Dans une interview exclusive qu’il a accordée à Niger Inter Magazine cette semaine, le ministre de la défense, Kalla Moutari persiste et signe : Hama Amadou doit s’expliquer devant le juge pour ses propos accusant le gouvernement d’envoyer délibérément une catégorie de soldats à la mort.
Rappelons qu’après la perte d’une trentaine de soldats le 14 Mai dernier, Hama Amadou a tenu ces propos : « Je pense que le Gouvernement que nous avons, profite du problème de l’insécurité pour délibérément envoyer à la mort une certaine catégorie des soldats nigériens, s’il ne prend pas des mesures de les radier simplement des listes de l’armée pour des motifs les plus absurdes » (sic).
Immédiatement le ministre Kalla Moutari a dit avoir porté plainte contre le leader de Lumana FA qui vit en exil depuis son évacuation sanitaire pour des raisons humanitaires. «… je suis déterminé à laver notre gouvernement, à laver les responsables militaires de tout soupçon parce que cette accusation est très grave. Il nous accuse d’assassinats et de radiations ciblés, des crimes passibles de lourdes peines », a confié Kalla Moutari à Niger Inter Magazine.
Et le ministre de la défense nationale de préciser : « … ces propos avérés ou non peuvent avoir comme conséquences de graves incidents au sein de l’armée. Une armée que nous mobilisons pour la guerre. Pour toutes ces raisons, nous ne laisserons pas passés ces propos surtout qu’ils viennent d’une personne qui a occupé des hautes fonctions dans notre pays. Les volées de bois vert de ses obligés ne nous ferons pas reculer. Mais nous souhaiterions bien nous tromper du sens que nous avons donné à ses propos. »
Pour Kalla Moutari : « Cet homme politique nous a très gravement accusés, nous et les responsables militaires. Nous avons souhaité qu’il produise au juge les éléments de son accusation et nous nous donnerons le droit de nous défendre. »
En juin 2000, sous le magistère du même Hama Amadou alors premier ministre, c’était le Chef d’Etat-major général des armées, le colonel Moumouni Boureima qui avait porté plainte contre les journalistes du Canard Libéré pour ‘’Diffamation et incitation des forces de défense à la désobéissance’’.
Tiemago Bizo