Monsieur le Président Abdelfattah Al Sissi, Président de la République Arabe d’Egypte et Président en Exercice de l’Union Africaine,
Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,
Mesdames et Messieurs les Présidents des Commissions Economiques Régionales
Madame Secrétaire Général Adjointe des Nations Unies,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Distingués Hôtes, amis et partenaires du Niger et de l’Afrique,
Mesdames et Messieurs,
Le Niger est heureux d’accueillir la toute première réunion de coordination entre l’Union Africaine et les Communautés Economiques Régionales. Le Niger est d’autant plus honoré que cette réunion se tient au lendemain de la tenue ici même à Niamey, de la 14ème session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement l’Union Africaine, dédiée au lancement de la phase opérationnelle de la zone de libre-échange continentale Africaine (ZLECAf). Les lampions de cet évènement couronné de succès sont à peine éteints, que l’Afrique se retrouve une de fois de plus réunie pour un autre sommet tout aussi extraordinaire car il marque le démarrage d’un processus désormais institué, de concertation et de coordination entre la commission de l’Union Africaine et les Commissions régionales.
Au nom du peuple Nigérien je souhaite, à tous, la chaleureuse bienvenue, ici, à Niamey.
Je voudrais remercier et féliciter le Président Paul Kagamé, champion du programme de réformes de notre institution commune, réformes au titre desquelles il convient de noter la réforme du financement de notre organisation, la restructuration de l’organigramme de la commission et la présente initiative d’institution des réunions de coordination entre la commission de l’union Africaine et les Commissions Régionales et la suppression du deuxième sommet ordinaire.
Permettez-moi aussi de remercier les membres du bureau de notre conférence, les présidents des communautés économiques régionales et les dirigeants des différentes commissions pour leur dévouement à la cause de l’intégration de notre continent.
Je voudrais aussi remercier les Présidents de la Banque Africaine de Développement et d’Eximbank Afrique pour leurs efforts inlassables dans l’accompagnement de nos projets d’intégration du continent.
Mesdames et Messieurs,
Notre réunion revêt un caractère tout particulier, car elle se doit de pouvoir poser les jalons d’une synergie créatrice, à même de faciliter les divers processus et initiatives que nous avons engagées, afin de promouvoir le développement économique et social de nos pays et de transformer qualitativement notre continent.
Dans le cadre de notre planification stratégique à l’horizon 2063, marquant le centenaire de la création de notre organisation commune, nous avons fixé des objectifs ambitieux mais conformes aux aspirations de nos populations à la prospérité. Nous avions élaboré un programme (l’agenda 2063) et son plan d’action à dérouler en cinq plans décennaux pour atteindre notre vision de l’Afrique que nous voulons pour 2063 : « Une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène internationale ». En fait cet agenda n’est qu’une mise à l’échelle continentale des programmes que nous mettons en œuvre au niveau national et au niveau régional. Il est donc extrêmement important que les activités menées par les différentes commissions régionales et celles menées par notre commission fassent l’objet de coordination non seulement pour éviter les duplications et appliquer le principe de subsidiarité, mais aussi pour partager les expériences et les résultats et s’assurer que nous avançons ensemble, au même rythme et dans la même direction et qu’aucune zone de notre continent n’est laissée sur le chemin. Le premier plan décennal 2013-2023 de l’agenda 2063 est à mi-parcours de son exécution. Si une avancée exceptionnelle a été enregistrée sur le projet de zone de libre-échange continentale, les 11 autres projets phares de ce plan décennal n’ont pas fait de progrès significatif dans leur mise en œuvre. Ils ont besoin de beaucoup d’efforts supplémentaires, d’une plus grande attention des dirigeants que nous sommes et d’un suivi plus rapproché, toutes choses qui ne peuvent se faire que dans un cadre de coordination du genre de celui que nous mettons en place aujourd’hui. Je voudrais rappeler qu’en plus de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine, ce premier plan décennal a prévu 11 autres projets phares :
◊ Le projet de réseau intégré de trains à grande vitesse ;
◊ Le projet de l’université virtuelle panafricaine ;
◊ La Stratégie africaine des matières premières ;
◊ Le Forum africain annuel ;
◊ Le projet d’espace aérien unique en Afrique;
◊ Le projet de passeport africain et de libre circulation des personnes;
◊ Le projet des institutions financières continentales;
◊ Le projet du barrage du Grand Inga;
◊ Le projet du réseau virtuel panafricain
◊ Le projet de faire taire les armes d’ici à 2020;
◊ Le projet relatif à l’espace.
Mesdames et Messieurs,
La volonté d’unité et d’intégration a toujours été l’un des objectifs majeurs des pères fondateurs de notre organisation. Cette préoccupation a régulièrement été réaffirmée par les dirigeants africains et, si bien articulée dans des documents fondateurs comme le Traité d’Abuja et le Plan d’Action de Lagos, qui sont de véritables plateformes dédiées au développement économique et à l’intégration du continent.
Du reste le Traité d’Abuja fait une place de choix aux Communautés Economiques Régionales et les considère comme étant les instruments privilégiés d’intégration et de développement du continent.
Je suis heureux de constater que nous sommes justement sur la bonne direction à travers notre décision d’instituer les réunions semestrielles de coordination réaffirmant ainsi le rôle des communautés économiques régionales dans l’avancement global du processus d’intégration du continent.
Les Communautés économiques régionales occupent une place centrale dans l’intégration et le développement de l’Afrique. Elles constituent les piliers sur lesquels le continent doit pouvoir construire l’Afrique que nous voulons, de l’Agenda 2063. Elles sont censées être des plateformes d’harmonisation des politiques entre les états membres, au niveau régional et continental. Certaines ont fait des avancées significatives sur certains projets intégrateurs tels que la libre circulation, le tarif extérieur commun, la monnaie commune. C’est le cas de la CEDEAO avec la suppression des visas, le tarif extérieur commun et la monnaie commune à l’horizon 2020 et des autres communautés dans certains domaines.
Ces communautés économiques régionales ont certainement besoin d’être revitalisées et faire l’objet d’un repositionnement conséquent, afin qu’elles puissent remplir leur vocation de moteur de la transformation structurelle des économies africaines, comme le suggère le Rapport Kagame. Il convient de relever que les niveaux d’intégration disparates dans lesquels se trouvent ces communautés économiques régionales ont fait l’objet de préoccupations à diverses occasions. Notre réunion d’aujourd’hui nous en donne une excellente occasion pour échanger, en tant que Chefs d’Etat et de Gouvernement, avec les dirigeants des Communautés Economiques régionales, pour appréhender toutes les voies qui s’offrent à nous, afin d’améliorer l’efficacité du processus d’intégration africaine. Il s’agit d’examiner l’architecture institutionnelle que nous avons mise en place, 08en analysant le travail de fond qui a été mené jusqu’ici, et de faire des recommandations qui devraient permettre une vraie synergie, qui va accélérer le processus d’intégration africaine.
Il revient aux dirigeants des Communautés Economiques Régionales ici présents de nous édifier davantage sur la voie à suivre pour rattraper les retards enregistrés et accélérer l’intégration, à la lumière des évolutions que je sais positives au niveau de la volonté politique des pays africains.
Je voudrais enfin, tout en renouvelant l’appréciation et le grand intérêt du Niger pour cette première réunion de coordination UA-CERs, réaffirmer toute la foi et l’engagement de mon pays dans le processus d’intégration régionale et de prospérité de l’Afrique.
Je vous remercie de votre attention