Le Jeudi 18 juillet 2019, la Salle Margou de l’Hôtel Gawèye a servi de cadre à la réunion des ministres en charge des hydrocarbures des pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette réunion s’est tenue après celle des experts qui s’est déroulée à l’Auditorium Sani Bako du Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur.
La Politique Régionale de Développement des Secteurs des Hydrocarbures et le Programme Régional de Facilitation de l’Approvisionnement en Produits Pétroliers dans l’Espace CEDEAO, sont les deux documents essentiels sur lesquels se sont penchés les participants à ce conclave d’envergure. Un conclave qui a enregistré la présence de nombreux invités de marque et qui a été présidé par le Premier Ministre Brigi Rafini.
En ouvrant les travaux, le Chef du Gouvernement nigérien a, d’abord, insisté sur le prix qu’attache le Président de la République Issoufou Mahamadou, Président en exercice de la CEDEAO, à l’intégration sous-régionale. D’après lui, la rencontre de Niamey qui rassemble les ministres en charges des hydrocarbures et les éminents experts du domaine, s’inscrit dans la dynamique de cette intégration.
Brigi Rafini s’est aussi réjouit de l’efficacité, de la rigueur et du dévouement des experts qui interagissent dans le secteur des hydrocarbures et se démènent à produire et fournir, avec sérieux et discrétion, un admirable travail aux Gouvernements des Etats membres.
Il a, par ailleurs, transmis aux éminentes personnalités présentes à la réunion, les salutations et les encouragements du Président de la République Issoufou Mahamadou, en même temps Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO.
A propos des documents à examiner au cours du conclave de Niamey, le Premier Ministre a indiqué que ceux-ci traduisent les importants défis auxquels fait face l’Afrique de l’Ouest. Des thèmes qui, selon Brigi Rafini, s’inscrivent aussi dans l’esprit d’harmoniser le cadre législatifs et règlementaire afin de créer les meilleures conditions d’un développement durable des Etats de l’espace régional.
Evoquant la question de l’industrie extractive dans l’espace Ouest-africain, il a énuméré de nombreux défis affectant le secteur. Des défis qui tournent autour du faible développement des ressources humaines, de l’insuffisance des infrastructures et des moyens de transports des hydrocarbures, de la disparité des réglementations et des normes dans les pays membres, de la fiscalité qu’il faille revoir, etc.
S’agissant du transport des hydrocarbures, le Chef de Gouvernement nigérien a expliqué celui-ci se fait à 95% par des camions citernes alors que cette activité peut se faire par des pipelines qui, eux, sont plus sûrs et moins coûteux.
Il a, en ceci, rappelé que l’espace CEDEAO dispose à lui seul plus de 30% des ressources extractives africaines. Il faut alors, selon lui, relever tous les défis qui affectent le secteur pour que nos populations tirent le plus de profits dans l’exploitation de ces ressources qui reposent dans notre sous-sol.
D’après Sediko Douka, Commissaire Energie et Mines de la CEDEAO, dans le but de faire face aux défis affectant le secteur des hydrocarbures, « plusieurs actions ont été menées au niveau régional, à savoir : pour le secteur pétrolier : la formulation de la politique de développement des hydrocarbures de la CEDEAO, la formulation d’un programme régional de facilitation de l’approvisionnement en produits pétroliers dans l’espace CEDEAO, l’harmonisation des spécifications des produits pétroliers, l’élaboration de la stratégie régionale sur le Gaz du Pétrole Liquéfié (GPL), etc. »
En lien avec ces actions, le Commissaire Energie et Mines de la CEDEAO a, aussi, expliqué les articulations de la politique régionale de développement du secteur des hydrocarbures et donné d’amples précisions sur le programme régional de facilitation de l’approvisionnement en produits pétroliers.
Il s’est, en outre, appesanti sur l’élan pris par la CEDEAO à rendre l’espace régional attractif du point de vue énergétique. En effet, sur ce plan, il a indiqué que « les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont adopté en décembre 2018, le plan directeur de développement des moyens régionaux de production et de transport d’énergie électrique de la CEDEAO horizon 2019-2023. Ce schéma directeur vise en la génération de 16 GW d’énergie dont 31% utilisant le gaz naturel et la construction de 23000 km de lignes d’interconnexions électriques. Ce qui dénote toute l’importance à accorder au secteur du pétrole et du gaz dans la région ».
Il a, également, laissé entendre que « les ministres en charge de l’énergie de la CEDEAO ont lancé en juin 2018, le marché régional de l’électricité. Un Centre d’Informations et de Coordination est présentement en construction à Cotonou au Benin pour jouer le rôle de bourse d’achats et de ventes d’électricité. Désormais, dès l’achèvement de certains projets d’’interconnexions électriques, toute l’Afrique de l’Ouest sera interconnectée et les transactions d’énergie se feront en multilatérale plutôt que le bilatéral en vigueur actuellement ».
En terminant son allocution, Sediko Douka a affirmé que « la CEDEAO souhaite que tous ses Etats membres atteignent des niveaux optimaux de sécurité énergétique et optimisent les avantages tirés des ressources minières et pétrolières de la Communauté. En coopérant pour harmoniser les politiques et les programmes d’intégration régionale, la communauté souhaite disposer d’un secteur géo-attractif bien organisé, très varié et développé, ainsi que d’un secteur énergétique efficient et efficace ».
Bassirou Baki