« Vaincre sans péril » ou éliminer le favori de la Présidentielle de 2021, Monsieur Bazoum Mohamed, avant même la tenue des élections, tel semble être le rêve ou la partition mise en musique par l’opposition nigérienne et ses relais de la presse et autres médias sociaux. Dans leurs manigances maléfiques et occultes comme envoutés par le génie « Tchatcheur » ou pris d’une overdose de Nectar et d’ambroisie, le breuvage hilarant des Dieux Grecs, l’opposition semble avoir découvert la pierre philosophale. Euréka ! Les alchimistes des « fake-news » et autres ragots de bas étage croient détenir la panacée, l’arme fatale pour mettre knock-out (KO) le candidat du PNDS. C’est même un article constitutionnel, le 47 qui est invoqué. Le compte de Bazoum est réglé !
Comme, il faut avoir un « Fou du Roi » pour débiter certaines insanités dont des Hommes responsables s’abstiennent, Lumana a trouvé le sien, en l’Honorable Halidou Nassirou, qui ne fait pas honneur à ses pairs parlementaires, dans un entretien accordé à Canal 3, le 6 mai dernier. Cet homme qui s’est battu, corps et âme, contre un test d’ADN pour déterminer la filiation des bébés Hama Amadou a retrouvé, miraculeusement, la langue en s’épanchant sur celle de Bazoum. « Bazoum est arrivé au Niger sur ses pieds, il n’est pas né de père ni de mère nigériens », a-t-il lancé sans aucune hésitation. Le nom « Bazoum », ajouta-t-il n’est même pas Nigérien ! Que dire de ces Razak, Abdoulkader, Omar et autres noms en vogue au Niger ayant supplanté les Damana, les Tchiwaké, les Boulama, les Ambouta, les Kimba, les Amarazak, Lompo, Rouga ? Il ne faut pas être un spécialiste de l’ethnonymie pour savoir qu’ils sont arabes. Que je sache, « Nassirou », son propre nom n’est-il pas une déclinaison de Nasser ?
Bazoum Mohamed ne serait pas un Nigérien D’ORIGINE, condition sine qua non pour être candidat aux élections présidentielles. « DROGINE » (en Hausa ou Zarma), tous les acheteurs de pièces détachés fréquentant les boutiques des « Ibo » le savent, c’est la bonne pièce standard. Elle est différente de la camelote banale de contrefaçon, bonne juste, le temps, d’un dépannage. La pièce non originale dont il est question, contrairement à la tradition consacrée, n’est pas, cette fois-ci, chinoise mais, libyenne. Bazoum serait libyen. Il se susurre et se murmure qu’il serait arrivé au Niger circoncis donc, à 7 ans environ. D’autres ajoutent, sans sourciller, qu’un leader de la société civile détiendrait un enregistrement des années d’avant la Conférence Nationale où Bazoum aurait déclaré : « si la merde éclate dans ce pays (Niger), je partirai à ma Libye natale…). Le bon sens aurait voulu qu’il le fasse en 1983, lorsque sous la menace de la répression de Kountché, il resta, sans bourse, en exil à Dakar !
Une fois élu à la magistrature suprême, il vendrait le pays à la Libye. On ignore qui sera l’acheteur du Niger. Le gouvernement reconnu par la communauté internationale de Tripoli ou le Général Haftar ?
L’occasion est si belle que, le grand Hama Amadou, friand de ce genre de débat ne s’en priva pas. Il s’y est invité à l’occasion d’une interview largement diffusée sur les médias sociaux. Il attribua, comme à son habitude, sans en préciser le lieu et le moment, des propos ethnicistes à Bazoum. Ce dernier aurait demandé « aux Haussa de ne pas voter pour un Candidat Zarma ». Alors, se demanda-t-il pourquoi les Hausas et les Zarma voteraient-ils pour un arabe minoritaire…
Le drame c’est que, selon ces alchimistes qui se trouvent des vocations de voyants, Issoufou Mahamadou, par pur cynisme, savait Bazoum inéligible. Il l’aurait piégé en soutenant délibérément son investiture pour, qu’en dernière minute, à défaut de se représenter lui-même, il propose son vrai favori. Comme à l’accoutumée, il n’y a que les fous du roi tel le Député Nassirou pour le clamer haut. La désignation de Bazoum comme candidat par le congrès de son parti ne serait qu’une « nomination et un jeu que Mahamadou Issoufou est en train de faire aux nigériens ». C’est à se demander qui est le bouffon ? Au passage, il s’attaque au Département d’Etat Américain et à son Ambassadeur au Niger pour défendre un … Ali Téra ! Si on ne lui donne pas un « Carton Rouge » ce garçon risque de cataloguer et de déchoir de leurs nationalités Soumana Sanda et autres Oumarou Dogari si d’aventure ils manifestaient quelques velléités contre Hama Amadou. Halidou Nassirou n’aura aucune difficulté à leur trouver une lignée Goubawa ou Maouri dans l’Arewa ou même, plus au Sud, à Aroungouza dans l’Etat fédéré de Kebbi du Nigéria voisin. Terminé !
Comment rétablir les faits sans risquer de tomber dans les miasmes de la puanteur de la mixture abjecte de propos ethno-tribalistes voire racistes, à peine voilés, de l’Honorable Halidou Nassirou et compagnie ?
« Si tu gagnes de l’argent à parler, tu gagnes de l’or à te taire », dit un proverbe africain. Mais comme pour nuancer la temporalité de toute « vérité », une autre sagesse ajoute « l’âne est bien patient, mais, à tirer sur sa queue il y a une limite ». Notre éducation, nous l’interdit mais, il fallait dire quelque chose… et les éboueurs ont leur rôle à jouer dans l’assainissement de la vie de la cité…Hama Amadou peut se calmer nous ne fouillerons pas dans les dédales de sa généalogie.
Nationalité Nigérienne : un acte récent
La nationalité est le lien d’appartenance d’une personne à un Etat déterminé. Ainsi, tout citoyen né d’un parent nigérien peut l’acquérir. Il peut l’obtenir également par des liens de mariage et la filiation pour les femmes et les enfants, ou par naturalisation par décision de l’autorité politique suprême, s’il s’agit d’étrangers remplissant les conditions fixées par la loi. A côté de ces deux modes d’acquisition il y a la Nationalité dite, d’Origine accordée à toute personne née au Niger d’un ascendant direct (père ou mère) lui-même né au Niger. Le constituant et le législateur ont introduit une discrimination entre ces catégories de nigériens, les premières ne peuvent être éligibles à la magistrature suprême alors que celle de « souche » sont autorisées. Bazoum bien qu’étant, cinq fois de suite, élu député de la circonscription de Tesker ne peut, aux dires de ces détracteurs, être candidat à la Présidence de la République car, il n’aurait pas un ascendant direct (père ou mère) né dans ce pays.
La nationalité est donc intimement liée à l’appartenance d’une personne à un pays, ici le Niger. Mais de quand date la République du Niger ? Quel serait le statut de tous ceux qui sont nés avant l’indépendance ? Leurs pères et mères ne sauraient être nigériens car le Niger n’existe pas. Avant l’abolition de la loi portant indigénat, le 7 mai 1946, il n’y avait, dans l’espace colonial du Niger actuel que des indigènes et une poignée de citoyens français. Du 18 Décembre 1958, date de la proclamation République au 3 août 1960, il n’y avait que des citoyens de la Communauté Franco Africaine.
Si les populations de l’espace nigérien pré-colonial sont séculaires et ont appartenu au Bornou, au Songhai, au Katsina, au Gobir, à l’Empire de Dan Fodio…, le Niger lui, par contre, est une création récente du début du XXème siècle. Il a commencé à exister avec le Territoire Militaire de Zinder qui a pris divers appellations et statuts. L’espace nigérien avait inclus à certains moments les cercles de Gao (Mali), du Tibesti (Tchad) et de Fada Gourma (Burkina) qui n’a été détaché qu’en 1947, année où le Niger a été confiné dans les limites de ses frontières actuelles avec quelques réaménagements avec le Burkina et l’Algérie.
Les lois et règlements, proprement nigériens, sauf pour ceux, expressément reconduits, dans l’ordonnancement national, n’ont commencé à prendre effet qu’après le décret N° 60-148 du 29 juillet 1960 promulguant la première Constitution du pays.
Dès lors, sont nigériens, en réalité, toutes les personnes résidentes sur le territoire du Niger au jour de la proclamation de l’indépendance. C’est pour ces raisons historiques que la conditionnalité de la nationalité d’origine n’est pas « la nationalité » de l’un des ascendants directs (père ou mère) mais « leur naissance » au Niger. Les ascendants peuvent préexister à l’Etat du Niger. Aussi, de nombreux descendants des ressortissants de l’Afrique Occidentale et Centrale Française se sont trouvés avec ce statut d’origine : des Wright, des Sidibé, des Keita, des Zety, des Traspida, Sory, des Niang, des Kaba… Ils sont, autant que les autres, des nigériens d’origine. Ces considérations sont de peu d’importance au Niger d’avant l’Indépendance. Le premier conseil de Gouvernement du Niger de la loi-cadre de Djibo Bakari ne comptait-il pas parmi ses onze Ministres 5 ressortissants de l’AOF, 2 Français et 4 du territoire du Niger ?
Aux élections législatives du 14 décembre 1958, Diori Hamani et Djibo Bakari de Soudouré ne se sont-ils présentés comme candidats, respectivement à Zinder et Maradi ? Des Françcais n’ont-ils pas été élus ? Gaston Fourrier à Tahoua, Noel Santoni à Agades, Georges Bret à Tillabéry. Un peu avant, aux élections du 31 Mars 1957, le même Djibo Bakari était élu à Tahoua, Diori à Niamey, un certain Toumani Sidibé aux confins du Lac Tchad, à N’Guigmi.
Les détracteurs de Bazoum cherchent à précariser sa nationalité à travers la transnationnalité des arabes et la lignée de Bazoum.
La transnationnalité des arabes
Le premier argument pour précariser la nationalité de Bazoum est la dispersion géographique des Ouled Souleymane entre le Tchad, la Libye et le Niger et plus largement des arabes au Moyen Orient, en Afrique du Nord, au Sahel et au Soudan.
On voudrait faire croire qu’il peut être de chacun de ces pays. Quelle nationalité ou ethnie nigérienne est-elle seulement circonscrite au seul territoire nigérien ? Le hit-parade de la dispersion géographique revient au Peul disséminés de l’océan Atlantique à l’Adamaoua au Cameroun voire, avec une pointe en Centrafrique. Ensuite viennent les arabes, du même océan à la Mer Rouge en passant par le Soudan. En raison de son arabité, Ould Oumadah Ahmed, ancien député national et prince de Tassara, aurait été traité de « Mauritanien » s’il avait été candidat aux élections présidentielles, bien que sa famille soit dans le Nord Tchin-Tabaraden depuis des générations.
Les Kel Tamashaq sont pratiquement sur un territoire allant de la Mauritanie au Niger, en passant par le Mali, les Sud algérien et libyen. Les Toubou et les Kanouri, tout comme les Ouled Souleymane, modestement, au Tchad, au Niger, au Nigéria et dans le Fezzan. Les Songhoï /Zarma/Dendi du Mali au Bénin en passant par le Niger. Au Ghana, il y a plus de 150 chefs de villages Zarma, originaires du Niger en activité… Les Hausas, avec leur extraordinaire diaspora, au-delà de leurs foyers traditionnels au Niger, Nigéria, Adamaoua se trouvent aujourd’hui, en Centrafrique, au Tchad, au Bénin, au Togo, au Ghana en Côte d’Ivoire voire au Libéria où pullulent les « Zengo », ces quartiers typiquement hausa. Le Président sortant du Ghana et le Premier Ministre libyen sont Hausaphones…
Contrairement aux zones forestières et montagneuses caractérisés par la fragmentation linguistique et ethnique, l’espace sahélo-saharien est une zone de brassage et d’échanges multi-ethniques et raciaux avec un ciment islamique fort renforcé par les grands Empires et royaumes successifs ou contemporains des dynasties islamiques. Simple observance, alors que dans les zones de fragmentation (certains pays de l’Afrique de l’ouest ou centrale), les chemises, pantalons, vestes, costumes, jupes font effet, dans tous le Sahel, du Sénégal, de la Guinée, en passant par le Nord Nigéria, Bénin, Cameroun, les « Balaka » de Centrafrique jusqu’à Djibouti, l’Habillement prisé est la Djellaba, le grand boubou surmonté d’un bonnet ou d’un turban…
Les liens parentaux et quelques fois les vestiges de suzeraineté entre dynasties transfrontalières ont survécu aux frontières coloniales. Comment effacer, comme par un coup de baguette magique les liens entre Gobirawa et Katsinawa des deux côtés de notre frontière avec le Nigéria ? Les Kanouri et le Bornou ou le Kanem ? Les Tubu du Niger, ceux du Fezzan et du Tibesti ? Zourkaléni, alors prefet de Parakou et ses frères Songhoï de Téra ou le Dendi de Gaya ?
L’Histoire du peuplement du Niger pré-colonial et même post-colonial est liée aux vicissitudes des guerres, des conquêtes, de la résilience climatique, de la recherche de la sécurité et du mieux-être. Comment comprendre aujourd’hui qu’il y ait près de 300 000 réfugiés et déplacés internes à Diffa et Tillaberi ? Comment expliquer la migration urbaine ?, N’eut été l’invasion Marocaine qui provoqua les vagues migratoires conduites par les Djermakoye, l’ouest du Niger serait presque un no man’s land. La Zone Sahélienne Nord serait sans Kel-Tamashaq, Tubu, ou Arabe s’il n’y avait pas eu l’islamisation de l’Afrique du Nord et l’invasion Turque. Y-aurait des populations Kanuri en Libye et dans le Kawar sans l’apogée du Kanem Bornou ? Quel a été l’impact de l’empire de Dan Fodio sur le peuplement ?
La répartition transfrontalière des populations de mêmes ethnies ou races, au lieu d’être un facteur de division, devrait être un fondement objectif de cette unité africaine tant désirée par les premiers dirigeants africains, qui n’accordaient guère d’importance aux territoires d’origine. Le Djermakoye Maidanda, Djibo Bakari, auraient pu rester Guinéen ou Français. N’Krumah est mort, Vice-Président de la Guinée !
Cette dispersion géographique transfrontalière est un non argument, j’ai, personnellement, des parents, des cousins vivant au Tchad, au Nigéria et en Libye et chacun avec la nationalité de ces pays, moi la mienne et celle de mon père sont dans mon classeur. Mais qu’est-ce qu’il en est de Bazoum ?
La Lignée de Bazoum
Bazoum, nous autres l’avions connu pour, certains au collège ou au lycée, à l’université, au SNEN, à la Conférence Nationale, au Gouvernement et pour d’autres, depuis sa tendre enfance ou au cours de sa scolarité primaire à Tasker chez son grand frère, Mohamed Saloum Kallam, un Garde Républicain. Ce dernier, recruté dans le corps des Méharistes (Goumiers) en 1955, a servi dans maintes contrées du Niger puis, a été reversé dans celui de la garde Républicaine à l’indépendance avant de faire valoir ses droits à la retraite en 1984. Il mourut à Niamey le 6 Décembre 2013. La nationalité du Grand frère de Bazoum ne fait l’ombre d’un doute, l’armée coloniale ne pouvant recruter un libyen.
Dans tout ce méli-mélo qui a conduit de 1900 à 1960 au Niger actuel où était la famille de Bazoum, les Ouled Souleymane ou Oulad Silimane que les Kanouri appellent Wassiri par opposition Hassawuna appelés Choua, vivant majoritairement au Bornou ?
Selon Jean Claude Zeltner, un spécialiste de cette Tribu et selon l’Hagiographie coloniale, les Ouled Souleymane à l’instar de nombreuses tribus, Kel Tamashaq, Fulfudé, vivent dans plusieurs pays suite à leurs acharnées résistances contre les régents et autres Pachas Turcs contrôlant Tripoli et le Fezzan où ils résidaient. Suite, aux guerres contre les Pacha Turcs, ils migrèrent au Fezzan, au Kanem (Tchad) et au Niger. Ils seraient arrivés dans l’espace nigérien pré-colonial au début du XIXème siècle. Ils se sont installés dans la vallée arborée du fleuve fossile, la Dillia, allant de Termit (Tesker) au lac Tchad, zone, propice à l’élevage camelin. Leur mi-fixation dans le Manga (sud Kawar, Nord N’Guigmi) remonterait aux années 1848 selon, Jean Pierre Olivier de Sardan et Tijani Alou (cf. Les Pouvoirs locaux au Niger). C’est dans cette vallée, à Billarin dans le departement actuel de N’gourti (village récent en Kanouri ou Sabon Gari ou Zengo en Hausa), un terroir d’attache que verra le jour, Bazoum. Le jeune Bazoum, au moment de ses vacances entre 1976 et 1984 devrait toujours s’informer entre Gouré et N’guigmi pour localiser sa famille en transhumance. Il aurait pu, autant qu’à Tesker, se présenter aux législatives à N’Gourti !
C’est au Manga, dans le Nord N’guigmi, que les missions exploratoires, scientifiques ou militaires françaises trouvèrent, les Ouled Souleymane sous la direction de leur Chef, Charfadine, arriére- grand père de Mabrouk Ben Adam, beau-père de Bazoum et actuel chef du Groupement Ouled Souleymane de N’gourti. A l’époque, il ne s’agissait pas de simple, Chef de collectivités coutumières ou administrative (Canton ou Groupement). Charfadine avait un « Etat » avec un territoire qu’il contrôlait, une armée régulière ou de levée de masse, une diplomatie qui lui permettait d’avoir des relations avec Rabah du Bournou, le Fezzan, les Dirdeys (chefs Toubou) ou les missions exploratrices ou coloniales françaises. La grâce et la tenue d’apparat de ce chef n’avaient pas manqué d’impressionner, un ethnographe de la mission qui l’immortalisa par un magnifique portrait.
Les hagiographies coloniales indiquent que Charfadine accompagnée d’une forte délégation, rencontra en 1898, à Baroua, dans la commune actuelle de Bosso (Diffa), le Commandant François Joseph Amédé Lamy qui conduisait la Mission Foureau/Lamy en partance pour Kousséri. Cette délégation était composée de Salim Ben Hadj, l’arriére- père de Bazoum, Boussada Dougouli, le grand-père du Ministre de l’Emploi, Ben Omar, de Ben Jouwali et de Yahaya Ben Mohamed, le grand-père de feu Ali Saad, assassiné le 9 avril en même temps que son ami le Général Baré.
Charfadine et sa délégation apportèrent des provisions et de nombreux animaux au Commandant Lamy qui avait quitté sa base du Nord N’Guigmi pour livrer Bataille au sanguinaire esclavagiste Rabih contrôlant le Bornou. Lamy mourut à la bataille de Kousséri en Avril 1900 et le 29 Mai, de la même année, un fort militaire français fut dédié en son honneur, Fort Lamy qui deviendra la capitale du Tchad indépendant (rebaptisée N’Djaména sous le Président N’garta Tombalbaye). Et en hommage à son arriére- grand père Bazoum appellera son fils Salim…
Le père et la mère de Bazoum, ses ascendants directs, vivaient dans le Territoire actuel du Niger avant, pendant et après la colonisation. Mieux ses grands-parents y vivaient et lui-même a vu le jour l’année de l’Indépendance, avant ou après le 3 août 1960, difficile de se prononcer, faute de maternité ou d’Etat civil dans ces bleds perdus du Manga. L’ordinateur ignorant le « né vers » lui fixera comme date de naissance le 1er Janvier.
Le petit- fils de Salim ben Hadj, le père de Bazoum, mourut, presque centenaire, en octobre 1998 à Blakawoua à 70 Km à l’Est de Tesker, Mahamadou Issoufou s’y rendit pour les condoléances… Quant à sa mère, qui eut à effectuer plusieurs séjours à Niamey, Dieu la rappela à lui en 2004.
Député Nassirou, voyez-vous, Mahamadou Issoufou, ne veut pas « jouer avec les nigériens » comme vous le dites, c’est plutôt vous qui cherchez à les distraire.
La Libye, Bazoum n’y avait jamais mis pied, si ce n’était qu’entre Octobre 1991 et avril 1993, pendant qu’il était secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères.
Bazoum Mohamed, autant que Diori Hamani de son vrai nom, Diori Sidibé, Tanja Mamadou, dont le père était venu avec les troupes coloniales Françaises au Niger, sont des authentiques nigériens. Tanja Mamadou ne se serait-il pas sacrifié pour défendre le Niger s’il était en guerre pendant qu’il était sous le Drapeau ? C’était là réplique du candidat Issoufou Mahamadou à Denaig Ledu de RFI qui l’interviewait en Décembre 2000 au sujet de l’origine mauritanienne du Candidat Tanja.
Après tout Diori Hamani n’est-il pas un Sidibé ? Mahaman Ousmane ne serait-il pas originaire du Tchad ? Et Hama Amadou, le candidat de Lumana, dont la généalogie est peu connue ? Est-il un Kourtey ? un Peul ? Un Zarma ? L’essentiel est qu’il soit né, avant l’indépendance, sur ce territoire.
Comment ne pas penser, en ce moment, à un ami qui me disait dans son langage un peu cru, « si tu vois quelqu’un défendre une ethnie, ou magnifier son ascendance, gratte-un peu son origine, tu verras qu’il n’est pas « un pur-sang » de celle-ci ou a un passé peu glorieux, c’est un complexé qui a du mal à assumer son identité ou sa vraie Histoire ». Après tout, certains historiens n’attribuent-ils pas l’origine de l’antisémitisme d’Adolphe Hitler à sa propre « non pureté raciale » ? Il aurait, dit-on, du sang « Juif » provenant d’un grand-père, de père « inconnu ». A la lumière des archives, des écrits, des faits somme toute, vérifiables, voilà ce qu’on peut retenir de la partie qui nous intéresse des ascendants de Bazoum, plus traçable que celle de beaucoup d’entre nous. La vérité, il est vrai, ce n’est pas ce qui intéresse les hommes de mauvaise foi. Ils monteront encore et toujours d’autres allégations.
Les chantres de la bazoumophilie ont peut-être raison sur un point : la crainte de voir Bazoum défendre les couleurs du PNDS et ses alliés. C’est leur droit, le plus, absolu. Le Bilan de son parti, les valeurs et les ambitions pour le Niger dont il est porteur, son enracinement dans les valeurs de nos terroirs qu’il a, longuement, parcouru, les alliances qu’il a su garder et confortées, le soutien des structures du Parti, sont, autant, d’atouts pour lui pour les prochaines consultations électorales. L’opposition a tout intérêt à se réveiller et à travailler, Bazoum, Inch Allah, se présentera au suffrage du peuple souverain. Elle ne fera pas l’économie de sa candidature par ce discours de bas étage. Pourvu qu’elle nous dispense des réponses, qu’elle nous impose, à notre corps défendant.
Ali R. Chécou Maïna