu leurs âmes au diable. Le COHO étant rattaché à la primature alors le chef du gouvernement en personne est interpellé pour dire aux Nigériens la vérité sur cette affaire. Sinon le silence de son cabinet sur ce scandale serait interprétée comme une complicité de cette indélicatesse. Une chose est sûre notre tour au niveau des acteurs du Hadj et la Oumra nous a permis d’entendre les récriminations des uns et des autres à savoir magouilles et corruption qui entachent l’organisation du Hadj et la oumra dans notre pays.
Le transport des pèlerins, la pomme de discorde pour le hadj au Niger
« Cette année les agences pour le Hadj et la Oumra ont subi une injustice sans précédent dans la mesure où chaque année nous procédons par un tirage au sort pour déterminer l’ordre de départ par agence mais cette année le COHO nous a privé d’autorité de ce mécanisme qui garantit l’équité entre les agences. Cette année ils ont fait le forcing sans passer par le tirage au sort. C’est présentement un conflit entre nous et le COHO », s’indigne le président des Agences pour le hadj et la Oumra.
A l’épreuve des faits, il s’avère que la vraie pomme de discorde dans l’organisation du Hadj au Niger c’est bel et bien le transport des pèlerins. C’est aussi un domaine de souveraineté et tant que le Niger ne disposera pas de ses propres avions ou du moins des partenaires sûrs, il y aura toujours des ratés dans l’organisation du Hadj. C’est récurrent, le plus souvent l’échec ou le succès du Hadj au Niger dépend du transport. « Le principal problème qu’on a c’est un problème avec l’avionneur. En ce qui concerne le transporteur, le choix de l’avionneur ne dépend pas de nous. C’est la compagnie Niger Airways qui a le monopole du Hadj au Niger qui le droit de choisir l’avionneur. Nous, nous sommes tenus de nous acquitter du paiement des frais au transporteur retenu par le ministère des transports. Nous déplorons le fait que nous qui sommes les principaux acteurs on nous met de côté pour le choix des compagnies de transport au profit des autres. Nous déplorons particulièrement le fait que cette année la compagnie MAX AIR nous a imposé un contrat de façon unilatérale qui ne nous donne pas suffisamment de garanties», nous a confié Elhadji Moumouni Amadou, président de l’ANAP.
Et Hadjia Haoua Maikodomi, cheffe d’Agence Hadj et Oumra d’ajouter que l’Etat du Niger a intérêt à chercher les voies et moyens pour une résolution de la question du Hadj de manière structurelle. Selon elle : « La libéralisation du secteur de transport mettra fin à cette injustice et au favoritisme concernant les avionneurs. Chaque groupe choisira son transporteur librement, comme l’a fait Almanassiq sans passer par le COHO ». Il importe que toutes les Agences pour le Hadj et la Oumra soient logées à la même enseigne !
Elh. M. Souleymane